ANDY WARHOL
Si l’on vous dit Pop Art, cela vous fait penser à Andy Warhol, non ?
Et bien si vous aimez l'impertinence, la vie, les œuvres stylisées, aux couleurs flashy avec des répétitions de formes, ne manquez surtout pas le double hommage rendu en France au pape du pop Art.
D’une part, le Centre Pompidou Metz, avec « Warhol Underground », propose de découvrir l’influence de la scène musicale et de l’avant-garde chorégraphique new-yorkaises dans l’œuvre d’Andy Warhol. Cette exposition sera l’occasion de célébrer les cinquante ans de la rencontre de Warhol avec le groupe de rock new-yorkais The Velvet Underground, dont il devint le producteur.
Affiche du Centre Pompidou Metz - "Warhol Underground" |
D’autre
part, le musée d’Art moderne à Paris expose pour la première fois en Europe,
sous le nom Warhol Unlimited, la
célèbre œuvre baptisée Shadows,
une succession imposante de 102 toiles qui déclinent autant de fois le même
motif abstrait dans différentes couleurs. Il sera aussi question dans cette
exposition de découvrir des œuvres de différentes périodes de la vie de l’artiste : on
peut voir ses débuts avec les « Screen Tests », des portraits filmés de
personnages immobiles tel Marcel Duchamp, Dali ou son égérie Edie Sedgwick.
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Mais avant de vous précipiter à la découverte de ces expos, replongeons nous dans l'histoire de sa vie, revisitons son œuvre dont certaines sont devenues cultes et qui, pour la plupart,
questionnent les limites de l’art.
Baptiste RIOM, Autoportrait |
Thomas RUDI, Autoportrait |
Auto-portraits
Andrew Warhola, alias Andy
Warhol, est un artiste peintre, producteur musical, auteur, et réalisateur de
films avant-gardistes américain. Il est né en 1928 et mort en 1987. En 38 ans
de carrière, ses œuvres créent de nombreuses controverses car elles font la
critique de la société de consommation et posent des questions sur l'art, l'œuvre et l'artiste. C'est le propre du Pop Art dont Warhol
est un des chefs de fil. Ce mouvement culturel qui prend son essor dans les
années 60 se base sur l'utilisation et la détournement d'éléments visuels et d'objets
de la culture populaire.
Après avoir décroché un
Bachelor of Fine Arts à l'université de Pittsburg, Warhol part travailler à New
York en tant que graphiste publicitaire. En 1960, dans l'idée de l'appropriation des objets du quotidien, il se met a peindre des soupes Campbell
et des bouteilles Coca Cola en série. Il passe ensuite à la sérigraphie et
réalise une série de portait de stars américaines : Marilyn Monroe, Elvis
Presley, Marlon Brando. Il pratique aussi la photographie Polaroïd, notamment
pour photographier ses amis-célébrités, ou lui-même. En 1963, il réalise
quelques films comme Eat et Kiss. En 1968, Warhol est victime d'une tentative
d'assassinat faite par une écrivaine féministe.
Self - Portrait 1966 |
Self - Portrait 1986 |
Self - Portrait Strangulation 1978 |
Self - Portrait with Platinum Pageboy Wig 1981 |
Philippine DE FONT-REAULX - Autoportrait |
La Silver Factory
L’atelier d’Andy Warhol est devenu mythique par son histoire et par son
utilisation. En effet c’est dans ce lieu que l’artiste a produit la plupart de
ses œuvres comme les très célèbres sérigraphies. La Silver Factory que l'on peut traduire par “fabrique argentée”, doit son nom à l’esthétisme du premier lieu
situé au cinquième étage du 231 East sur la 47e rue avec des pièces aux murs
entièrement argentés. Warhol a ensuite changé d’endroit pour s’installer, en
1968, au sixième étage du 33 Union Square West. Cette “fabrique” regroupait des
galeries d’exposition, studio de tournage, salle de projection, salle de
concert, boîte de nuit, … ouverts à toutes les personnes en vue (ou non) de
New-York à cette époque. Lors de ces évènements, les classes sociales étaient
abolies, les plus riches côtoyaient les pauvres, les paumés et les toxicos.
