samedi 24 octobre 2015

Le dessin dans l'espace


Le dessin a toujours été  un outil de langage.  A la préhistoire déjà, les hommes occupaient l’espace de leurs grottes avec des dessins, des représentations d'animaux, des mains, des signes, …. Néanmoins, le dessin - écriture comprise - s'est aussi développé sur de plus petits supports comme des peaux, des écorces, ou des toiles : on pouvait les transporter, les donner, …. 
Dans ce dossier, on va s'intéresser aux dessins qui s'inscrivent dans un espace important. L’espace qui nous entoure représente un formidable support d’expression pour les artistes. Cette forme de dessin que l’on pourrait qualifier de spatiale, de monumentale, d'immersive prend de multiples apparences. Il joue avec l'espace, l'architecture, la perception, peut être abstrait, figuratif, narratif, conceptuel… Que ce soit sur des surfaces lisses et faciles à travailler (murs de béton, etc.) ou encore du sable ou des roches, rien n’arrête les artistes.
Appréhender un dessin qui s'inscrit dans un espace (parfois important), demande au spectateur de bouger, de se déplacer, de chercher le meilleur point de vue. Et le point de vue a une importance primordiale dans ce genre d’œuvres… Nous vous proposons le notre.
Chloé Cassabé / Céverine Girard


I  -  L E   D E S S I N   D A N S   L 'ESPACE   N A T U R EL :


L E S   G E O G L Y P H E S   D E   N A Z C A // par Meggie Le Dain

Découverts au début du XXème siècle, ils fascinent autant qu’ils intriguent. Perdus au milieu de déserts arides au Pérou, les géoglyphes de Nazca ne cessent de susciter l’intérêt quant à leur datation et leurs significations. Selon des études, ils furent réalisés par une civilisation aujourd’hui disparue, les Nazca ou autrement dit les pré-incas. Ces dessins sont d’une taille colossale et s’étalent parfois sur plus de 450km². Ils ne sont lisibles que du ciel. Gravés dans la roche, ils dessinent des formes figuratives souvent d’animaux tels que le singe ou le colibri ; ils peuvent également ne représenter que des signes totalement abstraits, mêlant lignes, courbes et angles. De nombreux scientifiques se sont penchés sur l’interprétation de ces géoglyphes depuis leur découverte Plusieurs théories sont ainsi avancées mais aucune n'est réellement retenue par manque de preuves.

Paul KASOK, fut le premier à les découvrir et les considère comme un immense livre d’astrologie. En effet, il reconnait un certain parallélisme entre les lignes et les rayons du soleil lors de solstices ou d’équinoxe. Cependant, le Dr. Gérard Hawkins démonte cette spéculation en révélant que moins de 20% de ces lignes ont un véritable lien avec l’astronomie. Anthony Aventi le soutient entièrement et entre de plus en plus en désaccord avec la thèse de la mathématicienne allemande Maria Reich qui pensait qu’ils étaient destinés aux dieux pour les récoltes et la pèche. Un bon nombre d’autres hypothèses s’attarde sur ces représentations. Les géoglyphes pourraient être la trace du passage des "petits hommes verts" ou encore des repaires pour un système d’irrigation souterrain ; tant de suppositions qui restent sans réponse. Trouverons-nous seulement un jour le message que les Nazca ont laissé ?


S P I R A L   J E T T Y - R o b e r t   S m i t h s o n // par Philippine de Font-reaux

En 1970, l’artiste américain Robert Smithson, théoricien du Land Art crée Spiral Jetty, une œuvre monumentale de 457 m de long sur 4,6 m de large sur le Great Salt Lake aux États-Unis. Ce lac bien connu pour son eau rouge due à la présence d’une algue spécifique a attiré l’artiste qui en a fait son terrain de jeu. 

L’œuvre se présente sous la forme d’une spirale s’enroulant dans le sens inverse des aiguilles d’une montre qui, lorsque le niveau du lac augmente, est totalement submergée. Durant six jours, 625 personnes ont déplacé 6 783 tonnes de rochers basalte noire, terre, bois, et cristaux de sel pour créer la spirale de Smithson. Originellement, cette dernière était noir (rochers) et rouge (eau du lac), mais au cours des années et des intempéries, l’œuvre s’est dégradée (ce qui est le propre du Land Art) laissant apparaitre une ligne de rochers blancs (recouverts d'une croute de sel) dans une eau rosé.



