samedi 26 octobre 2013

coups de coeur


NOS ARTISTES COUP DE CŒUR.

Introduction:
Nous avons tous un artiste qui nous plait d’avantage que les autres, parce que son travail nous parle plus ou bien encore parce qu'il nous touche par sa créativité, ou les thèmes qu'il aborde. Parfois notre choix nous parait inexplicable ! Mais ne dit-on pas que le cœur à ses raisons que la raison n'a pas ? Bien sûr, on apprécie tel(le) ou tel(le) artiste par le rapport privilégié que l'on crée avec ses œuvres, notre subjectivité entrant en jeu.
Les étudiants de Produit, Année 2 à l'Ecole de Design Nantes Atlantique, vous présentent leur artiste coup de cœur. [Jean-Baptiste, Antoine HAMON]


Sakir Gökcebag transforme le quotidien

Sakir Gökcebag est un artiste contemporain Turc. En contemplant ses œuvres, on peut imaginer qu’il voit la beauté partout. En effet, il utilise des objets du quotidien (papier toilette, mètre, ceinture, parapluie, horloge, balais…) les manipulant de telle manière qu'il donne naissance à des installations poétiques.


Trans-layers II




Toccata I



broom & brush

En plus d’être un artiste plasticien, il est aussi photographe. Il photographie notamment des fruits et légumes qu’il tranche et assemble mais aussi des feuilles ou des paysages qu’il chambarde. Les résultats sont géométriques, harmonieux et prouve que l’art est partout où on veut bien le voir.  [Pauline Sparfel]
photo project apple

photo project WM Slice
site officiel de l'artiste


Alastair Magnaldo un photographe rêveur.

La Rêveuse

Le Zèbre 

Alastair Magnaldo réalise des photos tout à fait magiques, entre rêve et réalité. Son univers est très particulier, mélange de poésie et de notes énigmatiques. C’est un euphémisme de dire que ses œuvres attirent le regard car elles sont toutes plus surprenantes les unes que les autres. Il nous propose des mondes où l’on peut décrocher les étoiles, se baigner dans un tableau, être transporté au pays des rêves par des jonquilles gardiennes du sommeil, traverser une route pour prendre le chemin du ciel ou encore pêcher des poissons suspendus dans une mer transparente.
Ses montages sont particulièrement travaillés. Il fait un grand travail de composition et donne une place de choix à l’enfance et à son regard sur les choses. Je trouve que l’artiste construit ses photos avec finesse. L’ambiance qu’il crée dans chacune d’elles est spéciale et propre à son talent. Le résultat qui s’offre à nos yeux est un monde à part… ni tout à fait le nôtre, ni tout à fait un autre : celui d’Alastair Magnaldo. [Elaura Couton].

Fabienne Rivory

Pour cet article, j'ai choisi de parler de l'artiste parisienne Fabienne Rivory, car c'est une artiste que j'ai découvert tout récemment et pour laquelle j'ai eu un véritable coup de cœur  notamment pour son projet artistique Labokoff. On trouve très peu de choses ou d'informations à propos de son parcours et de ses précédentes œuvres car elle est particulièrement connue pour sa série photographique miroir intitulée Labokoff qu'elle a commencée en 2007. 
A travers cette série, l'artiste explore les interactions entre photographie et peinture, entre souvenirs et réalité, monde réel et imaginaire. Ce sont en réalité des clichés personnels de paysages, végétaux ou silhouettes en noir et blanc auxquels elle ajoute un effet miroir ainsi que de la couleur grâce à de la peinture. Sur cette collection d'images personnelles, elle applique une encre ou une gouache afin de faire basculer l'image dans l'irréel dans un univers flirtant avec l'onirique. Elle tente en réalité de restituer l'émotion passagère, momentanée que l'on peut éprouver devant la beauté de la nature, une forme architecturale, un paysage qui défile ou la silhouette d'un être cher. On peut ainsi découvrir Paris en rose, un bateau sur une mer jaune ou encore une forêt orange.

J'ai donc décidé de partager ces œuvres étonnantes et magiques qui m'ont fait rêver car le travail graphique est vraiment intéressant et le résultat nous embarque dans un univers "surréaliste". [Manon Le Coënt]


 Labokoff 4




 Labokoff 1



 Labokoff 10

labokoff 1


Ron Mueck - Artiste Contemporain

Enfant, Ron Mueck passe le plus clair de son temps à modeler des personnages. Il fait de cette pratique un métier en devenant créateur et animateur de marionnettes pour la télévision ainsi que pour le cinéma. Sa sculpture Dead Dad, une reproduction du cadavre dénudé de son père, le propulse en 1996 dans le milieu de l'art contemporain. Dés lors il se consacrera entièrement à sa carrière artistique.

Connaissant un énorme succès, son travail est alors présenté dans le cadre d'expositions personnelles à Londres, New York, Sydney ou Mexico et ses œuvres entrent dans de grandes collections du monde entier. Ses figures humaines réalistes à l'excès, mais qui jouent sur des changements d'échelle surprenants, font référence à des courants aussi éloignés que le naturalisme, le pop art ou l'hyperréalisme. La précision des gestes, l'exactitude de la chair, la souplesse de l'épiderme donne toute l'apparence de la réalité à ses œuvres.  [Margaux Rivierre]
Actuellement en exposition à la fondation Cartier du 16 avril au 27 octobre 2013 
2 nocturnes exceptionnelles pour les derniers jours de l’exposition Ron Mueck : La Fondation Cartier sera ouverte jusqu’à 1h les vendredi 25 et samedi 26 octobre
Couple under an Umbrella - Ron Mueck - 2013 
© Rivierre Margaux    

  
Mask II - Ron Mueck - 2001

Un peintre sur le vif, Sergéï Toutounov.