Pour Warhol, seules les superstars pouvaient entrer dans ces soirées et pour
être une superstar il suffisait de le dire et d’être là. Cet atelier a
nottamenet lancé la carrière de Gerard Malanga, un poète et photographe,
Nico qui était chanteuse, Ultra-Violet une plasticienne … et bien sur
cela a propulsé Andy Warhol au rang de superstar du pop-art.
Silver Factory |
Silver Factory |
"The Couch" - Célèbre canapé de la Silver Factory |
The Velvet Underground
« Je
n’ai jamais voulu être peintre, j’ai toujours voulu être danseur de claquettes
», déclarait Warhol. Il précise aussi que, pour
lui, la peinture n’était qu’une passe de sa vie pour pouvoir ensuite se consacrer
à ce qu’il aimait réellement : réaliser des films.
Suite à sa rencontre avec le groupe de
musique new-yorkais The Velvet Underground, Wahrol décide donc de les aider à
se produire sur scène. The Velvet Underground est devenu l’un des groupes les plus
influents de l’histoire du rock des années 1970, principalement grâce à Wahrol
qui a offert au groupe un studio et une scène : la Silver Factory, célèbre
atelier dont Warhol avait recouvert les murs de peinture argentée, le
transformant ainsi en un miroir géant. The Velvet Underground, mené par Lou
Reed et John Cale, se voit adjoindre l'actrice et mannequin d'origine allemande :
Nico. Leur premier album s’intitule The Velvet Underground & Nico
et paraît en 1967. La Silver Factory est à la pointe de la technologie :
dispositifs sonores, projecteur de diapositives, projecteurs de cinéma,
éclairages et autres et permet ainsi de faire office de salle de cinéma ou de
performance artistique, de boîte de nuit…
Pochette de l'album The Velvet Underground & Nico |
The Velvet underground & Warhol |
Agathe DESBRIERES, Autoportrait |
Warhol et le cinéma
La plupart du temps détesté, le cinéma d’Andy Warhol choque les spectateurs et crée des réactions plutôt hostiles comme des insultes ou même des interdictions de projection par crainte de scandale. Ces réactions semblent cependant être recherchées par l’artiste qui disait vouloir « réaliser les plus mauvais films du monde », en effet, il choisit de filmer pendant des heures des sujets sans intérêt ou très sulfureux. Il filme ainsi des corps nus sans tabous en plein ébat ou bien un homme qui dort pendant 8 heures. Cependant, il disait aussi vouloir « aider le spectateur à mieux se connaitre, car quand il ne se passe rien sur l’écran, on a l’occasion de penser à des tas de choses », c’est pour cela qu’avant de choquer, il voulait peut être montrer la vérité. Il refusait les acteurs professionnel et ne dévoilait que des personnages tels qu’ils sont, dans leur époque…
Techniquement, Warhol se contente de filmer ce qui se passe sans intervenir pour rendre plus belles ou désirables certaines choses qui ne le sont pas. Il fait du cinéma un art conceptuel.
En 1966 il tourne son film le plus commercial avec Paul Morissey « Chelsea girls » qui recense tout le petit monde qui fréquente la Factory et vit dans les chambre de l’hôtel Chelsea. Même le visionnage de ce film est tout un art.
Les « films underground » d’Andy Warhol sont plus faits pour qu’on en parle que pour être regardés.
Colombe GOURGEON, Autoportrait
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SHOES, Warhol
Avant qu’il n’ait
commencé à transformer des boîtes de soupe Campbell en icônes, Andy Warhol avait une
attirance certaine pour les chaussures. A talons, plates, bottines ; peu
importe. Et tout comme son obsession tardive pour Marilyn Monroe ou les boîtes
Brillo, son intérêt pour les chaussures devint source de créativité.
Warhol s’est créé un nom
en faisant des choses ordinaires des choses extraordinaires. Ses chaussures
fantaisies, qu’elles soient bleues avec des boucles, roses avec des sangles
dorées ou en fourrure violette, ont quelque chose de comique. Les mots
gribouillés sous ses peintures les légendent de manière aussi originale que les
dessins eux-mêmes.
