jeudi 27 novembre 2014

une artiste // un mouvement



UNE ARTISTE, UN MOUVEMENT

ÉDITO //

L'histoire de l'Art du XXème siècle a été scandée par une multitude de mouvements artistiques, apportant chacun une perspective nouvelle à ce que peut être l'art.
Le mouvement artistique est un terme pour désigner une ligne directive qui formule un regroupement, des idées, des attitudes, des singularités. Le nom donné à un courant artistique est souvent fait à posteriori, par des personnes extérieures au mouvement concerné. En effet, il est choisi par des journalistes ou bien des historiens pour pouvoir regrouper un certain nombre d’artistes similaires dans leur vision de l’art. Cependant, certains mouvements trouvent leur nom au sein même du groupe auquel ils s’identifient.

Dans cet article, nous rendons hommage aux femmes qui ont apporté un regard nouveau sur l’art au fur et à mesure du temps.
Nous vous proposons ici de découvrir différents mouvements artistiques par le biais du portrait d’une artiste l’ayant caractérisé.


Claire Brélivet
Célia Ferrer 



Le Rayonnisme (1912-1915) //
                         Natalia Sergueïevna Gontcharova (1881-1962)

Le Rayonnisme est un mouvement artistique développé à partir 1910 par deux peintres de l'avant-garde russes : Mikhail Larionov et Natalia Gontcharova. Ce style de peinture met en image des vibrations et des successions de plans dans l’espace. Dans Le Manifeste du Rayonnisme (1912), un des passages nous explique plus précisément ce style :
« Le style rayonniste que nous proposons a pour base les formes spatiales qui surgissent de l'intersection des rayons réfléchis par différents objets, choisis volontairement par l'artiste. Par convention, le rayon sera représenté sur une surface par une ligne colorée. Les objets que nous voyons dans la vie courante ne jouent aucun rôle dans le tableau rayonniste. Par contre, l'attention est attirée par ce qui est l'essence même de la peinture : les combinaisons des couleurs, leur concentration, les rapports des masses colorées, la profondeur, la facture, tout cela intéressera au plus haut degré un connaisseur averti » (T. Loguine, Gontcharova et Larionov, Paris, 1971).
Natalia Sergueïevna Gontcharova est une peintre et décoratrice de théâtre d’origine russe (naturalisée française en 1939). 


Adepte et précurseur du Rayonnisme, elle est surtout attirée par l’art populaire russe mais aussi par la création de décors des Ballets Russes.
Natalia Gontcharova - Forêt Bleu-vert (1913)
Antoine Dehillerin

L’Orphisme (1914-1920) // 
                   Sonia Delaunay (1885-1979)

L'Orphisme est une dérivation du cubisme, axée sur l'utilisation judicieuse de la couleur. Cet art qualifié d'abstrait, fait appel à la couleur pour la construction du tableau et pour apporter du rythme et du mouvement. "Le mouvement vibratif des couleurs crée le mouvement mécanique" -Robert Delaunay.
Les formes et les couleurs juxtaposées se suffisent à elles-mêmes pour exprimer du sens. L'éclat des pigments colorés éblouit et apporte une luminosité dynamique, poétique et pure, d'où le nom "Orphisme" attribué à cette tendance picturale. Le terme, créé en 1912, évoque le poème Orphée (1908) de Guillaume Apollinaire.


Sonia Terk-Delaunay, peintre d'origine ukrainienne, fait partie des principaux représentants de ce mouvement. En 1912, elle peint ses premières compositions simultanées autour du disque. Les motifs circulaires de différentes tailles et couleurs se superposent, se coupent et communiquent entre eux.
L'artiste applique également ces formes et ces couleurs à la réalisation d'illustrations, aux textiles (costumes, robes) et aux objets décoratifs. Sonia Delaunay a introduit l'emploi des couleurs pures et a  influencé son mari Robert Delaunay, davantage connu sur la scène artistique, à se diriger vers des formes géométriques.
Sonia Delaunay
Sonia Delaunay, Rythme (1939)

Yan Huang

Dada //
             Sophie Taeuber (1889-1943)

Sophie Taeuber est une artiste, peintre et sculptrice suisse, ayant participé aux mouvements Dada puis Surréaliste avec son époux Jean Arp. Son œuvre, marquée par la géométrie et le rythme, est développée sur des formats en 2D comme tableaux, travaux sur tissus, et en 3D comme sculptures ou reliefs, mais elle a également travaillé le spectacle vivant à travers la danse et le théâtre.  Le style novateur de Sophie Taeuber lui vaut d’être connue aujourd’hui dans le monde entier comme l’une des figures représentatives de l’art moderne.


 Tête Dada (1920)
"Freudanalyticus" Marionette from "King Stag" (1918)
    Exposition Dada au féminin à Aarau  
Laurila Burrati

Surréalisme //
                    Louise Bourgeois (1911-2010)

Définition du Surréalisme,
in André Breton, Manifeste du Surréalisme (1924)
SURRÉALISME
, n. m. Automatisme psychique pur par lequel on se propose d’exprimer, soit verbalement, soit par écrit, soit de toute autre manière, le fonctionnement réel de la pensée. Dictée de la pensée, en l’absence de tout contrôle exercé par la raison, en dehors de toute préoccupation esthétique ou morale. 



