samedi 3 octobre 2015

Scopitone 2015


SCOPITONE 2015 : QUE LA LUMIÈRE SOIT !



L’édition 2015 du festival Scopitone, qui est la quatorzième édition, est fortement axée sur la thématique de la lumière. La lumière, ainsi que son ombre, sont exploitées sous toutes leurs formes pour se placer au centre de nombreuses œuvres présentées cette année. 
Le festival, qui se déroule dans différents lieux de la ville de Nantes (Stéréolux, passage Sainte-Croix, Jardin des plantes, château des Ducs de Bretagne…) a invité un grand nombre d’artistes, pour certains également architectes, chercheurs, designer..., dont les travaux déclinent, détournent, évoquent et invoquent la lumière.  
Ce festival se poursuit aussi le soir avec des concerts de musiques électroniques, des spectacles de danse d’un genre nouveau ou encore des mapping/performances.
Justine COUGNAUD  / Agathe DESBRIÈRES


LES PROPOSITIONS immersives :

  • Parsec - Joris Strijbos et Daan Johan

En montant les marches du Stereolux, nous pouvons entendre un fort bruit mécanique ressemblant au départ d’un métro parisien. Nous découvrons PARSEC . Dans une salle obscure, domine une importante installation composée de 16 bras robotiques à l'extrémité desquels sont fixés deux projecteurs LED propulsant une lumière stroboscopique.  Accompagnés par 16 speakers, les bras de fer varient les rotations entre accélération et temporisation. Nous sommes comme hypnotisés par cette chorégraphie qui monte en puissance et en vitesse. Provenant d’un synthétiseur, le son semble émaner d’un vaisseau de science fiction.
Joris Strijbos et Daan Johan consacrent leur travail à la recherche des interactions entre la lumière, le mouvement et le son. Grâce à ces rotations de divers sens,  le mouvement des  bras apparaît comme un « désordre organisé ». Ici les artistes nous invite donc à réfléchir sur les relations entre l’organique et le mécanique.
Paul HOUBRON
                             Joris Strijbos et Daan Johan - Parsec ( Stéréolux) - © Paul Houbron

Extrait vidéo de Parsec - © Paul Houbron

  • Light leaks - Kyle McDonald et Jonas Jongejan 

Une pièce noire avec pour seule lumière les trois retro-projecteurs éclairant cinquante boules à facettes, créant un univers parallèle, presque extraterrestre, …, un retour vers le passé au temps des années Disco et des boules à facettes, … ou encore un voyage au cœur des étoiles : voici ce que proposent Kyle McDonald et Jonas Jongejan dans leur création immersive intitulée Light Leaks.
La musique sourde associée aux tremblements de la lumière, projetée sur les boules à facettes présentes au sol, crée une athmosphère lourde, et dangereuse, comme si la fin du monde était sur le point d'arriver. Peu après, une sensation de fête et de danse traverse la pièce lorsque la musique prend un certain rythme que suivent les lumières en créant sur les mur des lignes lumineuses verticales se déplaçant de droite à gauche, ou encore horizontales se déplaçant de haut en bas, puis scintillantes. Nous passons ensuite par un moment d'hypnose, avec un son prenant, en harmonie avec la projection de cercles rétressissant et s'élargissant répététivement sur les murs. Puis les lumières changent et se mettent à longer circulairement les murs de la pièce, et ce, sur un son électro faisant penser à un radar qui sillonerait la pièce à la recherche de quiconque s'y trouvant. Peut-être à la recherche de personnes n'appartenant pas à notre planète ? Ce même effet de lumière sillonant la pièce, nous plonge dans une atmosphère totalement différente lorqu'il est associé à un son doux, mélodieux, et calme telles des notes de xylophone à la façon d'une berceuse : c'est un moment de rêve dans les étoiles de lumière qui nous est offert.
Après quarante minutes d'immersion totale, on se demande, une fois sorti, si tout cela n'était pas une hallucination : un univers immersif de mapping festif, lumineux, et magique nous plongeant dans une quatrième dimension où nos sens ne sont qu'illusion.
Margot ALBERT-HEUZEY
Kyle McDonald et Jonas Jongejan - Light Leaks (Jardin des Plantes) - © Margot Albert-Heuzey

Kyle McDonald et Jonas Jongejan - Light Leaks (Jardin des Plantes) - © Margot Albert-Heuzey
         