« Il a fait des
chaussures plus impressionnantes que possible et il leur a donné une
personnalité » dit un jour Donna De Salvo, concervatrice en chef au
Whitney Museum of American Art à New York. "Il en fait des portraits sans
visages et les transforme en objets de désir. Il a compris comment les images
dirigent le monde".
A la Recherche du Shoe Perdu |
Diamond Dust Shoes (Random), 1980 |
Shoes |
Céverine Girard, Autoportrait |
Campbell's Soup Cans
« Un groupe de peintre est
arrivé à la conclusion commune que les atours les plus communs et les plus
vulgaires de la civilisation moderne peuvent devenir de l’Art, une fois
transposés sur une toiles. »Campbell's Soup Cans, est une œuvre d'art créée en 1962 par Andy Warhol et souvent dénommée 32 boîtes de soupe Campbell.
Dans cette œuvre, chaque toile est la représentation d’une boîte et d’une variété de soupe proposée par la célèbre marque. Cette œuvre reflète les thèmes du pop art et a permis de faire connaitre ce mouvement et de le rendre important aux Etats-Unis.
Le thème n’est guère difficile à comprendre. La vision de la culture ordinaire de Wharol est positive et il met en valeur la splendeur de la modernité. Par le biais de la série Campbell’s Soup Cans il peut donc exprimer ces vues positives. Il produit un travail qui se veut sans personnalité et expression personnelle mettant en premier plan l’aire moderne de la commercialisation et la beauté de « l’uniformité ». Il offensera les sensibilités du monde de l’art qui veulent partager les émotions intimes de l’expression artistique. Le Pop Art de Warhol peut être perçu comme un art minimal puisqu’il tente de faire le portrait d’objets avec simplicité. Dans un sens, la représentation est plus importante que ce qui est représenté.
Ces réalisations placent Warhol, non seulement comme l’artiste du Pop Art le plus renommé mais également comme l’artiste américain le plus coté de son vivant.
"Campbell's Soup Cans" - 1962 - MoMA |
Elise Craipeau - Autoportrait |
Boîte Brillo : La
représentation du banal.
Sujets de prédilection pour Andy Warhol : les boîtes Brillo, qu’il reprend à partir d’images qu’il modifie très légèrement. Ce sont les couleurs, la flamboyance, la puissante de lavage et les couleurs de l’Amérique qui intéresse l’artiste. Ses boîtes de lessive représentent sans aucun doute les objets de consommation de masse. Son œuvre imite les produits ordinaires trouvés dans les supermarchés, se sont donc des objets du consommateur moderne qui achète ses produits de manière impersonnelle plutôt que chez un commerçant ou un épicier. A travers ses boîtes, Warhol symbolise “l’American Way of Life” et questionne avec une certaine ironie et quelques peu d’ambiguë, la société de consommation.
Warhol provoque déstabilise, déplace les repères artistiques en élevant un objet de consommation banal au rang d’icône. Il remet en question la notion d’œuvre d’art, d’originalité, de valeur, de marché. L’œuvre est-elle désormais consommable, éphémère et reproductible à l'infini ?
L’utilisation de la sérigraphie comme technique permet à l’artiste d’effacer toute trace personnelle. Par cette œuvre, Warhol critique-t-il la société de consommation, ou au contraire, exprime-t-il son admiration ? Que nous dit-il de l'art et du statut de l'artiste ?
Sujets de prédilection pour Andy Warhol : les boîtes Brillo, qu’il reprend à partir d’images qu’il modifie très légèrement. Ce sont les couleurs, la flamboyance, la puissante de lavage et les couleurs de l’Amérique qui intéresse l’artiste. Ses boîtes de lessive représentent sans aucun doute les objets de consommation de masse. Son œuvre imite les produits ordinaires trouvés dans les supermarchés, se sont donc des objets du consommateur moderne qui achète ses produits de manière impersonnelle plutôt que chez un commerçant ou un épicier. A travers ses boîtes, Warhol symbolise “l’American Way of Life” et questionne avec une certaine ironie et quelques peu d’ambiguë, la société de consommation.
Warhol provoque déstabilise, déplace les repères artistiques en élevant un objet de consommation banal au rang d’icône. Il remet en question la notion d’œuvre d’art, d’originalité, de valeur, de marché. L’œuvre est-elle désormais consommable, éphémère et reproductible à l'infini ?