Quand on pense à ce qu'est un artiste, on imagine quelqu'un qui a de la technique et surtout du talent. L'homme dont je vais vous parler cette fois-ci a vraiment beaucoup de talent et sa propre technique.

Serguéï Toutounov est un artiste russe. Il est né à Moscou en 1958. Apparemment la culture artistique dans ce pays-là est très importante et surtout étudier cet art est très difficile. Cet artiste à pourtant réussi à être diplômé d'une des grandes écoles de Moscou, mais sa carrière ne se déroule pas en Russie. En effet, il est littéralement tombé amoureux de Paris (d'une parisienne plus précisément) et donc tous ses tableaux sont faits en France.

Il ne fait pas dans l'abstraction ni dans le "contemporain". Il est très classique sauf pour sa manière de peindre, c'est sa technique qui le différencie des autres. Il ne fait pratiquement pas de croquis préparatoire et il peint sur le vif, un peu comme les impressionnistes. Pour lui, ce qui est le plus important c'est la lumière et de prendre l'instant comme une photographie.  [Apolline Hellez]

Sans-titre n°9


"Je ne sais si je suis un bon artiste-peintre ou quelconque, mais il y a une condition indispensable pour qu'un peintre puisse s'accomplir. Il doit être obnubilé par son travail. Et au moins cette condition, je l'ai précisément réalisée. Pour un homme obnubilé, tout ce qui est en dehors de son but, est un élément d'exaspération. Cette obsession est une passion, voire un vice, qui est dur à supporter pour l'entourage." Sergéï Toutounov.
http://www.toutounov.fr/

Photographie Noir & Blanc, Michel Vanden Eeckhoudt.

Michel Vanden Eeckhoudt est un photographe belge né en 1947 et vivant à Bruxelles, découvert lors du Festival des Rencontres Photographiques d’Arles, à travers une exposition centrée sur la photographie noir et blanc.
Ses photographies, nommées simplement par un lieu et une date, ont pour sujets récurrents les chiens, leurs maîtres, des animaux dans des zoos. il joue, quelquefois par l’intermédiaire de reflets, installant dans la photographie une perte de repère entre ce qui est reflété et ce qui se trouve derrière. Ses photographies sont d’une qualité indéniable et savent transmettre des émotions. C’est un regard intense sur le monde et sur la vie que nous livre l’artiste, un regard grave mais aussi empreint d’humour, le regard d’un observateur. [Maxime Bigonnet]



http://www.rencontres-arles.com/

Roadsworth, le poètes de rue.

Peter Gibson, alias "Roadsworth" est un artiste originaire de Toronto, basé à Montréal, il réalise des œuvres principalement liées à l'environnement urbain.
Roadworth a commencé à peindre dans les rues de Montréal début 2002. Initialement motivé par un désir pour plus de pistes cyclables dans la ville et une remise en cause de la «culture de l'automobile» en général, il a développé un univers autour de la signalisation urbaine et d'autres éléments du paysage urbain en utilisant une technique basée principalement sur le pochoir et la bombe de peinture. Il travaille uniquement à partir d'une base existante, comme les passages piétons, les bouches d'égouts (etc.) et les transforme ensuite. Il modifie ainsi un simple marquage de rue banal en une œuvre portant une réflexion poétique, au sujet de l'environnement qui l'entoure. Roadsworth nous invite à réfléchir dans ce lieu public, qui appartient à tous. L’essentiel ici, ce n’est pas d’être en accord avec ce qu’il fait ou pense mais, surtout de méditer sur notre environnement et ses changements.




Dents de lions



White footprint


Roadsworth a déjà été arrêté pour ses activités nocturnes et inculpé. Mais malgré ses multiples inculpations, l'artiste reste présent dans les rue grâce a l'appui du public et des habitants qui apprécient fortement ses œuvres au quotidien. [Bérangère Lévy]


La Tour Paris 13 un lieu de qualité :

A l’origine, une tour du 13ème arrondissement de Paris appelée à être détruite fin 2013 et une galerie qui fait depuis de nombreuses années la promotion des artistes du Street Art. 

Des mois durant, le projet est volontairement resté confidentiel : la Galerie Itinérance, avec le soutien de la Mairie du 13ème et l’accord du bailleur de l’immeuble, décide de faire appel à plus d’une centaine d’artistes de Street Art, venus des quatre coins du monde, pour investir cette tour avant sa destruction. Une expérience en totale cohérence avec l’essence même du mouvement : à chaque artiste, un espace donné à investir, du mur au plafond, des interventions bénévoles et volontaires, une exposition éphémère, gratuite et ouverte à tous, sans aucune démarche commerciale, “rien à vendre”, puisqu'a fin, tout disparaîtra dans les gravas. 


La tour Paris 13 - Inti Castro - Street Art 2013
Inti Castro – La tour Paris 13
Alexone - Street Art à La tour Paris 13 - 2013
Alexone – La Tour Paris 13
ARésultat : la “Tour Paris 13” est la plus grande exposition collective de Street Art jamais réalisée avec plus de 4500 m² de surface au sol et autant de pans de murs et plafonds. Neuf étages investis, 36 appartements de quatre à cinq pièces, parfois encore meublés, et devenus le support d’artistes urbains de 16 nationalités différentes. Un projet manifeste du Street Art, hors norme, cosmopolite, ouvert au grand public. [Pierre Arassus]
Du 1er au 31 octobre 2013.

Felice Varini : un illusionniste


Felice Varini, un artiste contemporain suisse, travaille à établir une étroite relation entre l’œuvre, l’espace dans laquelle elle évolue et la vision du spectateur. Les supports sur lesquels travaille l’artiste sont, pour la plupart, de grands bâtiments à l’architecture affirmée, comme des hangars ou des lieux historiques, qui donnent à ses créations une dimension spectaculaire.