  • MOza1que Rgb et mOza1que NB - Lab[au]


Située au rez-de-chaussez du bâtiment Trempolino, cette œuvre composée de deux parties joue avec la lumière. En effet, la salle présente 2 œuvres, quasiment similaires qui s’opposent par leur disposition, ne laissant pas d’autre choix au spectateur de regarder l’une, puis l’autre. La première, mosaïque RVB représente un quadrillage de 8X8 carreaux qui bougent et évoluent selon le moment de la journée. Son principe analogue de carreaux en mouvement crée une sensation de tableaux pixélisé, appuyé par le jeu de lumière. En effet, trois projecteurs (Rouge, Vert, Bleu) éclairent l’œuvre, créant une lumière blanche, mais lorsque les carreaux bougent, les ombres ne laissant passer que 1 ou 2 projecteurs, créent la surprise lumineuse. Cette œuvre fonctionne en complémentarité avec sa voisine, reprenant le même principe, mais cette fois qu’avec le noir et le blanc. La perception de l’œuvre dépend ainsi du moment et de l’angle suivant lequel on la regarde, invitant le spectateur à déplacer son regard et son point de vue.
Baptiste RIOM
      Moza1que NB - Lab[au] - © Baptiste Riom

Moza1que Rgb - Lab[au] - © Baptiste Riom
                                                              

  • Patterns of Harmony - Gaspar Bathha

Cale 2 des Créateurs. C’est dans une pièce de ce lieu obscur que l’installation de Gaspar Battha a trouvé sa place.
Patterns of Harmony est une installation composée d’un cadre tubulaire d’un mètre cinquante environ, sur lequel est fixée une structure octogonale. Cette structure lie jeux de lumière et sons, instantanément.  Des faisceaux lumineux, sorte de projections en fractale sur des miroirs en polyèdre, dessinent des formes géométriques et des motifs de manière répétitive (On peut appeler cela une œuvre cinétique ; une œuvre qui met en mouvement des éléments ou qui est elle-même en mouvement). Ce spectacle de lumière lié à la musicalité nous emporte dans la rêverie, et nous semble parfait. On s’attarde, on observe, bercé par la mélodie, on contourne la création… Pour faire face à un deuxième jeu de lumière ! Le trompe l’œil trahit extraordinairement bien notre perception !
Gaspar Battha avec cette création questionne l’opposition entre univers (le cosmos, l’ « ordre ») et le chaos.
A l’heure des technologies numériques, Patterns of Harmony est une invitation à unir les théories des formes originelles et l’art cinétique contemporain posant également la question de la subjectivité et des limites du regard humain : ce que nous voyons : est-ce la réalité, ou n’en est-ce que le reflet trompeur ?

Elise CRAIPEAU
Gaspar Bathha - Patterns of Harmony ( Cale 2 créateurs) - © Elise Craipeau

  • LIGHT WAVE - teamVOID 

C’est à la Cale 2 des Créateurs, que l’on peut admirer Light Waves, une installation cinétique lumineuse réalisée par le collectif teamVOIDOriginaire de Corée, celui-ci est composé de Junbong Song et Jaehyuck Bae, tous deux ingénieurs, l’un en art, électronique et communication, l’autre étant également visual designer.
Team VOID - Light Wave ( Cale 2 Créateurs) - © Céverine Girard
L’objectif est de créer une illusion d’optique dont l’intensité variera en fonction de la distance à laquelle on se trouve de l’œuvre. L’espace sonore mis en place est un choix des artistes qui accentuent le son de la mécanique utilisée dans l’installation.
 Team VOID - Light Wave ( Cale 2 Créateurs) - © Céverine Girard

C’est à l’aide de la technologie Arduino (outil servant à fabriquer de petits ordinateurs pouvant capter et contrôler d’avantage de choses du monde matériel qu’un ordinateur) que l’œuvre a pu prendre forme, créant ainsi différents motifs. Au nombre de onze, ils se répètent de manière aléatoire toutes les deux minutes donnant à voir en l’espace d’une vingtaine de minutes seulement, une multitude de signaux. Cette installation permet aux spectateurs de s’immerger dans le noir et de se laisser lentement hypnotiser par la danse lumineuse des LEDs.
Céverine GIRARD