Louise Bourgeois n’a jamais voulu classer son art dans un seul mouvement artistique. Elle oscille entre surréalisme, expressionnisme, art abstrait et conceptuel. Elle va choisir d’axer son travail sur son roman familial, sur sa sensibilité de femme et sur le « paradis de l’enfance ». Mais on peut malgré tout observer les proximités qu’il y a entre son travail et celui des sculpteurs surréalistes. 
Il s’agit de produire une œuvre qui serait la « dictée de la pensée » (André Breton) mais pas de la raison. Il s’agit de faire parler son inconscient et de ne pas chercher à faire quelque chose qui plaira ou qui ne choquera pas.
En cela Louise Bourgeois n’est pas très loin. Elle va montrer ce qu’on appelle l’intime. C’est-à-dire quelque chose de secret, de caché, un souvenir. Et cet intime dévoilé va lui servir de thérapie. Mais ici, on voit qu'elle ne cherche pas à savoir ce que le spectateur va en penser, et encore moins ce que la société va en penser. Puisque c’est cette dernière qui pose cette règle de garder certaines choses dans le domaine de l’intime.
Prenons pour exemple le connu: Maman.
Réalisée en 1999, cette sculpture est aujourd’hui exposée au Musée de Guggenheim à Bilbao.  Le motif de l’araignée apparait dans les années 40 sur des dessins, et va occuper une place centrale dans ses réalisations jusqu’en 1990. L’araignée est un hommage à sa mère qui était tisseuse. Louise Bourgeois veut mettre en évidence la duplicité de la mère qui construit un cocon, ce qui peut être rassurant mais qui, ici, sert à capturer sa proie. L’araignée peut former des arcs gothiques dans ses pattes mais aussi une cage. Elle peut provoquer de la peur mais aussi impressionner par sa grandeur et sa fragilité presque émouvante. 
Louise Bourgeois
Maman (1999), Louise Bourgeois
Pauline Bernard

L'Expressionnisme abstrait  //
                                           Joan Mitchell (1925-1992 )



L'Expressionnisme abstrait est un mouvement artistique qui s'est développé peu après la Seconde Guerre Mondiale et qui consiste à retranscrire ses émotions, son inconscient et ses sentiments avec des formes abstraites, gestuelles et des couleurs puissantes. Il apparaît en 1948 et se développe dans les années 1950-1960 autour de peintres comme Jackson Pollock, William de Kooning, Mark Rothko…


Joan Mitchell est une artiste américaine de la seconde génération des Expressionnistes abstraits. Elle quitte New York pour Paris dans les années 1950 puis s’installe à la fin des années 1960 en Normandie où elle restera jusqu’à sa mort. Elle réalise ses œuvres majeures lorsqu’elle est à Paris, dans son atelier au bord de la Seine. Joan Mitchell travaille de nuit pour mieux s’évader dans l’irréel. Chez cette artiste, les thèmes les plus récurrents sont la nature et la mort, manifestant un refus du modernisme. Cependant, ses œuvres ne sont pas narratives ni descriptives. Prenons pour exemple Champs, peinture de très grand format, orientée à la verticale, son titre rappelle la nature mais pourtant il n’y aucun élément visuel évoquant celle-ci. Mitchell traite uniquement de son rapport à la nature et du sentiment qu’elle peut dégager. C’est systématique chez les artistes expressionnistes, ils choisissent de très grandes toiles pour y peindre de grands aplats colorés sans aucune hiérarchisation des parties. L’intention de ces artistes est de montrer la rapidité d’exécution du geste et la spontanéité d’expression. De plus, le format permet aux spectateurs de se plonger aisément dans ces vastes surfaces colorées. La question qui vient après aux spectateurs est de savoir si ils partagent le même sentiment face à la nature, si cela les émeut ou les trouble. Joan Mitchell disait de ses tableaux qu’ils devaient « transmettre le sentiment d’un tournesol fanant »

Champs (Black, Gray and Yellow) (1991–92)



Piano Mécanique (1958) Washington, National Gallery of Art                                            

Clémence Pujo

Minimal Art (1960' - ) // Anti-Form
                    Eva Hesse (1936-1970)

Née dans une famille juive à Hambourg, Eva Hesse fuit à l’âge de 2 ans son pays à cause de la montée du nazisme. Après avoir vécu peu de temps aux Pays-Bas et en Angleterre, elle immigrera en 1939 à New York où elle décrochera un diplôme à l’école d’art industriel (1952) et une licence en Beaux-Arts à la Yale School of Art and Architecture (1959). Épouse du sculpture Tom Doyle, elle repart vivre en Allemagne le temps d’une année, travaillant à partir de matériaux de récupération trouvés dans une ancienne usine de textile de la région de Ruhr. Réalisant par la suite ses premières sculptures. De retour à New York, l’artiste décide de ne créer qu’à partir de matériaux « trouvés » à caractéristiques industrielles: latex, plastique, fibre de verre, fil de fer... Ce choix la fera entrer dans le cercle des minimalistes aux côtés de Robert Morris, Sol Le Witt… Mais ce que l’on retiendra de Hesse sera sa période anti-form (1960) durant laquelle l’artiste produira ses créations les plus connues. Metronomic Irregularity (1966) est l’une d’entre elles. Constituée de deux panneaux de métal sur bois reliées par des fils de cotons horizontaux inscrivant ici la supériorité du matériaux mou sur le dur, de la difformité sur le structuré et donc pourquoi pas de la nature sur l’homme.
Eva Hesse
Metronomic Irregularity I (1966)
Nicolas Boda

L'Op Art  // 
               Bridget Riley (née en1931)