L’utilisation de la sérigraphie comme technique permet à l’artiste d’effacer toute trace personnelle. Par cette œuvre, Warhol critique-t-il la société de consommation, ou au contraire, exprime-t-il son admiration ? Que nous dit-il de l'art et du statut de l'artiste ?
Dollar
Sign, 1981
En
1981, avec sa série de peintures Dollar Sign, Andy Warhol s'attaque à un
symbole fort de la société américaine : le Dollar. Il reproduit ce signe $
sur un format de presque 3m de haut. Ce signe est ensuite
sérigraphié à l'acrylique, puis des retouches sont faites directement au
pinceau. Les tons foncés et clairs sont associées, et un jeu est crée par les
superpositions de couleurs, qui font apparaître plusieurs fois le symbole du
dollars, en évitant de tomber dans l'effet d'aplat.
Andy Warhol s'approprie et détourne le dollar en le représentant plusieurs fois, avec un effet de pochoirs
de différentes couleurs, parfois difficiles à différencier, lui donnant ainsi un
tout autre sens.
En rendant le signe du dollar à la fois attirant par ses couleurs vives, et perturbant par sa forme, le peintre joue ou se joue de la fascination que l'argent peut exercer sur nous. Sa série Dollar Sign peut autant être considérée comme une apologie de la société de consommation, de la richesse financière qu'une mise en garde…
En rendant le signe du dollar à la fois attirant par ses couleurs vives, et perturbant par sa forme, le peintre joue ou se joue de la fascination que l'argent peut exercer sur nous. Sa série Dollar Sign peut autant être considérée comme une apologie de la société de consommation, de la richesse financière qu'une mise en garde…
Andy Warhol – Dollar Sign, 1981
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Andy Warhol – Dollar Sign, 1981
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Dans
une société de consommation en pleine évolution, les artistes s'en inspirent et la retranscrivent à leur manière. Dans l'Amérique des années 1960, Andy Warhol, prendra pour cible la bouteille de COCA COLA.
En 1962, Warhol peint Green Coca Cola Bottles : une
peinture qui représente 112 bouteilles de coca (taille réelle),
disposées sur 7 rangées, bien alignées les unes au dessus des autres. C'est disposé comme dans un supermarché. C'est calé dans la toile, répétitif, comme un motif…
Cette œuvre fait réfléchir le spectateur sur sa consommation et propulse un
simple objet au rang de "symbole". Critique ou glorification ? Andy
Warhol ne prend pas parti et laisse planer le doute.
« Green Coca Cola Bottles » 1962 |
Justine Cougnaud, Autoportrait |
Marilyn
Parmi les œuvres
emblématiques d'Andy Warhol, il y a Marylin.
Cette œuvre est un format carré de 91,5 cm de côté ; il la crée en 1967,
c'est-à-dire cinq ans après la mort de l'actrice américaine. A travers ses
œuvres, Warhol dénonce l'image ainsi que
son pouvoir au sein de la société de consommation et son lien avec la
mort. Warhol décide de consacrer une des ses œuvres à Marylin puisque cette
dernière était, dans les années 50, le fantasme des hommes et une actrice très
célèbre.
Cette toile se
compose de neuf tableaux carrés. Chaque petits tableaux contient la même
image : celle d'un des portraits de Marylin, réalisé par Gene
Korman en 1953.
Il décide
d'utiliser la sérigraphie qui est une technique d'impression permettant de
multiplier un même motif à l'identique sur un support. Ici ce procédé consiste
à reporter mécaniquement le portrait de Marilyn sur la toile en le réduisant à
ses traits essentiels. Par conséquent, les visages constituent un motif
modulaire qui varie sans cesse avec l'utilisation des différentes couleurs.
Notons que ces dernières sont plutôt vives, acides et proches de celles d'une
bande dessinée. La douce blonde laisse donc place à un univers criard dont le
style repose sur la simplification extrême de l'image et sa démultiplication.