L'OEIL DU CYCLONE  - Denis Oppenheim : dessiner dans le ciel //CC
Denis Oppenheim - Tourbillon - L'œil du cyclone - 1973
En 1973, Denis Oppenheim affrète deux avions. Un avion pour tracer dans le ciel le dessin d’un vortex de 1,2 sur 6,5 km au-dessus du lac asséché en faisant lâcher un jet de fumée dans la vrille de l'appareil. De l'autre avion, il filme et photographie l'action. Le jet de fumé trace un tourbillon, sorte de vortex, ou de gribouillage primordial. Le tracé vaporeux et éphémère s'évanouira rapidement dans le bleu du ciel. La pellicule en garde la trace, fragile, immense, magnifique…
A plusieurs reprises Oppenheim a dessiné dans l'espace du paysage des signes, codes énonçant l'idée d'un danger. Le tourbillon de fumée, reprend le dessin simplifié d'un cyclone dévastateur.


II - L E   D E S S I N   D A N S  L'ESPACE   DE   L A   R U E :

M U T O - B l u // par Lise Lescoublet

Blu est un artiste d’origine Argentine, né à Bologne en Italie, en Mai 1980. Blu est le pseudo d’un artiste peintre et vidéaste. C’est au début des années 2000 que commence sa renommée en Italie. Il expose son art un peu partout dans Bologne et dans la banlieue. Blu s’initie au Street art en bombant ses Graffitis dans les rues, et en tournant de courtes vidéos.

En 2001, il développe une nouvelle technique : les rouleaux télescopiques, ce qui lui permet de faire évoluer son identité visuelle en créant des œuvres gigantesques. 
Ses créations sont étranges et contiennent des personnages monstrueux qui interpellent les passants.
C’est sa vidéo “Muto”, qui se traduit par Muet, qui a rendu Blu célèbre. Une animation composée d’une succession rapide d’images de ses peintures juxtaposées. Elle a été tournée en 2008, à Buenos Aires et à Baden. Cette vidéo a été vue par plus de 10 millions de téléspectateurs et a également reçu une récompense pour le Grand Prix du Festival de Clermont-Ferrand en 2009. Les murs deviennent les supports de graffs en mouvement. L’appareil photo capte l'un après l'autre les milliers de dessins réalisés dans l’espace et le temps, petit à petit recouverts les uns par d’autres.
La vidéo est accompagnée de sons électroniques et de bruitages rendant ces images plus vivantes.




A a k a s h N i h a l a n i // par Baptiste Riom

Aakach NIHALANI est un artiste américain qui réalise des installations à partir de scotch dans les rues de New-York. Pouvant être qualifié de Street Art, son concept est de jouer avec les formes géométriques simples, comme des rectangles, des carrés. D’après l’artiste, son travail sert à “mettre en avant les contours et l’élégante géométrie de la ville". Ses œuvres jouent beaucoup avec la perspective, créant des trompe-l’œil et invitant le spectateur à se mettre en scène. La simplicité de ses réalisations en fait son efficacité. De plus, le lieu sur lequel il travaille n’est pas le fruit du hasard. Il essaye de s’adapter à des parcelles de murs ou des surfaces particulières et joue ainsi avec, pour créer l’illusion.



III - L E   D E S S I N,   DU   SOL   AU  PLAFOND  :