Bridget Riley est une artiste peintre britannique née en 1931, à Londres.
Son œuvre s'inscrit dans le mouvement de l'Op art, l'art optique. Né dans les années 1950 et reconnu dans les années 1960, ce courant artistique ne doit pas être confondu avec l'art cinétique. En effet, contrairement à ce dernier, les œuvres ne présentent aucune partie mobile. L'Op art exploite la puissance de l'œil et du cerveau afin de créer des sensations de mouvements. Ces "mouvements" restent virtuels. L'impression de mouvement transmise se combine à celles d'éclats de lumières, de vibrations et de mouvements alternés. L'origine de ce mouvement est attribuée aux théories de Kandinsky et aux lois de la couleur et des formes, dans le but "d'explorer une esthétique fonctionnelle".
Bridget Riley explore en premier les techniques de l'impressionnisme et du néo-impressionnisme pour produire des paysages. Elle produit de nombreuses œuvres grâce à la technique du pointillisme qui l'amène à explorer les effets et les illusions d'optique. De ce nouvel intérêt, naît un nouveau style qui étudie les phénomènes visuels liés aux effets dynamiques. Elle le met en pratique  en abandonnant la peinture figurative et  la couleur pour les remplacer par une peinture abstraite et le noir et blanc.
Suite à de nombreux voyages, comme en Egypte où elle étudie les hiéroglyphes, son style se confirme. Son objectif est de transmettre, à travers ses œuvres, les forces et les dynamiques, qui sont observables dans la nature, par le biais de formes et de couleurs. Les couleurs sont réintégrées petit à petit dans son travail.
"Pour moi la Nature n'est pas un paysage, mais le dynamisme de forces visuelles - un évènement plus qu'une apparence - Ces forces ne peuvent être abordées que par le traitement de la couleur et  des formes, libres de toute description ou fonction."
Elle cherche à parfaire les illusions d'optique d'une manière rigoureuse. Ainsi, les sensations et les perceptions des spectateurs face à ces expériences visuelles sont multiples : "L'œil peut voyager parallèlement à la surface de la peinture de la même manière qu'il le ferait dans la nature. Il peut  alors ressentir les caresses, le calme, les frictions, les ruptures, glisser et dériver,… Un moment où il n'y a rien à observer se prolonge d'une seconde où la toile est de nouveau remplie d'éléments visuels".

Bridget Riley
 Aurulum (1978)

Movement in Squares (1961)

Orient (1970)
Claire Dugast

Art féministe //
                      Judy Chicago

Judy Chicago est une touche-à-tout, artiste, auteur. Féministe engagée, sa carrière survole cinq décennies. Ses œuvres ont été exposées dans le monde entier, principalement aux Etats-Unis et au Canada. Ses écrits quant à eux se sont traduits dans de nombreuses langues, donnant son point de vue sur l'art et sa philosophie.
Son œuvre majeure The Dinner Party, fut réalisée de 1974 à 1979 avec la participation de centaines de volontaires. C’est un symbole de l’histoire féminine dans les civilisations occidentales. Elle a été vue par plus d’un million de personnes. 
Judy Chicago
Judy Chicago & Donald Woodman, The Dinner Party (1980)
Judy Chicago & Donald Woodman, The Dinner Party (1980)
Judy Chicago, The crowning (2009)

Estelle Muller


Land Art //
               Nancy Holt (1938-2014)


Le land art est un mouvement apparu dans les années 1960 aux Etats-Unis. Il est le premier mouvement poussant les artistes à exposer leurs œuvres à l’extérieur ou bien de créer et interagir avec l’environnement. Les œuvres sont alors exposées aux lois de la nature, soumises à l’érosion provoquant souvent leur disparition au fil du temps. On peut alors parler d’œuvres éphémères. La seule façon d'en garder une trace est la photographie, elle seule perdure au fil du temps.

Nancy Holt est une artiste majeure du Land Art. Née le 5 avril 1938 à Worcester dans le Massachusetts et morte à New York le 8 février 2014, elle fût plasticienne, photographe et cinéaste. Comme tous les grands artistes du Land Art, elle s’intéressait aux installations en grands formats dans des lieux surprenants. Nancy Holt était l'épouse de Robert Smithson, un des pionners du mouvement Land Art. Son travail est dans la continuité de celui de son mari, de la même manière elle investit les grands espaces comme nous le montre une de ses œuvres phares Sun tunnels dans le "Great Basin Desert" en Utah.
Cette installation consiste en quatre grands tubes percés de 6m de long et de 2.5m de haut, allongées perpendiculairement par paires sur le sol. Ce qui fait l’ingéniosité de ce travail c’est son thème : l’espace, le soleil, la terre. Effectivement, les grands tubes sont orientés en rapport aux solstices d’été et d’hiver. Des trous rappelant les constellations ont été percés à la surface des tubes. Leur taille étant proportionnelle à celle des étoiles qu’elles doivent représenter, le jour, des tâches de lumières se déplacent selon le soleil reproduisant des constellations à l’intérieur des colonnes. Pour Nancy Holt, il s’agit là de donner la sensation d’un cosmos en travaillant sur le lien entre l’espace et la lumière.
C’est une œuvre qui doit être impressionnante à voir. Elle nous plonge dans une ambiance particulière qui nous fait nous sentir minuscules face au cosmos.
Nancy Holt
Sun tunnels (1976)
Sun tunnels (1976)
Alice Delsenne



Performance (moitié du XXème siècle - ) //
                                                                Marina Abramovic (1946- )