Broken Hall

 « Je pars d’une situation réelle pour construire ma peinture. Cette réalité n’est jamais altérée, effacée ou modifiée, elle m’intéresse et elle m’attire dans toute sa complexité. Ma pratique est de travailler ici et maintenant ». « Aller au-delà du cadre » voilà le travail principal de Felice Varini.
Il crée ainsi de gigantesques anamorphoses à l’aide de formes géométriques colorées qui se recomposent et constituent une entité du point de vue établi par l’artiste. De ce fait, Ce jeu de formes et de couleurs permet une réelle implication du spectateur. Ce dernier voyage et erre dans l’espace et dans les formes, observe l’œuvre sous toutes ses coutures avant de se heurter à ces illusions d’optique monumentales. Pour l’artiste, ce sont bien l’ensemble des différents points de vue qui forme ses œuvres. [Eglantine Cassand]

Ron Mueck l'hyperréaliste

Né en 1958 à Melbourne, Ron Mueck fera de la sculpture hyperréaliste sa spécialité. Ces premiers pas se feront dans l'industrie du spectacle, où il fabriquera des marionnettes pour le cinéma ce qui le dirigera naturellement vers la productions de sculpture de mannequins en 1990. Puis il se convertira totalement à l'art en 1996.


Ron Mueck dans son atelier, en octobre 2009



En 1997, Dead Dad sera exposé au Royal Academy of Arts, ce qui lui vaudra un grand succès. Cette œuvre représente le corps de son père mort, réduit au 2/3 de sa taille réelle.


"Dead Dad" de Ron Mueck, 20 x 38 x 102 cm (1996-7)


L'artiste reproduit de manière hyperréaliste des figures humaines, la plupart du temps nues. Il joue cependant avec leur taille, les faisant gigantesques ou encore minuscules. A Girl représente un nouveau né mesurant 5 mètres de long sur 1.34m de large, tandis que Dead Dad qui représente le père mort de l'artiste, fait seulement 20 cm sur 38 cm.

"A Girl", de Ron Mueck,110.5 x 134.5 x 501 cm (2006)



Ses œuvres sont incroyablement détaillées que ce soit la peau, les fines veines, les rides du visage ou encore les cils.

Ses figures humaines semblent réelles. Elles en deviennent perturbantes voire dérangeantes provoquant un malaise chez le spectateur, qui ne sait pas si il doit les regarder ou non. [Lisa Monsimier]
Exposition du 16 avril au 27 octobre 2013 à la Fondation Cartier pour l’art contemporain

Miguel Endara à le point de plus

L’artiste que je vais vous présenter s’appelle Miguel Endara. Il réalise des portraits hyper-réalistes en pointillés noirs. 

Dans l’une de ses œuvres,  il dessine le visage de son père plaqué contre une vitre. Pour réaliser ce portrait intitulé « Hero » , il lui a fallu 3,213,000 points, 210 heures de travail, 4.25 point par seconde ainsi qu’une bonne dose de patience. Il n’utilise qu’un seul stylo noir de 0.20 mm. Une œuvre splendide que l’on peut découvrir en vidéo.
Dans une autre réalisation, il rend hommage à Benjaman Kyle, (homme médiatisé aux USA, qui a perdu totalement la mémoire). L’artiste a composé son portrait de 2 millions de points. Un rendu visuellement magnifique, proche du rendu photographique. [Guillaume Allemon]




Maurizio Cattelan, un artiste qui s'impose

Maurizio Cattelan est un artiste contemporain Italien. Né à Padoue le 21 septembre 1960, Il vit et travaille désormais à New-York. Il est désigné comme « le Buster Keaton de l'art contemporain » ou comme « l'idiot du village » de l'art contemporain. 

Maurizio Cattelan ne s’impose pas de style particulier dans ces œuvres mais se caractérise bien souvent par un fort décalage avec les conventions en proposant des œuvres la plupart du temps choquantes. D'un esprit frondeur, il pratique le paradoxe, la provocation, l'humour et l'ironie féroce. Cattelan reste un artiste engagé qui dénonce des incohérences de manière originale bien que souvent ironique. Cet artiste se caractérise aussi par sa discrétion lors d’interview par exemple où il préfère envoyer des sosies plutôt que de se déplacer en personne. 



Love


Mettant en scène des personnages ou des animaux en cire dans la plupart de ses œuvres  il va par la suite les tourner en ridicule cherchant à choquer le spectateur afin de le faire réagir. Il ne faut donc pas s’attarder sur la première impression quand on découvre ses œuvres mais bien regarder ce qu’il y a au delà, ce qu’a voulu exprimer ou dénoncer l’artiste.  [Virgile Fracchetti]
Site 

Superstar de l'art contemporain, Maurizio Cattelan est actuellement l'un des artistes vivants les plus collectionnés au monde. Souvent décrit sous les traits d'un plaisantin du monde de l'art, considéré comme un provocateur, Maurizio Cattelan entretient le paradoxe entre l’ironie et le tragique.
Ces sculptures satiriques sont des critiques conséquentes des diverses formes d'autorité et de pouvoir qui nous entoure. Il s'affranchit du "politiquement correct" et veut marquer les esprits. Ces œuvres font toujours scandale et donnent lieu à toute sortes d'interprétations.
Pour accentuer sa critique, Cattelan ouvre sa propre galerie new-yorkaise : la " Wrong Gallery ", galerie où rien ne se vend et qui est de toute façon fermée en permanence par simple contestation. [Liz Gautier]