L A   G R O T T E    C H A U V E T // par Thomas Rudi

L’art existe depuis longtemps, on le sait. Mais saviez-vous que les premiers artistes s’appellent « Hommes de Cro-Magnon » ?
Si vous en doutez encore, la grotte Chauvet devrait-vous en persuader. Située dans la commune de Vallon-Pont-d'Arc (Ardèche), cette grotte est constituée d'un vaste réseau souterrain de près de 500 m de long composé de plusieurs salles qui accueillent plus de 1000 peintures rupestres dont 425 représentations d’animaux. Elle est à ce jour la plus ancienne grotte ornée de l’humanité avec ces dessins datant d’il y a 36.000 ans. Appelée grotte « Chauvet » en hommage au spéléologue qui la découverte en 1994, celle-ci fut immédiatement fermée au public afin d’éviter toute dégradation de ses parois comme ce fut le cas aux grottes de Lascaux.
Les deux tiers des animaux représentés dans la grotte de Chauvet sont des espèces potentiellement dangereuses que l’homme préhistorique ne chassait pas.
Ces figures animales, d'une grande beauté stylistique, montrent que l'art pariétal atteint dès ses débuts un très haut niveau de raffinement artistique. Celles-ci sont dessinées au charbon de bois, en tirant parti des anfractuosités et des variations de teintes des parois en argiles et calcites. La diversité et la maîtrise des techniques, telles que la gravure, la préparation des parois par raclage, le dessin au fusain souvent suivi d'une estompe en écrasant la couleur avec les doigts pour obtenir des nuances diverses, le détourage des contours et l’utilisation de techniques mixtes, onT complètement remis en cause l'idée que l’art préhistorique évoluait très lentement de manière linéaire et ascendante. A toutes ces techniques, on peut noter qu’à certains endroits les artistes ont même laissé leur signature qui s’apparente à une empreinte de leur main à l'ocre rouge.


La grotte Chauvet est depuis 2014 inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO, et une réplique de celle-ci a ouvert ses portes en avril 2015 à quelque pas du site.


L A B Y R I N T H E   D E  L A  C A T  H E D R A L E  D E  C H A R T E S
// par Margot Albert--Heuzey

Réalisé vers 1200-1205, sur le pavement de la nef, avec ses 12,89m de diamètre, ses 0,34m de largeur de chemin et ses 261,50 m approximatif de déroulé, Le Labyrinthe de la Cathédrale de Chartes propose aux visiteurs une entrée plutôt inattendue dans ce lieu paisible et respectable. En réalité, plusieurs lectures sont possibles. Une référence au mythe de Thésée et du Minotaure, une visualisation du parcours de l'âme errante selon le pêché de façon tortueuse, une invitation à être pèlerin, ou encore le seul parcours vers la rédemption christique ?
En effet, ces hypothèses sont toutes possibles, en sachant que le parcours est un chemin unique, où il est impossible de se perdre, et ce malgré les quatre « tournants » et trente « épingles à cheveux ». Cependant, sa forme complexe et ses chemins s'enroulant les uns autour des autres ne créeraient ils pas une confusion ? Ne serait-ce pas une passage dédié à la purification ? Un passage où les âmes charitables réussiraient à trouver leur chemin et à se purifier et se laver de leurs péchés, et où à l'inverse, les âmes hantées et torturées par le diable ne retrouveraient pas leur chemin et finiraient par se perdre définitivement dans ce labyrinthe sans issues.
A la limite de l'illusion d'optique,
où l'on confond les lignes entre celles du haut et celles du bas, ce labyrinthe offre un regard sur la manière de placer une ligne dans un espace tout en lui donnant un certain sens, qu'il soit christique ou autre laissant toujours une place à l'imaginaire et au regard esthétique


W A L L   D R A W I N G  # 7 9 7 - S o l  L e w i t t // par Colombe Gourgeon


Instruction : «  le premier « dessinateur » dessine une ligne irrégulière horizontale en haut d’un mur avec un marker noir. Ensuite le deuxième «dessinateur » essaie de copier la première ligne sans la toucher et avec un maker rouge. Le troisième fait pareil avec un marker jaune. Le quatrième avec un bleu. Puis le deuxième « dessinateur » suivi du troisième et du quatrième copient la dernière ligne dessinée jusqu’en bas du mur. »
Ainsi doit se construire l’œuvre de Lewitt,  artiste américain minimaliste et conceptuel qui propose, en dessinant sur les murs, une œuvre réellement bi-dimensionnelle et qui ainsi confirme sa vision de l’art conceptuel : pour lui le dessin présent sur le mur est secondaire à la compréhension projet artistique : c’est le concept qui prime. Il ira jusqu'au bout de son concept, puisqu'il  sépare conception et réalisation : ce sont des assistants qui exécuteront ses œuvres grâce aux certificats d’authenticité et d’un diagramme (conçus par l'artiste) .
Sol Lewitt est aussi sculpteur et notamment reconnu pour ses célèbres « Structures » faites de formes géométriques de bases formant un réseau.
« Une fois que l'idée de l'œuvre est définie dans l'esprit de l'artiste et la forme finale décidée, les choses doivent suivre leur cours. Il peut y avoir des conséquences que l'artiste ne peut imaginer. »