L’Art corporel ou Body art a une longue tradition dans de nombreuses cultures du monde. À l’origine, il s’illustre à travers les tatouages, les piercings ou encore les scarifications. 
Vers la fin des années 60, des artistes interrogent le corps et en font le matériaux central de leurs "performances". La notion de performance ou happening voit le jour…
Une des artistes les plus impressionnnte dans le domaine de la performance est Marina Abramovic. Née en Serbie en 1946, elle commence dès les années 1970 à mettre son corps à l’épreuve par le biais de la consommation de médicaments ou encore au contact d’objets dangereux. Tout au long de sa vie, Marina Abramovic tentera de redéfinir l’art grâce à l’usage qu’elle fera de son corps. C’est avec son compagnon Ulay qu’elle produira la majorité de ses performances, poussant souvent leurs corps jusqu’à l’extrême, comme en 1977 lorsqu’ils ont respiré l’air des poumons de l’autre jusqu’à la limite de la suffocation ou encore en 1980 lorsque Ulay tenait un arc tendu, pointé sur le cœur de Marina.
Marina Abramovic ne teste pas ses seules limites mais aussi celles des spectateurs, leur résistance face à ces "actions". Précurseur dans son domaine, elle est notamment à la tête du MAI, le Marina Abramovic Institute dédié à de nombreuses formes d’art mais tout particulièrement à l’art corporel. L’Institut entretient également un lien très étroit avec les sciences et la technologie. Pour elle, « l’art est une question d’énergie et l’énergie est invisible » c’est pourquoi elle considère que seul le corps suffit pour créer une œuvre, faire passer un sentiment, intriguer, effrayer et bien souvent émouvoir.
Breathing in and breathing out, Marina Abramovic et Ulay (1977)
Rest Energy, Marina Abramovic et Ulay (1980)
Margot Lenorais

Performance (2ème moitié du XXème siècle - ) // 
                                                               Orlan (1947 - )

Orlan, est une artiste plasticienne française qui travaille à Paris, New York et Los Angeles. Elle utilise toutes sortes de médiums dans son travail (photographie, vidéos, dessin, sculpture…). Elle a utilisé son corps comme support, le transformaznt parplusieurs interventions chirurgicale dessus. Mais il ne s’agit que d’une infime partie de son œuvre.

L’œuvre d’Orlan est assez surprenante et pousse au questionnement, notamment sur la valeur que l’on donne au corps mais aussi à l’apparence. Cela nous pousse à réfléchir sur les raisons pour lesquelles les femmes ainsi que les hommes interviennent chirurgicalement sur leur corps dans le but d’atteindre un certain standard de beauté. Mais aussi : pourquoi juger sur l’apparence, physique, culturelle ? 

Orlan, Manteau d’Arlequin (2007)
Orlan, 
Self-Hybridations Indienne-américaines (2008)


Constance Chambaud



Photographie contemporaine //
                                            Sophie Calle


Les photographies de Sophie Calle racontent une histoire. Légendées, construites par série, elles mettent en place un sénario dans lequel l'artiste s'implique souvent. 
Par exemple,en 1979, Sophie Calle a réalisé une série de clichés pendant huit nuits consécutives : Les dormeurs. Comme l’indique le titre de sa série, l’artiste a pris des inconnus qui dormaient dans son propre lit. «J'ai proposé à chacun un séjour de huit heures ». Elle s’est intéressée à leurs postures pendants leur sommeil, leurs attitudes. Ses descriptions lui ont permis d’annoter ses photos pour créer ainsi une histoire…
Sophie CALLE, Les Dormeurs (1979)

Pauline Dilosquer


Photographie contemporaine //
                                            Nan Goldin

Nan Goldin nait en 1763 à Washington. Sa vie et son œuvre se mêlent et sont indissociables. A ses débuts, elle photographie sa famille et ses amis proches et conservera l'aspect « album de famille », tout au long de son œuvre.
Ce qui frappe dans le travail de Nan Goldin c’est l’intimité dans laquelle elle nous fait rentrer et ceci sans pour autant nous donner l’impression d’être voyeuristes. Nous découvrons ces photos à travers son regard, et les choses sont naturelles, brutes, sans filtre. Elle témoigne, un peu comme on écrirait dans un journal intime, de momentanés de sa vie. Marquée par le suicide de sa sœur, on suit son quotidien dans le milieu LGBT New-yorkais des années 70-80, la fête, la drogue, la violence, le sexe…
Vers 1978 elle commence The Ballad of Sexual Dependency , l’œuvre qui la rendra célèbre, constituée de plus de 800 diapositives défilant en boucle et de musique, elle l’achèvera 16 ans après.
Dans les années 80, le VIH décime ses proches, en faisant un thème important du travail de la photographe. Par dessus tout, c’est sur l’humain que Nan Goldin travaille tout au long de sa vie.
J’admire beaucoup son travail, pour sa capacité à nous inviter à vivre ses tranches de vie avec la joie, la douleur, l’humilité, la tendresse de l’instant qu’elle a figé sur le papier. Sans artifices.
Trixie on the cot, NYC (1979)
Jimmy Paulette + Tabboo in the bathroom, NYC (1991)
Joana And Auréle In My Bed Embraced, Sag Harbor, Ny (2001)

Émilie Béthune


Annette Messager (1943 - ) //


Annette Messager est une artiste française reconnue sur la scène artistique à partir des années 70. Dans ses œuvres, elle s'intéresse aux jeux du monde enfantin, aux univers dits féminin qu'elle détourne, habille et transforme. On peut retrouver dans son travail un certain esprit rieurs, drôle, grinçant qui incite à l'imagination. Annette Messager semble s'inventer des personnages qui racontent des histoires comme si elle cherchait à découvrir la vie. Elle utilise un grand nombre de médium et de techniques allant du dessin au collage en passant par l'assemblage d'objets de récupérations. L'imagination prend une place très importante dans son travail : "je suis la colporteuse de chimère, la colporteuse des rêves simiesques, des délires arachnéens.". Lorsque qu'on observe les œuvres de cette artiste, on est partagé entre un sentiment d'amusement et d'agréable surprise et un autre sentiment de terreur. Le message de l'artiste est fort, cependant le médium utilisé est assez délicat ce qui contraste le fond et la forme et crée une certaine ambiguïté qui fait réfléchir. Ses œuvres présentent une certaine forme de naïveté et de poésie et une dimension fantastique. Annette Messager est également la première femme à avoir exposé pour la France lors de la biennale de Venise de 2005, elle a créé une œuvre en trois parties basées sur l'histoire de Pinocchio.