Jean-Michel Basquiat créateur de graf depuis 1960

Jean-Michel Basquiat est un artiste américain, né d'une mère portoricaine et d'un père haïtien en 1960. Dès son enfance, il est passionné d'art et plus particulièrement de dessin. Il fréquente les musées new yorkais accompagné de sa mère qui souhaite entretenir son intérêt pour l'art et cultiver son talent. 
Il est, à ses débuts, un graffeur ayant son propre style, puis devient peintre. Ses réalisations véhiculent un message spontané, fort et parfois même violent.
Basquiat est un artiste métisse vivant dans une Amérique encore raciste et la souffrance que l'artiste subit explique bien souvent son travail. On retrouve fréquemment dans ses œuvres des personnages aux traits afro-américains et le terme " crown of thorns" qui signifies couronne d'épines (comme celle que portait Jésus avant sa crucifixion). On note également dans son univers l'influence des mythologies du vaudou et de la bande dessinée.
Le deuxième axe présent dans les réalisations de Basquiat est celui de la critique de la société de consommation. Il est un grand ami d'Andy Warhol et partage ses opinions en ce qui la concerne ( détournement dans la représentations de pièces de monnaies par exemple).

Pour résumer, ses œuvres sont plutôt chargées et peuvent paraître désordonnées, déstructurées et peu réalistes, mais, si on s'y intéresse de plus près, elles sont surtout remplies de symboles traduisant de fortes opinions. [Romane Torqueau]

Brane

Gishi - Brane
Au delà de la confidentialité des galeries, Brane expose une série d’œuvres depuis 2012 via son Tumblr Disconnected Brain.
C'est dans un élan frénétique que ses personnages, plus freak les uns que les autres, se métamorphosent et se font disséquer sans éclaboussures puisque chaque dessin est le fruit d'une créativité spontanée et sans préméditation.
À base de collages et de dessins au trait, il ne jure que par son Muji 0,38 mm.
On peut faire un parallèle avec les dessins des artistes Elobo, Erik Svetoft où le souci du détail suscite la curiosité et stimule l'irrépressible envie d'observer méticuleusement chaque dessin. 
[Thibault Merlet]

La mort en couleur, Saner

Le street art en Amérique du sud est très respecté : en pleine expansion, il compte de nombreux artistes, graphistes ou calligraphes qui exposent leur travaux dans la ville.
La culture traditionnelle est bien ancrée dans le street art mexicain, c'est le cas d'artistes tels que Saner qui proposent des fresques singulières en respectant les valeurs mexicaines à savoir le culte des morts, la religion, les masques et la couleur.
L'œ
uvre de Saner est très singulière, oscillant entre la gaieté et l'amour, la haine et la violence ou encore la mort. L'artiste garde un style graphique ainsi qu'un remarquable travail de couleurs. On retrouve cette ambiguïté dans le traité du sujet et des matériaux employés : parler de la mort avec de belles images, une ambiguïté qui est propre au Mexique, le culte des morts. Les fresques de Saner sont remarquables par leur précision et leur taille. Comme pour beaucoup de street arteurs tels que Roa, le domaine de création ne s'arrête pas aux murs accessibles par les piétons mais s'étend jusqu'aux façades d'immeubles rendant possible la création de fresques parfois de plus de 40 mètres de hauteur. Le street art de Saner n'est pas là uniquement pour attirer l’œil du passant, sa volonté est surtout d'égayer sa ville natale : Mexico. [Romain SILLON]


mardi 22 octobre 2013

L'objet dans l'art moderne et contemporain


L'OBJET DANS L'ART MODERNE ET CONTEMPORAIN


Introduction
Depuis l’antiquité, l'objet est représenté dans l'art, mais c’est au XVIe siècle que sa représentation en tant qu'objet isolé devient un genre à part entière : la nature morte. Durant le XVIe et le XVIIe siècle, les hollandais s'emploient à la représentation de tables servies de verres transparents et de fruits épluchés, et, à cette même période, les Vanités voient le jour en Hollande, France et Italie. C'est sans doute Chardin qui donnera sa noblesse au genre, un siècle plus tard.
Pour les cubistes, la nature morte permet d'expérimenter de nouvelles façons de représenter l'espace. En 1912, Picasso et Braque prélèvent des éléments au réel pour les coller dans leurs peintures ou dessins. Picasso révolutionne le genre avec Nature morte à la chaise cannée en  introduisant  un bout de toile cirée  et une corde dans son tableau. 
Duchamp sera le plus radical : il imposera l'objet quotidien manufacturé en tant qu'œuvre d'art, développant le concept de Ready-made dès 1913. L’objet n'est plus seulement objet de représentation,  il se suffit  à lui-même, il devient matériau de l'œuvre, voire œuvre autonome. Il sera détourné par les surréalistes, réinvesti par les Nouveaux Réalistes sous forme d'accumulations, d'assemblages, compressions ou autres “pièges”.  Le Pop art américain l'exploitera sous ses formes publicitaires empruntant à la société de consommation ses codes, ses stratégies. Il se mettra en scène avec les nouvelles sculptures objectives contemporaines…
Aujourd'hui encore, l'objet stimule les artistes qui trouvent en lui le langage, les codes, les concepts, le matériau d'une créativité en mouvement…  [Lisa Monsimier-Pauline Sparfel]