  • Mind's the map – Time’s Up

L’exposition Mind the Map a été créée en 2013 spécialement pour le LU, par le collectif autrichien Time’s Up. Ils ont passé les deux dernières années à faire des recherches sur le passé, le présent et le futur de différents évènements socio-économiques pour mettre en évidence le phénomène de migration. L’exposition est qualifiée de « récit physique ». Elle raconte l’histoire imaginaire d’une jeune Européenne, Christine, qui au cours d’une croisière, sauve des immigrés perdus en mer. L’installation nous montre les répercutions de cet acte humain à travers un espace tactile à explorer par les visiteurs, invités à découvrir les histoires de manière ludique.
En entrant, on observe une barque posée sur le sol accompagné d’une bande son dans laquelle nous entendons des bavardages, le bruit de la mer, des pleurs d’enfants, etc, nous montrant les conditions affreuses de ces « voyages ». Ensuite, des cartes nous montrent les différents trajets des immigrés. Puis, nous arrivons dans une cellule représentant l’emprisonnement, en sortant de cette pièce, on peut voir un journal télévisé projeté sur un écran nous racontant l’histoire de Christine. Pour finir, nous découvrons un bureau devant un mur sur lequel est affiché une carte heuristique retraçant et mettant en relation plusieurs histoires d’immigrés. Cette œuvre fait appel à l’exploration et à la réflexion.
Lise LESCOUBLET
Time’s Up - Mind's the map (LU) - © Lise Lescoublet


 Time’s Up - Mind's the map (LU) - © Lise Lescoublet

Time’s Up - Mind's the map (LU) - © Lise Lescoublet

  • Horizon Parallels - Nonotak

Ce ballet lumineux du duo français Noemi Schipfer et Takami Nakamoto prend place au Château des Ducs de Bretagne à l’occasion de Scopitone. Cette performance unissant son et lumière supprime toutes les limites physiques. Le spectateur entre en connexion avec l’œuvre, au cœur de celle-ci on est hypnotisé, saisi par le mélange d’ombres et de lumières qui apparaissent et disparaissent aux rythmes des sons diffusés. La présence de fumigènes nous laisse troublé par les élégantes et étranges architectures crées par la lumière. C’est une installation plastique mais aussi architecturale, l’œuvre est en connexion avec l’espace. 
Morgane AMORIN
Horizon Parallels - Nonotak ( Château de Ducs de Bretagne) - © Morgane Amorin

  • Horizon - Nonotak  

Horizon  est le nom de l’une des installations de Nonotak. Installée au château des ducs de Bretagne à Nantes, cette œuvre est constituée de 4 hauts parleurs et de 64 néons qui s’allument et s’éteignent successivement en rythme sur une bande-son hypnotique. Plongée dans le noir, la pièce s’éclaire des flashs de lumière des néons, cette installation est à la fois sculpture et performance. Elle envahit l’espace et joue sur l’effet de profondeur et d’ « horizon » ;le spectateur peut se déplacer autour de l’œuvre et "vivre" la pièce sous plusieurs angles. C’est une œuvre poétique que l’on pourrait regarder pendant des heures.
Tamara PRUD'HOM
Nonotak - Horizon ( Château des Ducs de Bretagne) 

  • Wave interference - Robyn Moody

Wave interference est une installation mouvante de lartiste canadien Robyn MOODY.
Inaugurée en 2013, elle fait cette année son premier séjour en France au château des Duc de Bretagne à Nantes.
Wave interference réunie trois parties : londulation lumineuse, lharmonium et quatre radios FM. En entrant dans la salle, les spectateurs sont attirés comme dans un piège par londulation des lumières. Les tubes fluorescents semblent voler dans lobscurité. Saisi par la dissonance du bruit de fond (le drone), le spectateur est comme hypnotisé.
Lartiste questionne ses préoccupations majeures : la représentation de la nature, de la réalité, les avancées technologiques, les croyances et interprétations propres à la nature humaine. Dans Wave interference, MOODY ironise et rend tangible la croyance commune qui condamne les ondes électromagnétiques. Tous les appareils de son installation émettent des ondes : les radios FM, les ondes électro magnétiques et sonores, les ondes lumineuses… Les quatre radios interfèrent entre elles. La sculpture à la manière d’un oscilloscope rend visible les interférences ondulatoires. Le son désagréable de l’harmonium serait-il une solution pour contrer l’invasion des ondes et faire fuir le fantôme fluorescent. Quoiqu'il en soit, l'expérience est hypnotique.
Martin JULES
    Robyn Moody - Wave interference ( Château des Ducs de Bretagne) - © Martin Jules
      Robyn Moody - Wave interference ( Château des Ducs de Bretagne) - © Martin Jules 
      Robyn Moody - Wave interference ( Château des Ducs de Bretagne) - © Martin Jules