Annette Messager/ casino, installation présentée à la biennale de Venise (2005)

Rubato ma glissando


 Camille Renard

Street Art // 
                Sara Conti (1971-)

Née à Baudour (Belgique) en 1971, Sara Conti a fait des études d’art à Mons où elle se passionne de BD et commence sa création graphique au début des années 1990. Elle réalise des collages urbains de dessins sur papier dans les villes de Belgique et d’Europe.
Le thème récurent de ses œuvres est la femme, représentée par une matriochka russe, petites poupées de tailles différentes. Elle crée les visuels à l’aide de son ordinateur puis les imprime et les redécoupe avec un scalpel, destinées à être collées dans la rue comme des affiches.
Elle défend la place des femmes dans la société à travers ses collages et le fait même qu’elle fasse du Street Art, alors que ce milieu fut longtemps approprié par les hommes, montre bien l’évolution des mœurs.
Ce que j’aime chez cette artiste, c’est qu’elle revendique un esprit féminin tout en donnant des couleurs et des formes aux murs de France et de Belgique, ce qui les rend moins monotones.
Sara Conti, Mother of stones
Sara Conti, projet Ashes to Ashes

Paul Burgos

lundi 24 novembre 2014

Dessins contemporains


LE DESSIN CONTEMPORAIN
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Une simple feuille de papier, un mur, un film, une bande dessinée, un ordinateur...
De l'encre, un stylo, une bombe, une souris...
Le dessin contemporain est inqualifiable et inclassable. Aucune figure de proue, aucun précurseur : les uns inspirent les autres. Et que dire de ces artistes ? Des styles uniques, des traits inimitables. Certains d'entre eux cherchent à nous faire rêver, d'autres, voudront nous provoquer, nous pousser à la réflexion, nous choquer. Réalisme, hyperréalisme, surréalisme, abstrait, figuratif... c'est un mélange de tout les genres connus jusqu'à aujourd'hui, un métissage des cultures. Cet art n'est sûrement pas canalisable. Il ne peut se limiter aux expositions, non. Il explose, casse les frontières et vient à notre rencontre, il se glisse subtilement dans notre quotidien.
"Les lieux ont davantage à donner que les murs d’une galerie" dira Ernest PIGNON-ERNEST.
Sur un mur, dans un métro, au cinéma : n'importe quel support devient exploitable car il dégage un univers particulier, répondant aux attentes de l'artiste. Et c'est cette recherche, cette confrontation directe au public qui réussira à transmettre de telles sensations. Le dessin contemporain se résume en un mot : c'est l'inattendu.
[Nicolas BODA/Laurila BURATTI]

Jérôme ZONDER
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"EGO", 2008. Mine de plomb et encre de chine, 
175 x 150 cm.

 Diplômé en 2001 de l’École Nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, Jérôme Zonder est un artiste détonnant. 

  Je m’étais rendue à son exposition en mars 2014 au Lieu Unique. 
J’ai été impressionnée par l’ampleur de ses dessins réalisés pour la plupart au fusain et à la mine de plomb.





Série Jeu d’enfants : Je me suis particulièrement intéressée à cette série présentée au Lieu Unique, et qui, selon moi, est caractéristique de l'univers et de la patte de l’artiste. Il traite du rapport entre l’imaginaire et le réel. Ses dessins multiplient différents plans : images de dessins animés populaires, portraits réalistes détaillés, dessins spontanés à l’encre, styles enfantins, dessins au doigt qu’il regroupe parfois sur la même œuvre. On y retrouve souvent un humour morbide.

"GARANCE ET BAPTISTE SONT À LA CAMPAGNE", 
2009.Encre de chine, mine de plomb, fusain, 
acrylique sur papier, 200 x 200 cm.
  "Ce qui m’importe c’est l’évocation… Donc ce travail de la limite, de la forme, de ce qui la définit ou pas. (…) La narration nous fait entrer dans le dessin, le corps seul nous retient à la surface. Dessiner pour moi, c’est sans cesse être entre distance et proximité, figuration et abstraction, attraction et répulsion."
J. Zonder

En effet, dans cette série, j’ai été partagée entre attraction et répulsion. Les enfants sont mis en scène dans des situations perverses, violentes qui tranchent avec l’image candide de l’enfance imaginée. Ici, les enfants dominent, jouent des rôles d’adulte. Ils portent des vêtements trop grands et ont des membres d’adultes qui incarnent la force et la détermination. 

"JEU D'ENFANTS #1", 2010, 160 x 160 cm.

Dans Jeu d’enfants #1 (2010), le spectateur imagine sans voir clairement. Nous pensons voir deux enfants en position de dominants face à un autre assis les mains attachées. Or les enfants simulent, l’enfant assis est en fait libre de ses mouvements, il se tient lui-même le poignet. Nous sommes bien dans l’univers du jeu et de l’évocation. [Yan HUANG]

PAPA, MAMAN, THE FATHER'S AND MOTHER'S
 WOOD",2010. Installation à l'Espace Culturel 
Louis Vuitton, Paris.