Le Cubisme
"Le Verre d'absinthe" de Picasso - 1914
Le Verre d’absinthe est une œuvre de Pablo Picasso (1881-1973). Cette sculpture est issue d'un modelage unique de cire dont Picasso a tiré une série de six répliques en bronze. A chaque pièce Picasso a ajoutée une véritable cuillère à absinthe, comme un fragment de réalité qui s’intègre à l’œuvre d’art. Par ce geste, Picasso ne vise pas un effet de réalisme, ni ne dénonce la futilité de l’art. Il crée une œuvre qui confronte les trois niveaux ontologiques traditionnellement mis en jeu dans l’art : la réalité (avec la cuillère), la représentation (avec le verre schématisé) et l’imitation littérale (avec le morceau de sucre qui couronne l’ensemble).
L’œuvre a été faite en 1914, ce qui n'est pas un hasard : c'est l'année où l'Etat français interdit la vente et la consommation de l'absinthe (jugée dangereuse). L'absinthe reste pour Picasso et dans l'inconscient collectif populaire l'alcool des pauvres et des poètes.
La couleur participe à la construction de l’œuvre. La pièce est enduite de sable brun.
Picasso aime utiliser le thème du verre car cela complexifie la notion de sculpture, comme le fait remarquer Daniel-Henri Kahnweiler « Le caractère de "transparence" qui se trouve ainsi, pour la première fois, dans le relief, apparaît dans la sculpture européenne en ronde bosse en 1914, dans Le Verre d’absinthe en bronze peint de Picasso. L’intérieur du verre y est montré en même temps que sa forme extérieure. La sculpture emblème remplace ainsi, dans l’art européen, la sculpture dérivée des moulages sur nature ».
[Jean-Baptiste Dodin]
Pablo Picasso - Verre d'absinthe - 1914

Dada
"Fontaine" de Marcel Duchamp - 1917
Fontaine (en anglais : Fountain) est un Ready-made de Marcel Duchamp consistant en un urinoir en porcelaine renversé signé « R. Mutt », daté 1917. Fontaine passe pour l’œuvre la plus controversée de l’art du XXe siècle. Le Ready-made est un objet trouvé considéré comme un objet d’art. Faire un Ready-made consiste, initialement, à choisir un objet manufacturé et le désigner comme œuvre d’art. Initiée par Marcel Duchamp, cette démarche a donné naissance à une grande partie des pratiques artistiques actuelles, qu’elles s’y retrouvent ou s’y opposent. Le Ready-made a remis en question un certain nombre de certitudes sur lesquelles reposait l’art, comme les notions de virtuosité et de savoir-faire ou encore d’œuvre, conçue désormais comme résultante de l’exposition et de l’acte de nommer. Fontaine fut refusée lors de la première exposition de la Société des artistes indépendants de New York en 1917 : « L’appareil sanitaire » envoyé par R. Mutt (pseudonyme de Duchamp) n’est pas exposée sous le prétexte que « sa place n’est pas une exposition d’art et ce n’est pas une œuvre d’art, selon quelque définition que ce soit ». La décision est prise par William James Glackens William Glackens, le président de la Society, au terme d’un vote à la majorité qui a réuni les membres du comité directeur, la veille du vernissage. Le principe même de l'exposition était pourtant de ne pas avoir de jury. Duchamp pose problème, et pose cette question de l'art et de ses définitions. [Pierre Arassus]
site consacré à l'artiste

Marcel Duchamp - Fontaine - 1917
Man Ray : Le cadeau
Peintre, photographe et sculpteur, maniant tous les supports avec dextérité, Man Ray, célèbre artiste du XXème siècle, s’affilie au mouvement Dada à New York. Ces œuvres manipulent et remettent en cause les conventions et les convenances de la société et incitent le spectateur à la réflexion. Man Ray ne cherche pas à donner une dimension esthétique à ses œuvres, sa création fonctionne dans l’imprévu, suivant les jeux de hasard. De ce fait, les productions de cet artiste sont désarmantes, provocantes mais cependant pleines de poésie. En 1921, il réalise Le Cadeau, composition fabriquée à partir d’un fer a repasser sur lequel est collé une rangée de quatorze clous à tapisser. Cet objet du quotidien est ainsi détourné de son usage fonctionnel pour revêtir une nouvelle dimension bien plus étrange et inquiétante, frôlant presque le sadisme, par le simple ajout de quelques clous. Pourtant, c’est bien grâce au hasard que Man Ray produisit cette œuvre. En effet une anecdote dont parle Denys Riout, professeur d’histoire de l’art à la Sorbonne, raconte que « le 3 décembre 1921 s'ouvrait dans la Librairie Six, dirigée par l'épouse de Philippe Soupault, une petite exposition de Man Ray, installé depuis quelques mois à Paris. Au cours du vernissage, l'artiste commençait à prendre froid quand Érik Satie s'approcha de lui. Constatant son état, il l'entraîna dans un café où il commanda quelques grogs. Man Ray, réchauffé, est-il alors « pris de rhum » (pour reprendre l'un de ces désastreux calembours qu'affectionnaient les Incohérents) ? Toujours est-il qu'en sortant du café, les deux compères achetèrent un fer à repasser, des clous de tapissier et un tube de colle. À son retour dans la galerie, Man Ray colla une rangée de clous sur le plat du fer et il ajouta son piquant assemblage aux autres œuvres exposées. L'artiste souhaitait offrir ce Cadeau à l'un de ses amis dadaïstes, choisi par tirage au sort. Hélas ! Le lendemain matin, l'objet avait déjà disparu. » [Eglantine Cassand]

Man Ray - Le Cadeau - 1921

Objets Surréalistes
Salvador Dali, "Téléphone Aphrodisiaque" 1936
On ne présente plus Dali, célèbre peintre et plasticien surréaliste qui réalise en 1936 son Téléphone aphrodisiaque créé de paires avec le Veston Aphrodisiaque
Cette œuvre reprend la volonté des artistes surréalistes d'associer différents éléments n’ayant aucun rapport apparent entre eux, et dont la relation crée un effet insolite, comme ici un téléphone et un homard. Fidèle au principe de leur esthétique, illustrée par la phrase de Lautréamont : “Beau comme la rencontre fortuite d’un parapluie et d’une machine à coudre sur une table de dissection”, l’objet surréaliste est le fruit du collage d’objets les plus inattendus, issus de la rencontre de deux réalités différentes sur un plan qui ne leur convient pas.
Le Téléphone Aphrodisiaque est un détournement du téléphone, cependant sa fonction reste la même : le homard reprend la forme de la poignée du téléphone.
Dali a dédié cette œuvre au poète anglais et collectionneur d'art Edward James (1907-1984). Dans son livre la Vie Secrète, Il dévoile qu'il aurait commandé un Homard grillé dans un restaurant et qu'il s'attendait à ce qu'on lui serve en réalité un homard assorti d'un téléphone bouilli, ce qui semble tout à fait rationnel pour un artiste surréaliste.
Cependant, derrière cette anecdote burlesque qui pourrait être au premiers abords dépourvue de sens, se trouve une signification très singulière. En effet, selon Dalí, de tels objets pourraient révéler nos désirs secrets inconscients, les homards et les téléphones sont pour lui des objets qui détiennent de fortes connotations sexuelles.
[Romain SILLON]