  • Hyperlight - Thomas Pachoud
Une boîte plongée dans le noir dans laquelle les visiteurs sont invités à entrer par groupes de 5 ou 6… Des bruits métalliques et numériques venus d'une autre dimension… Et surtout des jeux de lasers et de reflets qui jouent avec les sens et les repères du spectateur qui se sent ainsi en « lévitation » à l'intérieur de l’œuvre. On peut y observer deux lasers aux faisceaux divergents et mouvants formant deux sortes de cônes dessinant en leur base, comme s'ils laissaient une trace derrière eux. Ils se reflètent au plafond qui renvoie l'image au sol, perturbant l'espace et la perception des visiteurs. Hyperlight est une œuvre déroutante, poussant le spectateur à se questionner sur l'environnement qui l'entoure et sa matérialité tout en offrant un voyage sensoriel très poétique.
Chloé CASSABÉ
Thomas Pachoud - Hyperlight ( passage Sainte-Croix) - © Chloé Cassabé

LES PROPOSITIONS en plein air :

  • Raster - Guillaume Marmin

C'est dans la Maison Bergeron, lieu architectural singulier, ouvert sur l'extérieur par un rythme de baies en verre dépoli, que s'inscrit une œuvre lumineuse tout en rayonnement. Visible à l'intérieur le jour et de l'extérieur la nuit, conçue par Guillaume Marmin, la proposition prend en compte la particularité du lieu. Son titre, Raster (trame),  joue autant avec la trame architecturale, la trame sonore, la trame vidéo proposant une géométrie mouvante, lumineuse et musicale en perpétuelle mutation…
Quentin FOURAGE

 Guillaume Marmin - Raster ( la Maison Bergeron)  - © Quentin Fourage

 Guillaume Marmin - Raster ( la Maison Bergeron)

                              Guillaume Marmin - Raster ( la Maison Bergeron)  - © Quentin Fourage

  • Archimèdes - Emmanuel Biard / David Léonard

Durant le festival scopitone, il était possible de découvrir « Archimedes », une installation  créée par Emmanuel Biard et David Leonard. Cette œuvre classée dans le domaine des « arts numériques », est une installation cinétique visuelle et sonore composée de douze miroirs en mouvement, chacun contrôlé indépendamment par un moteur. Cette œuvre, entre sculpture et outil de réflexion, vient jouer avec son environnement en le réfléchissant, le segmentant, le divisant et vient nous questionner sur notre rapport au monde dans l’espace. L’écran étant aujourd’hui très utilisé dans l’art avec le VJing (terme large qui désigne la performance visuelle en temps réel) et la scénographie vidéo, Emmanuel Biard préfère lui, se tourner vers la capacité de réflexion des miroirs pour proposer une expérience inédite. Appelée Archimedes, cette installation rend hommage à ce scientifique grec, précurseur du calcul et de la géométrie. Cette œuvre est observable en action dans le clip vidéo du DJ et compositeur américain Daedelus, « Drown Out », pour qui elle a été créée.
Emmanuel Biard est un Light designer qui s’investit dans le spectacle vivant et les arts de la scène. Passionné par les arts graphiques et le multimédia, il envisage ses créations sous différentes formes, entre performance et/ou installation. Son travail avec David Leonard, ingénieur mécanique, est régulier et lui permet de mettre en œuvre des mécanismes, rendant encore plus surprenantes ses propositions. 
Thomas RUDI
  Emmanuel Biard / David Léonard - Archimedes (château des Ducs de Bretagne) - © Thomas Rudi

   Emmanuel Biard / David Léonard - Archimedes (château des Ducs de Bretagne) - © Thomas Rudi

LES PROPOSITIONS spectacles/performances :

  • Transcranial - Klaus Obermaier (AT), Daito Manabe (JP), Kyle McDonald (US)