Stéphane BLANQUET
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    L’univers de Stéphane Blanquet est assez spécial. Qu'il fasse des illustrations pour des journaux, des installations, des éditions ou encore du body painting, on s’aperçoit que l’artiste met en place un univers érotique, parfois à la limite de l’obscène, sombre et dérangé. On retrouve bien souvent dans son œuvre les thématiques liées à la souffrance, la mort ou la sexualité qui expriment et installent un certain malaise. Cependant, malgré des choix de sujets qui peuvent provoquer voire gêner,  il faut reconnaitre que Stéphane Blanquet arrive à se démarquer par un style graphique travaillé et allant dans le détail. On pourrait conclure qu’ici la forme est belle, c’est plutôt ce qu’elle exprime qui peut déranger. 
[Margot LENORAIS].

Pour Beast, "FANTAGRAPHICS".


MRZYC & MORICEAU ______________________________________________________________________________

Sans titre.
  Couple d’artistes français, Petra Mrzyc et Jean-Francois Moriceau travaillent ensemble depuis 1999. Leurs dessins s’articulent entre papiers de différents formats, murs ou encore films d’animation.
Les couleurs composant leurs travaux sont le noir, le blanc et le rouge. Le trait est net et précis, ne laissant aucune place aux fioritures.
Mêlant imagerie populaire, et provocation, leurs dessins ne vous laisseront pas indifférents. 
[Estelle MULLER]
Sans titre.
Sans titre.

Vous pouvez voir un ensemble de leur dessins ici et vous promenez sur leur blog


William KENTRIDGE ________________________________________________________________________________


    William Kentridge est un artiste sud-africain né à Johannesburg en 1955. Après avoir obtenu une licence en sciences politiques, il décide de se réorienter vers des études d'art, tout restant très impliqué dans le domaine du théâtre.

William Kentridge est un artiste complet. En effet, il manie plusieurs médiums et réalise des œuvres en les combinant.  Kentridge est un dessinateur, un sculpteur, un metteur en scène et un réalisateur.
Il pratique également la gravure, le collage, la performance et a fait des mises en scène d'opéra.


Il réalise un travail expressionniste dans des dessins où il combine les techniques du pastel et du fusain. Ces dessins sont généralement conçus comme base de films animés. 
Ainsi, il mélange ses intérêts pour le dessin et la réalisation en créant des film animés. Felix in Exile, réalisé en 1994 est un exemple d'une de ses réalisations animées. 
 Felix in Exile, 1994.
Image extraite du film: "FELIX IN EXILE".
Son travail est engagé. Il dénonce dans ses œuvres l'apartheid et le colonialisme.
"Je pratique un art politique, c'est-à-dire ambigu, contradictoire, inachevé, orienté vers des fins précises : un art d'un optimisme mesuré, qui refuse le nihilisme."
De 1989 à 1996 il réalise une série de films qui allégorisent des soulèvement à l'encontre des autorités sud-africaines. Le premier film qui introduit le cycle est construit par deux douzaines de scènes à travers lesquelles défile une variété de dessins. Ces dessins changent toutes les minutes au sein de ce film. Il s'intitule Johannesburg, 2nd Greatest City after Paris (1989) et dure 8 minutes.
Son expressionisme et son art fusionnés à son théâtre trouvent également leur place au sein d'un mouvement de résistance sud-africain dans les années 80.
Son travail reste méconnu en dehors de son pays jusqu'au début des années 90, époque où il acquiert une réputation internationale.
Ses réalisations se poursuivent et il ne cessent de combiner différents outils. Il va même jusqu'à réaliser une interview le mettant en scène comme intervieweur et interviewé. 

Il réalise beaucoup d'œuvres intégrant son portrait et jouant sur la mise en scène comme dans INVISIBLE MENDING.
Invisible Mending, 2003

Certains vont même jusqu'à dire qu'il est l'héritier de Georges Méliès dans la composition de ses réalisations qui marient souvent dessins et montages. Ainsi, JOURNEY TO THE MOON  est un clin d'œil flagrant au Voyage dans La Lune de 1902 de Georges Méliès. [Claire DUGAST]
Journey To The Moon, 2003.


DERLON
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    Originaire du Brésil, Derlon est un street artiste dont le style graphique est très marqué. Des dessins réalisés à la bombe, en noir et blanc, représentant des figures récurentes de la culture nord-Est brésilienne, assez épurés, jouant sur les pleins et les vides. Derlon s'inspire aussi bien de la xylographie traditionnelle que de Keith HARING.
Ses dessins mêlent éléments  réels et imaginaires. 
Derlon est un artiste ancré dans son époque en se faisant le messager de l'agro-écologie (pratique sociale et agricole innovante) ce qui l'a mené à réaliser une collaboration avec la marque de chaussure "Veja" et à peindre pendant une semaine le quotidien des agriculteurs. 
[Camille RENARD]
Graffiti, sans titre.

Ernest PIGNON-ERNEST __________________________________________________________________________

"Les lieux ont davantage à donner 
que les murs d’une galerie".
  
Ernest PIGNON-ERNEST est né en 1942. Il commence par travailler dans le domaine de l’architecture puis se consacre à l’art en commençant très jeune à exposer ses travaux. Cet artiste est connu pour ses séries de dessins sérigraphiés collés aux murs (dans des cabines téléphoniques, sur des trottoirs… ) dans les villes où il est invité. C’est ici la particularité de son travail : sortir du musée pour offrir à tout le monde son travail. Par ce geste, on comprend que Pignon Ernest travaille pour une cause précise (souvent politique, historique, littéraire ou sociale) et non uniquement pour soi. Effectivement il explique qu’avant de créer, il se renseigne sur la ville pour connaître son histoire, ses légendes, ses débats et ses drames. Car son art doit être entier aussi bien par la technique que par le sujet : ses œuvres racontent une histoire souvent liées à la politique, au social (Les expulsés Paris 1979 ) ou bien font ressurgir les fantômes qui y ont vécu et écrit leur propres histoires  (Le Poète, Rimbaud 1978-1979, Paris et Charleville).
"RIMBAUD LE POÈTE", 1979, Paris.