    "Téléphone Aphrodisiaque", de Salvador Dali - 1936

"Le petit déjeuner en fourrure" de Meret Oppenheim
Meret Oppenheim est né en 1913. Elle est écrivaine, peintre et plasticienne suisse et appartient au mouvement surréaliste. En 1936, elle réalise " Le Déjeuner en fourrure " qui doit son nom à André Breton.
Si l'on décrit tout simplement l'œuvre, il s'agit une tasse, d'une cuillère et d'une soucoupe toutes trois recouvertes de fourrure. Elle deviendra pourtant l'un des objets fétiche du mouvement surréaliste, sûrement par l'aspect étrange et provocant qu'elle transmet. La transformation insolite du matériau qui fait donc disparaître complètement la céramique rend l'objet totalement inutilisable. Celui-ci, privé de son usage premier, devient alors objet d'art et reflète un aspect uniquement plastique. La matière naturelle qu'est la fourrure donne une idée de sauvage et rompt complètement avec la notion d'objet industriel. Il y a une combinaison improbable, un paradoxe presque entre l'objet et son matériau. Comme dans l'ensemble de ces œuvres, Meret Oppenheim traite la question du rêve, de la métamorphose et du jeu. Plus particulièrement ici, elle nous invite au questionnement sur les perceptions que l'on se fait d'un objet et le processus qui l'amène à devenir œuvre. 

    "Le petit déjeuner en fourrure" de Meret Oppenheim
Jenny Holzer, artiste conceptuelle américaine nous parle de cet œuvre de Meret Oppenheim : "C’est un objet du quotidien, mais également d’un tout autre monde. C'est déroutant. On dirait que cette tasse est prête à bondir pour vous attaquer. Cette fourrure nous laisse imaginer la présence cachée de dents et la possibilité que cette soucoupe puisse vous mordre, j'aime aussi la façon dont c’est répulsif. Lorsque vous mangez, Il n'y a rien de plus dégoûtant qu’un cheveux dans votre bouche. J'aime cette fourrure qui pourrait être un moyen d’étouffer le son. C'est comme si elle éliminait les bavardages durant une cérémonie du thé. Je pense que ceci nous montre fondamentalement que la vie n'est pas ce qu’elle semble être." [Romane Torqueau]

Pop Art
"Bathub 3" de Tom WESSELMANN - 1963
Tom Wesselmann, est né aux USA en février 1931. Il est un des artistes incontournables du Pop Art. Dès ses débuts, la thématique du nu prend une place importante dans l'ensemble de son œuvre.
En 1963, Wesselmann réalise Bathub 3 (tirée d'une série de montages, collages). Une femme nue est représentée debout dans sa baignoire, se séchant le dos. L'ensemble de l'œuvre prend une présence très réelle grâce à quelques objets réels qui participent au tableau. La serviette jaune, le rideau de douche rouge accroché sur la tringle chromée, le panier à linge bleu et le tapis de bain sont des éléments réels. Ces objets de la vie quotidienne contribuent à renforcer l'environnement typique de la salle de bain d'un ménage de la "middle class" américaine. Par leur présence, les objets donnent à l'œuvre une dimension nouvelle. Avec le rideau rouge et la serviette, Wesselmann reprend un motif classique de la salle de bain. L'intimité du nu est détourné, décentré, désacralisé par l'environnement purement fonctionnel, et par la banalité du geste quotidien. Le thème de la salle de bain fournit donc un cadre réaliste pour la figuration d'un nu féminin. Il ne s'agit pas pour autant d'une installation dans laquelle le spectateur peut entrer, mais bien d'un objet pictural qui doit être considéré frontalement. Cependant la mise en place de l'œuvre place le spectateur dans un face a face avec la femme nue, elle met ainsi le spectateur dans une situation du voyeur. [Bérangère Levy]

Tom Wesselmann -"Bathub 3" - 1963

"Clothespin" ("pince à linge") de Claes Oldenburg
 
 Clothespin (pince à linge) Market Street Philadelphia, Claes Oldenburg, 1976

    Clothespin (pince à linge) Market Street Philadelphia, Claes Oldenburg, 1976

Clothespin est l’œuvre énigmatique de l’américain Claes Oldenburg. Elle a été la première sculpture conçue par Oldenburg à être installé dans un environnement urbain. A travers cette œuvre, l’artiste joue sur la démesure et la différence d’échelle. Cet objet qu’on utilise familiairement pour accrocher son linge est ici mis en scène sur une place de Philadelphie. L’objet est en acier corten et acier inoxydable et mesure plus de 13,7 x 3,7 x 1,4 m. Une simple pince à linge banale devient par sa taille extraordinaire, et prend alors une toute autre dimension artistique. 
Lorsqu’on regarde cette œuvre on  voit une pince à linge. Certains s'amusent à y retrouver des amoureux entrelacés. Les pièces jointes, liées par deux ressorts, pourraient rappeler le couple enlacé dans la sculpture de Brancusi, le baiser.  ???? [Elaura Couton]

Brancusi, Le Baiser, 1910
        
Hyperréalisme
"Supermarket Shopper" de Duan Hanson
Duane Hanson est né en 1925 et mort en 1996 c'est un sculpteur américain considéré comme le chef de file de l'hyperréalisme.
Duane Hanson s'est rendu célèbre avec l’œuvre Supermarket Shopper créée en 1970. Son œuvre présente une femme américaine poussant son caddie ; elle est exposée au musée de Budapest.