Transcranial est une performance écrite par l'artiste multimédia et chorégraphe Klaus Obermaier d'origine autrichienne. Il s'est associé à deux autres artistes spécialisés dans l'art médiatique : le japonais Daito Manabe et l'américain Kyle McDonald. Cette performance s'inscrit dans un projet collaboratif de recherche et de création.
Transcranial aborde le sujet des stimulations électro-magnétiques sur l'humain, ainsi que leurs répercussions sur les neurones. Par conséquent, le corps et le cerveau sont les deux éléments clés de cette performance. 
Cette dernière est composée de différentes scènes. Elles contiennent toutes un jeu entre les acteurs, le son, la lumière et l'écran situé au fond de la scène.  Expérimentale, drôle, visuelle, très synchronisée, chaque proposition explore cet espace multiplié du corps, de la chorégraphie, de la scène, de l'image connectés…
Coline ROYER
                             Klaus Obermaier , Daito Manabe , Kyle McDonald - Transcranial

  • L’Échappée (mapping) - Aurélien Lafargue et 20syl

Qui aurait pu penser que la Reine Anne de Bretagne laisserait un rappeur et un vidéaste projeter leur interprétation de l’au Dela sur les remparts de sa résidence ? C’est pourtant ce qui s’est passé entre le 17 et le 19 septembre, durant le festival Scopitone.
Les deux artistes nantais 20SYL et Aurélien Lafargue ont projeté différents paternes sur les remparts sud du château, magnifiant les volumes du bâtiment historique. Pendant 11 minutes, ce mapping audio-visuel nous fait traverser différents horizons graphiques passant par les formes géométriques d’un espace lunaire, à la décomposition de la matière.
Aurélien Lafargue et 20syl - l'Échappé
Ces paysages fantasmé se reflètent dans les douves du château ajoutant à cette oeuvre une perspective intemporel.
Philippine DE FONT-RÉAULX

                                                        Aurélien Lafargue et 20syl - l'Échappée


LES PROPOSITIONS participatives/Interactives :

  • Yamada Taro Project - Tatsuki Nogami

Ce concept joue avec  l’identité des individus au sein de la société. Nous vivons, de nos jours, dans un monde hyper connecté qui, sans cesse, nous confronte à notre identité propre, que ce soit dans les jeux vidéo en ligne, les réseaux sociaux, internet en général.
Le choix du nom de ce projet artistique est Yamada Taro un nom très rependu au Japon comme Jon Smith aux USA ou Dupont en France. Très commun, ce nom est à la fois générique et sert à conserver un certain anonymat. Son objectif, nous montrer que nous ne sommes pas réellement maître de notre identité. Le principe repose sur un déguisement plutôt simple mais malgré tout très sensé. Ainsi, une ou plusieurs personnes s’habillent de la même manière et place en face de leur visage un écran tactile. Ils prennent en photo un le visage d'un passant (consentant) le place en plein écran sur leur tablette et usurpe de ce fait son identité. L’expérience devient beaucoup plus perturbante lorsque que la photographie est envoyée à plusieurs autres écrans. Un processus de clonage s’est alors engagé. Effrayant pour certains… Avec humour, l'artiste questionne notre identité, notre singularité, la notion d’anonymat, notre image et sa diffusion.
Meggie LEDAIN
Préparation des déguisements de Yamada Taro Project - © Meggie Ledain
     Clonage - © Meggie Leaden

  • Augmented Shadow - Joon Moon

Augmented Shadow est une œuvre interactive de Joon Moon, un artiste coréen, créée à partir d'un logiciel open source Openframework (inventé par Zachary Lieberman en 2005 ) : ce logiciel permet d'assister une démarche créative en offrant un cadre simple et intuitif pour des expérimentations collaboratives  avec une philosophie DIWO ( do it with others ).
Augmented shadow est une experience de conception produisant un effet d'ombre artificielle grâce à l'utilisation d'objets tangibles, des blocs, sur une interface, la table. Ces objets tangibles produisent une ombre particulière avec un effet de distorsion, comme dans un rêve ou l’imaginaire.
Il s’agit donc de déplacer les cubes sur la table, les cubes font apparaître des formes en ombres : maisons et personnages. Un cube blanc concentre la lumière. Quand les maisons sont éteintes, des personnages en sortent et se dirigent vers la lumière pour en ramener dans leur foyer. Des arbres poussent autour de la lumière et des oiseaux s’envolent. 
Colombe GOURGEON 
 Augmented Shadow - Joon Moon ( Cale 2 Créateurs) - © Colombe Gourgeon

Shémas explicatifs 

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