Dans son travail, je vois un message très honnête qui nous prouve que l’art est partout, qu’il n’est pas figé. La qualité de ses œuvres tient dans sa fragilité, dans son côté éphémère.  Leurs destructions naturelles ou voulues au fil du temps font leur force. En croisant ces personnages sur papier, on pourrait croire qu’ils nous parlent : "ici il s’est passé cette histoire, nous avons vécu là". Comme l’histoire qu’elle narre, l’œuvre se décompose mais laisse des traces sur son passage.

"EXTASES", 2008, Vaucluse: chapelle Saint-Charles
J’aimerais mettre en avant une de ses œuvres qui m’a particulièrement impressionnée : Extases en 2008. Il s’agit d’une mise en scène de sept grands portraits dans la chapelle Saint Charles à Avignon. Sur le thème des mystiques extatiques (les sentiments très intenses nous donnant l’impression de sortir de notre corps). Ici c’est sur la représentation de l'extase que Ernest Pignon Ernest a travaillé ; chacun des dessins est très intense. On découvre Marie-Madeleine, Hildegarde de Bingen, Angèle de Foligno, Catherine de Sienne, Thérèse d’Avila, Marie de l’incarnation, Madame Guyon en extase sur les grandes feuilles suspendues et enroulées. C'est très théâtral (Ernest Pignon a travaillé comme scénographe). Il crée un jeu impressionnant entre les œuvres et le lieu.
Ernest Pignon Ernest est souvent considéré comme le précurseur du street art qui est, pour moi, synonyme de liberté et de droits. Ses œuvres nous poussent à réfléchir et à remettre en question la forme de l’art et son rôle.
[Alice DELSENNE]


TOM DE PÉKIN ___________________________________________________________________________

2013.
    L’univers de Tom de Pékin est assez violent et sexuel. Son œuvre la plus connue est l’affiche du film l’Inconnu du Lac , et reste assez peu violente par rapport au reste de ses dessins. Sa production est protéiforme : il peut détourner les œuvres de peintres anciens (comme Poussin), s'approprier des images pornographiques, utiliser un dessin assez enfantin, comme un coloriage, emprunter les codes de la BD, … En quelque sorte, il parle de minorité (homosexuelle) en utilisant des techniques "minoritaires". 
[Pauline BERNARD]

2014.
"POUSSINADE", 2014.


Christian DOTREMONT _____________________________________________________________________________


CHRISTIAN DOTREMONT,
1922-1979.
   Christian Dotremont est un peintre et poète belge. C’est en 1948 que débute, avec lui, le mouvement "COBRA". Celui-ci rejette l’art rationaliste pour préférer quelque chose de plus primitif.
Dotremont travail sur un moyen d’expression graphique et poétique proche de la calligraphie. Ses "Logogrammes" en sont la réponse. En effet, le pinceau, imbibé d’encre de chine, explore le papier blanc pour y laisser une trace, guidée par la main. L’écriture est tantôt dessin tantôt message à déchiffrer, ce qui rends le travail de cet artiste franc et poétique. L’impression de lire et de voir de la calligraphie chinoise donne également une dimension énigmatique, traditionnelle et incroyablement poétique à son travail. 
[Claire BRÉLIVET]



"LOGOGRAMME-11", extrait d'un ensemble d'oeuvres
"OR", les choses du paysage lapon hivernal, 1975, 
Collection de la communauté francophone de Belgique,
encre indienne sur papier.


Heike WEBER _____________________________________________________________________________

  Heike Weber (1962 - ) est une artiste allemande contemporaine, qui joue sur des jeux de perception et de déformation.
Elle utilise principalement du marker indélébile (comme ici dans Dorotheum 300, pièce réalisée en 2007 ou dans Utopia, plus bas, réalisée en 2007) pour déformer notre environnement avec des dessins abstraits, "animer une surface vide" et donner le vertige aux spectateurs qui se retrouvent alors confrontés à un univers troublant et parfaitement singulier.
Elle peut également utiliser du silicone (ici près de 66 litres, pour ce tapis oriental nommé Kilim crée pour l'Arp Museum Bahnhof Rolandseck en 2012).
Une artiste surprenante et pleine de légèreté.
[Célia FERRER]
"DOROTHEUM 300", 2007.
"KILIM", 2010
"UTOPIA", 2007.

BLU 
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"LE REQUIN DE LA FINANCE", Barcelone, Février 2009.
    Blu est un street artiste et vidéaste italien. Il est surtout célèbre pour son stopmotion : Muto
Il met en scène des personnages étranges, voire même effrayants sur les murs de la ville. Ils mutent, grandissent, renaissent, se désagrègent et jouent même avec leur environnement. Ils donnent une impression de vie, et d’irréel. Les murs prennent vie ! 
Il explore l’univers du rêve, du gore, de la souffrance, mais pas seulement, il dénonce aussi les problèmes sociaux, économiques : le capitalisme, la course à la réussite ainsi que "la dégénérescence de l’espèce humaine" comme avec Le requin de la financeIl ne travaille pas toujours seul car ses œuvres sont parfois trop importantes. 
[Constance CHAMBAUD]
Vidéo: http://www.youtube.com/watch?v=uuGaqLT-gO4
"NICARAGUA", Blu et Ericailcane.