     Supermarket-Shopper de Duane-Hanson(1970)
L'artiste veut montrer l’Amérique telle qu'il la voit, ce sont des gens que l'on rencontre tout les jours, dans la rue, dans les supermarchés.
Son but est de faire une critique de la société américaine. Duane Hanson précise : " Mon travail montre des gens qui sont dans un état assez désespéré. Je donne à voir la fatigue, le ras-le bol, la frustration."
Le caddie représente la société de consommation dans sa démesure, la production de masse. Le panier de la ménagère a été remplacé par le caddie qui déborde de nourriture.
Cette célèbre sculpture d'Hanson se présente aux spectateurs comme une vérité crue, dérangeante. [Liz Gautier]
Nouveaux Réalistes

Arman : une accumulation
Montres, fourchettes, voitures, cafetières, tous ces objets ont été travaillés par un artiste surnommé Arman. Né en 1928 à Nice et mort en 2005 à New York, Arman est un sculpteur, peintre, plasticien... Il est célèbre pour ces "accumulations" dans lesquelles il assemble des objets manufacturés. Il a fait parti des Nouveaux Réalistes, mouvement actif entre les années 50 et 60 qui renouvelle le langage plastique face à l’émergence d’une société industrielle et de consommation, en rupture avec l’après-guerre. Pour les parisiens, une de ses œuvres les plus connue se nomme L'Heure De Tous et se trouve devant la gare Saint-Lazare.

Arman - L'heure de tous - 1985 - Dimensions: 4m60
Description: Accumulation d'horloges soudées, bronze. Gare Saint-Lazare, Paris, France.
L'objet utilisé est assez philosophique. La sculpture est mise devant l'horloge de la gare ce qui renvoit, dans l'une des villes les plus stressantes (Paris), à l'adage : "métro, boulot, dodo". L'horloge symbolise le temps, qu'il soit perdu ou gagné, il s'accumule dans cette œuvre.
" Je n'ai pas découvert le principe de l'accumulation , c'est lui qui m'a découvert. La société entretient son besoin de sécurité par des accumulations instinctives, que l'on perçoit notamment en regardant, les vitrines des magasins, les poubelles et les décharges publiques... Témoin de cette société, je me suis senti concerné par le cycle pseudo-biologique production-consommation-destruction. Pendant très longtemps, mon angoisse a été de constater l'envahissement progressif de notre monde par les objets au rebut". - Arman - [Apolline Hellez]


Daniel Spoerri - Mettre le paquet
Daniel Spoerri est un artiste roumain né en 1930, appartenant au mouvement des Nouveaux Réalistes. Tout d'abord danseur à l'Opéra de Berne, puis metteur en scène, acteur, mime et décorateur, il commençe réellement sa carrière d'artiste en 1959 lors de son installation à Paris. C'est à ce moment qu'il crée les éditions MAT (Multiplication Art Transformable) et qu'il invente ses premiers "tableaux-pièges" en collant sur des planches des objets du quotidiens amassés dans sa chambre d'hôtel. Ceux-ci sont constitués d'un assemblage voir d'une accumulation d'objets prélevés dans la réalité de son temps et plus précisément d'objets du quotidien. 
Afin de développer et réaliser ses "tableaux-pièges", Spoerri ouvre un restaurant à Düsseldorf en 1968, où il sert des repas préparés par lui-même, puis une Eat-Art Gallery, où il invite clients et artistes à confectionner des œuvres comestibles. Il crée la série "Mettre le paquet" en 1965, constituée de trois tableaux où il colle sur une planche en bois les restes et les plats du repas à la table, tels que le client les avait laissés. C'est grâce à ce procédé et ces œuvres renvoyant à notre civilisation et son mode de consommation qu'il est devenu célèbre. Ces "tableaux pièges" sont non seulement les restes des invités, mais aussi le temps qui s'arrête, un moment de fête immortalisé. En accrochant les dessus de tables au mur comme un tableau classique, il en fait des natures mortes, non pas réalisées à partir de techniques de peinture, mais réelles, avec les objets eux-mêmes, comme pris au piège par le sort. Ces oeuvres surprennent le spectateur et de l'amène à se poser la  question :  Qu'est-ce qu'un tableau ? [Manon Le Coënt]

       "Mettre le paquet I", Daniel Spoerri, 1965           

        "Tableaux-pièges", Daniel Spoerri, 1960 
 

Jean Tinguely, Méta-Harmonie I, 1978.
Construction en acier avec éléments mécaniques, objets et instruments de musique. 3 parties : 290 x 600 x 150 cm.
Vienne, Museum Moderner Kunst.