H e i k e   W e b e r // par Elise Craipeau



Allemande, Heike Weber est une étonnante artiste qui utilise le trait d'un marqueur permanent afin d'habiller des surfaces comme les murs ou le sol d'un espace préalablement recouverts d'acrylique. Ces dernières peuvent atteindre jusqu'à 600 mètres carré.
Joueuses, originales, statiques dans la dimension 2D de chaque aplat de surface, les réalisations s'animent, prennent vie dans les circonvolutions des motifs dessinés qui semblent évoluer dans l'espace. Les œuvres d’Heike Weber n’aiment pas les définitions étroites ni les identités closes. Elles dépassent les frontières, n'ont plus de limites. Elles envahissent le monde. Légères et malléables, elles semblent glisser sans cesse hors d’elles-mêmes à mesure qu’elles se mettent à interagir avec le monde qui les entoure.
Elles sont d'une part soumises aux fantaisies de l’architecture d’un lieu, d'une autre aux danses légères d’une lumière sur un carreau, ou encore aux ombres lentes d’un nuage. Elles dansent et fluctuent au même rythme que le monde et ne demandent de la part du spectateur qu'une seule et unique chose : qu’il arrive à voir et aimer en elles ce qui lui échappe.
Les lignes sinueuses nous transportent et nous amène à rêver. Heike Weiber joue des interactions subtiles entre l'environnement et le spectateur, le dessin et l'espace.


Y o s u k e   G o d a // par Morgane Amorin

L’artiste japonaise, Yosuke Goda donne vie aux murs à l’aide de simples marqueurs. Elle crée un environnement immersif, aux détails riches et sublimes, s’étalant du sol au plafond. Ses dessins sont composés d’éléments organiques, de personnages difformes, d’animaux, de créatures... L’artiste n’a aucune pitié pour le blanc des murs, sols et plafond, elle engloutit l’espace nous empêchant presque de respirer dans ces pièces recouvertes de dessins. Ses œuvres sont tels des monstres semblant croître sans aucun contrôle. Elles révèlent la passion de l’artiste pour les paysages fantastiques ainsi que son grand sens du détail.


F A T U M - J e r o m e   Z o n d e r // par Justine Cougnaud

L’artiste français, Jérôme Zonder, explore un univers plutôt particulier. Dans chacune de ses illustrations, dans les noirs et gris de ses crayons, se développe une ambiance souvent lourde et des scènes violentes qui ne laissent pas le spectateur indifférent. L’artiste nous transporte dans des histoires aux allures de scènes d’horreurs avec pour personnages principaux … des enfants. Son style, sombre, nous laisse percevoir une dimension cachée telle l’innocence qui mute en déraison. Ce « virtuose du dessin » comme on le surnomme, nous met face à une série d’illustrations tout droit sortie de son imaginaire, laissant cours à ses pensées les plus profondes. 
Durant l’exposition « FATUM » à Paris en 2015, l’artiste a accroché un ensemble de dessins encadrés espacés les uns des autres sur un mur recouvert d’arbres dessinés au fusain comme pour nous raconter une histoire. Jérôme Zonder nous immerge dans une forêt sombre, en référence aux contes de notre enfance, notamment le « Petit chaperon rouge ». 
L’artiste nous transporte dans un univers parallèle à la fois surprenant et effrayant.


J A R D I N   D ' H I V E R - J e a n   D u b u f f e t // par Coline Royer

Jean Dubuffet est un sculpteur, auteur mais aussi peintre français. Il est l'inventeur du terme « art brut » qui regroupe les productions artistiques faites par des personnes qui ne connaissent rien à l'art. Cela permet de désigner un art spontané, sans prétentions culturelles, sans démarche intellectuelle. Jean Dubuffet est également l'auteur de nombreuses critiques de la culture dominante, par exemple avec son ouvrage nommé «Asphyxiante culture». Cet artiste a connu de nombreuses périodes explorant différents styles. Il est passé par le dessin, la peinture, la sculpture pour afin aboutir à de véritables projets architecturaux. Ces derniers naissent généralement d'une maquette en polystyrène. 
Une de ses œuvres nommée Le jardin d'Hiver, au Centre Pompidou, est en polyuréthane sur Epoxie. Cette œuvre est tridimensionnelle : 480*960*550cm. Contrairement à son titre, il n'est pas question de nature mais plutôt d'une grotte ou d'une caverne. Afin de pénétrer dans cet espace, il faut ouvrir une porte permettant de découvrir l'intérieur de cet endroit clos. Ce dernier est constitué de lignes noires sur fond blanc que l'on retrouve sur les murs, le sol et le plafond. Notons que le sol et les parois sont bosselés et cabossés. Les dénivellations ou accidents sont tantôt soulignés, tantôt contredits par les tracés noirs. La perception du visiteur s'en trouve bousculée rendant l'expérience de la promenade instable, étrange, chaotique.