Vincent MAUGER
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Sans titre #3, dessin numérique 30 x 40 cm 2009.


    Vincent Mauger, le "promeneur solitaire" oscille entre volume et dessin pour parler d’un souvenir ou d’une perception mentale d’un espace ou d’un objet. À l’aide du dessin ou de matériaux simples comme les briques, les parpaings ou le plastique, il représente des paysages qui semblent issus d’une simulation en 3D.
[Clémence PUJO]


"CONFIGURATION REQUISE",
Chapelle des Calvairiennes, 2005.

Jean JULLIEN ________________________________________________________________________


Jean JULLIEN, photo de Daniel ARNOLD.
    Jean Jullien est un jeune artiste contemporain originaire de Nantes. Après avoir été diplômé au "Royal College of Art" en 2010, il triomphe dans le domaine du graphisme et de l’illustration où il dégage un style. C’est un artiste hétérogène, il ne travaille pas seulement sur un seul support mais les diversifie (dessins animés, photographies, illustrations, installations..) tout comme ses techniques (travail en noir et blanc, en couleurs). Aujourd’hui, il est réputé dans le monde entier


Aux travers de ses œuvres on découvre son univers : il s’inspire des dessins animés mais aussi des BD notamment dans ce court métrage : "The phone" réalisé en 2013 avec son 
frère. Jean Jullien à également réalisé une installation très atypique et originale filmée par Frank  Handsome pour se présenter, je l’ai beaucoup appréciée : A little film about…Jean Jullien paru en novembre 2014. Dans cette vidéo, Jean Jullien a installé dans un champs, une pièce peinte en blanc du sol au plafond et il s’est amusé à la remplir de dessins en jouant avec les différents accessoires de l'espace (fenêtre, chaise,…) . Il réussit à "animer" les murs et les objets,...C’est comme un jeu d’enfant pour lui de dessiner. J’aime beaucoup son univers visuel avec ses graffitis et surtout la simplicité de ses dessins. [Pauline DILOSQUER]
Vidéo: "The Phone", http://vimeo.com/54233597

Vidéo: "A little film about...Jean Jullien", http://vimeo.com/110875361



Keith HARING __________________________________________________________________________

   Keith Haring est un dessinateur, peintre et sculpteur Américain des années 1980. Inspiré du bad painting et du graffiti, il souhaite toucher un large public dans ses peintures.



   Son art est une répétition de dessins où l'on retrouve des chiens qui jappent, des silhouettes androgynes, des bébés à quatre pattes et de nombreuses autres formes visuelles symboliques proches des pictogrammes. Ses dessins toujours remplies de couleurs éclatantes et entourés de noir semblent être empruntés à l'univers de la bande dessinée. L'expression graphique primaire de l'artiste est alors très parlante et suscite toujours de l'émotion.
[Antoine DEHILLERIN]


Les débuts de Keith Haring dans le métro New-yorkais.


Henri MICHAUX
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   Né le 24 mai 1899 à Namur en Belgique, Henri Michaux est un écrivain et peintre qui a grandi en Belgique. Il s’est d’abord orienté vers la médecine pour ensuite s’engager comme matelot de 1920 à 1921 où, après la découverte de l’écrivain Lautréamont il commença à écrire. Pendant cette période, il émigrera à Paris.







Henri Michaux est connu pour ses écrits comme Cas de folie circulaire en 1922. Il fréquentait notamment Jules Supervielle avec qui il voyagera à Buenos Aires en 1936 et l’éditeur Jacques-Olivier Fourcade, son meilleur ami.
C'est au cours de ses nombreux voyages qu'il eut l’occasion de tester différentes drogues (Mescaline, Cannabis, LSD) et qu'il eut l'idée d’effectuer des productions graphiques autant à l’aquarelle qu’au crayon de bois sous leur emprise. Ces expériences se déroulaient parfois avec la présence d’un médecin afin d’observer la création artistique qui en découlait.
Henri Michaux est naturalisé français en 1955, il décède plus tard en 1984 à Paris.
Pour ma part, j’aime bien les dessins qu’il a produit çar ils transmettent une certaine énergie et quelque chose de stressant, étrange voire énigmatique avec ces formes ressemblants autant à des silhouettes humaines qu'à une forme d'écriture.
Malgré le côté répétitif de ses recherches, je pense que les expériences de Michaux sont très intéressantes et qu'elles nous apprennent beaucoup sur l’inconscient et le fonctionnement de l’esprit humain.
[Paul BURGOS]
Encre 1938

Dessins de mescaline, vers 1962.
"PLUMES", 1938


Philippe KATERINE
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Philippe Katerine est né en 1968 à Thouars dans une famille catholique traditionnelle. Il s'intéresse beaucoup à la musique et au dessin, c'est pourquoi après l'obtention du bac, il s'inscrit en arts plastiques à l'Université Rennes 2. Il est connu principalement pour sa carrière musicale et sort 13 albums entre 1991 et 2014. Pourtant, si ses chansons ont perdu de leur saveur au fil des années, ses dessins, eux, sont toujours aussi drôles et intrigants. Katerine est un personnage entier, engagé et en permanence dans l'auto-dérision, ce qui lui vaut l'animosité régulière de la presse. La naïveté qui dicte son travail le fait parfois passer pour imposteur, mais elle véhicule à merveille ses pointes d'humour, critiques, politiques, souvenirs ou délires hallucinés. Très peu de ses dessins sont connus du public.
En 2007 paraît son livre Doublez votre mémoire aux éditions Denoël, recueil des fantaisies diverses, carnet de bord, et plus encore.
[Emilie BETHUNE]