Sculpteur suisse, élève de l’École des arts appliqués de Bâle (1941-1945), Jean Tinguely pratique d’abord une peinture abstraite ou influencée par le surréalisme, puis, vers 1951-1952, il réalise ses premières sculptures actionnées par un moteur électrique. Installé en 1953 à Paris, il participe deux ans plus tard à l’importante exposition "le Mouvement" organisée par Denise René, qui associe à l’art cinétique ses reliefs d’éléments géométriques. Méta-Harmonie est une sculpture qui fait de l'art, une machine musicienne tout comme les Méta-matics étaient des machines à dessiner. La machine est humaine, la machine fait de l'art.
« Nous arrivons à un nouveau concept de l'art, nous jugeons de la valeur des œuvres d'art à ce qu'elles produisent et non plus à leur aspect en tant que sculptures. Tinguely fait de l'art parce que c'est une forme de vie. » HULTEN, 1972. [Virgile FRACCHETTI]

Artistes actuels
Jeff Koons BMW Art Car  
Jeff Koons est un artiste américain né le 21 janvier 1955. Il réalise notamment des peintures, des sculptures, des gravures, des séries photographiques dans un esprit pop, kitsch, spectaculaire et souvent provocateur. 
Après Calder, Lichtenstein ou Warhol dans les années 1970, BMW a confié la décoration de la BMW Art Car au roi de l’art contemporain : Jeff Koons. Inaugurée au Centre Georges Pompidou, la 17ème BMW Art Car aux couleurs vives et aux formes allongées participe aux 24 heures du Mans. Les couleurs intenses et les formes filantes suggèrent un voyage spatio-temporel à la vitesse de la lumière. Pour des raisons aérodynamiques, la voiture n’a pas été peinte directement sur la carrosserie mais par impression numérisée sur vinyle. Vous l'avez peut-être vu aux mains des pilotes Andy Priaulx (Grande-Bretagne), Dirk Müller et Dirk Werner (Allemagne), au Mans le 12-13 juin 2010. [Guillaume Allemon]

site de Jeff Koons

Jeff Koons-BMW Art Car - 2010
Théo Mercier
Théo Mercier est un jeune plasticien français, récemment exposé au Lieu-Unique à Nantes. Son travail allie sculptures, collages et installations. Il voit dans son travail une possibilité de trouver les manques dans les objets pour les rendrent plus forts et en faire des œuvres d'Art.

Théo Mercier - Cactus de nuit - 2013. Sculpture.
Cette sculpture de Théo Mercier est l'assemblage d'un cache-pot en granit provenant d'un cimetière, de deux ailes de dragons miniatures recouverts de pigments et d'un cactus. L'artiste nous dit de ces objets qu'ils « s'assemblent par un appel formel des choses les une entre elles ». (France Culture par Aude Lavigne du 1er avril 2013). [Antoine HAMON]

Sylvie Fleury
Sylvie Fleury est une artiste contemporaine suisse connue pour ses installations artistiques. Elle se joue des codes et s'amuse à mélanger différents univers : féminin, masculin, art, mode... Du caddie en or, aux sacs griffés revisités, en passant par la cadillac rose Barbie fondue, cette artiste explore les relations d'emprunts et d'inversions multiples. Actrice de la "Hype society", Sylvie Fleury dresse une sorte de catalogue d'accessoires à la mode pour fétichistes modernes 
Lien du site: cliquez ici
Sylvie Fleury - Caddy - 2000

Gathering de Daniel Firman - 2000
Daniel Firman est un artiste plasticien français né à Bron en 1966. Il inscrit au cœur de son œuvre des questionnements sur le corps et son environnement, avec un rapport à la danse grandissant dans son travail. Les moyens mis en œuvre vont de la performance, du moulage à l’utilisation de néons. Ses œuvres mettant en scène des corps moulés laissent un doute au spectateur, car on ne distingue jamais de visage, et l’on ne sait pas au premier abord s’il s’agit ou non d’une personne vivante, cachée sous des objets.
Gathering est une sculpture visuelle et sonore faisant figure d’autoportrait de l’artiste. Ce dernier a dans un premier temps accumulé sur ses épaules un maximum d’objets issus de son quotidien jusqu’à atteindre sa limite physique de portage, interrogeant les objets et les mouvements dans son environnement. Il a ensuite fait un moulage de sa position lorsqu’il portait l’amas d’objets et l’a rhabillé, plaçant la sculpture en tant qu’objet témoin de l’expérience. Cette œuvre s’inscrit dans un questionnement récurrent de l’artiste vis-à-vis de la notion de rassemblement et de dispersion (gathering & scattering en anglais), renvoyant au rythme de la respiration et à la danse. Dans ce mouvement de rassemblement ici, le corps est utilisé comme un aimant, avec cette force d’attraction sur les objets qui l’environnent. Placés sur ses épaules et sur sa tête on peut aussi penser que ces objets le représentent, ces objets qui sont la figuration du monde qui l’entoure. Ainsi, l’objet définirait-il qui nous sommes et la nature fondamentale du milieu dans lequel nous évoluons ? [Maxime Bigonnet]
Gathering, 2000, Daniel FIRMAN, 270 x 160 x200cm,    Plâtre, vêtements, chaussures, son, lumière, objets divers en plastique, métal...

A Novia de Joana Vasconcelos - 2012
Artiste portuguaise d'une quarantaine d'année, Joana Vasconcelos aime le détournement des objets. Chacune de ses œuvres est chargée de sens. Elle explique son processus créatif comme étant celui de la décontextualisation et de la subversion d'objets préexistants et les réalités quotidiennes. Avec la volonté de bousculer les mœurs, certaines de ces œuvres font polémique à l'image de son Lustre constituée de 25000 tampons hygiéniques. L'artiste nous offre une vision complice, mais qui est en même temps une critique de la société contemporaine. Elle aime traiter ce qui concerne le statut des femmes et la distinction de classe ou de l'identité nationale.« A Noiva » par Joana Vasconcelos, CentQuatre (ParisLustre « A Noiva »
Le Château de Versailles n'en a pas voulu lors de son exposition durant l'été 2012, jugeant cette œuvre trop provocatrice pour un lieu si "illustre". Le Lustre en tampons hygiéniques a donc été montré au 104 (19eme Arrondissement à Paris). Joana Vasconcelos estime ce refus comme une censure dénonçant le peu de courage des autorités du château de Versailles. L'événement démontre à quel point le tampon hygiénique et le cycle féminin demeurent un tabou dans notre société. [Thibault MERLET]