                                                                                                                                   
IV -Q U A N D    L E   D E S S I N   J O U E   A V E C    L ' A R C H I T E C T U R E :

A N A M O R P H O S E S - V a r i n i // par Tamara Prud'hom


Felice Varini est un artiste contemporain suisse de renommée internationale qui s’est spécialisé dans l’anamorphose. Toutes ses œuvres jouent avec l’espace et le regard du spectateur en créant des illusions d’optiques. En effet, pour pouvoir apprécier ses propositions, il faut se placer à un point précis afin d’obtenir le bon angle de vue. En se déplaçant dans l’espace, le point de vue change et l'œuvre semble prendre vie, elle se transforme totalement en changeant de forme. 
Varini, Terrasse du Grand Palais - Paris - 2013
Pour réaliser ses anamorphoses, Varini utilise une image qu’il projette directement sur l’architecture et peint ou fait peindre les formes sur le bâtiment. il compose, à partir de formes géométriques simples, ses dessins dans l'espace. Formes, mouvements, couleurs et rythmes colorées surprennent le regard des spectateurs et proposent une vision, à la fois contemplative et dynamique de la terrasse du Grand Palais, à Paris, en 2013. 

                                
A n t i   V J // par Martin Jules

Anti VJ est un label dans le domaine du live audiovisuel. Ce collectif regroupe plusieurs artistes qui réalisent des installations immersives. L’équipe est composée d’un graphiste, un vidéaste, un musicien et un créateur-coding (conception de logiciels de création visuelle et sonore). La caractéristique commune des projets soutenus est l’utilisation de la lumière projetée. Les projets sont principalement des dispositifs scéniques, ou bien mapping sur mur blanc ou bâtiment.
Le rendu se veut novateur jouant avec nos perceptions. L’utilisation adéquate de la musique électronique avec la vidéo est un point clé. D’où le sigle VJ qui signifie video-jockey. Le vidéo-jockey met en performance le travail d’un DJ. Le fort parti-pris de chaque vidéo fait l’unicité de ce label. Les arts classiques ont des soucis à se faire. La beauté concerne aussi le numérique.
Anti VJ - St Gervais



V - L E   D E S S I N   E N   3 D :


F r i t z   P a n z e r // par Quentin Fourage

Tout se réduit à l'apparition d'un contour précis : une série de fils de fer noirs tendus dans l'espace, comme des incisions. Le contour enserre la forme et marque à lui seul la présence de l'objet. La surface est délimitée sans être matérialisée. Un dynamisme émerge à partir d'un seul matériau. On pense à une idée de croquis, de dessin non fini ou non abouti. Une œuvre en 3D qui se veut en 2D, un mouvement dans un moment figé.


D a n i e l   B u r e n // par Paul Houbron

Né en 1938, Daniel Buren experimentera la peinture, la sculpture et le cinéma dans ses études à l'école des métiers d'Art et aux beaux arts de Paris. Buren va découvrir au cour de l'année 1965 le motif qui constituera la figure emblématique de ses œuvres: une toile de store de fond blanc aux bandes colorées separées de 8,7 cm.
Au fur et à mesure de sa carrière, il délaissera son support pour devenir un plasticien talentueux. Malgré un Lion d'or à la Biennale de Venise, l'installation multiforme placée dans la cour d'honneur du palais Royal à Paris fut un scandale en 1986, mais restera son œuvre la plus célèbre. En 2007, la ville de Nantes a acceuilli Buren et ses anneaux qui deviendront un emblème de la cité des ducs.
Daniel Buren est connu pour être un artiste obstiné qui suscite l'attention, divise, surprend et émerveille à la fois.
Daniel Buren - Colonnes - Cour d'honneur du Palais Royal

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