Andy Warhol, dans son atelier, pratiquant la sérigraphie |
Coline Royer, Autoportrait |
Mao
C’est à partir d’un
portrait officiel de Mao Zetong, fondateur et dirigeant de la République populaire de Chine, que
l’artiste Andy Warhol va décliner plus de 1500 sérigraphies. Dans cette série réalisée en 1972 nommée Chairman Mao, il prend comme sujet ce grand et
puissant dirigeant dans un contexte de guerre froide. Représenter Mao, dans les
années 1970, c’est représenter l’ennemi mais dans une période où le président
Nixon entreprend une visite officielle en Chine, Warhol y voit une
opportunité pour lier l'iconographie de propagande chinoise à celle de la publicité capitaliste. Dans ses sérigraphies, Warhol joue avec le portrait officiel du père de la Révolution culturelle à partir d'une photographie sans expressivité, en
le mêlant à un univers coloré et dynamique. Warhol élève donc ici un dirigeant
au rang de célébrité médiatique, voire de star.
"Mao Tse Tung" - 1972 |
Paul HOUBRON - Autoportrait |
Ten Lizes
Ten Lizes est une toile de 1963 qui présente 2 bandes horizontales de 5 portraits de l'actrice américaine Elizabeth Taylor, surnommée “Liz”. Ils sont presque identiques, en noir sur fond gris blanc métallisé.
La technique utilisée ici est la sérigraphie. Pour cela, Warhol a choisi de travailler sur une longue toile horizontale en coton et lin, qu’il a recouvert d’un pigment blanc argenté. Puis, il a posé 10 fois son cadre de sérigraphie en jouant avec les hasards de la technique (bavures, superpositions décalées, excès de peinture, transparences).
Peut-on dire que Liz Taylor est traitée comme un objet, de la même façon que les boites de soupe Campbell ou que les bouteilles de Coca Cola, des produits fabriqués en masse rendus artistiques ? A moins que ce ne soit le contraire ?
Quelle Lise nous montre Warhol : l'actrice de cinéma, l'icône américaine, la star incontournable, la femme fatale, ou le produit de consommation ?
Eight Elvises, 1963
Warhol est l’auteur de
plusieurs portraits grandeur nature d’Elvis Presley, le légendaire rockeur et
sexe symbole le plus célèbre d'Amérique des années 1950.
Pour Eight Elvises produit en 1963, Warhol a créé un effet en
superposition décalée et transparente d’images du chanteur produisant ainsi un
effet d’illusion, de mouvement et de vibration. Cette réalisation lui aurait
été inspirée par une publicité pour le film Western Flaming Star de 1960. Eight
Elvises est une sérigraphie sur toile et se compose de huit images identiques d'Elvis
Presley en tenue de cow-boy. Elvis de face
nous regarde d’un œil noir et dégainant un pistolet de la main droite. Aucun
décor, ni arrière-plan n’est ajouté. Les couleurs qui composent ce tableau
sont uniquement le noir, le blanc et quelques nuances de gris. Warhol joue avec l'image d'Elwis, l'image du rock, l'image de la virilité, l'image du cinéma, l'image de l'Amérique, il en fait une icône contemporaine.
En 2008, le tableau a été vendu pour 100 millions $ à un collectionneur privé.
En 2008, le tableau a été vendu pour 100 millions $ à un collectionneur privé.
Big electric chair
Dans
les années 1960, la société américaine est en plein débat : faut-il abolir la peine de mort ou non. Andy Warhol, à l’écoute
de la société de son temps, porte le sujet à la réflexion grâce à la sérigraphie
Big Electric Chair.
Avec son esprit Pop, Warhol aborde le thème de la consommation et de la société. En jouant
avec des couleurs, l’effet de multiplication, le positif/négatif, et des effets
picturaux en fond, l’artiste fait perdre la gravité du sens de la photo. Il en
fait une image de consommation courante. La photographie d’un objet de mort sur
commande devient une œuvre, belle à regarder, que des personnes pourraient
acheter pour leur décoration d’intérieur.
Il dénonce les aberrations qui
peuvent être provoquées par la consommation de masse. De même qu’il met face à
la société une de ses contradiction : l’acceptation d’une image que l’on
dénonce par horreur pour elle. La mort se banalise dans les médias américains.
D’une
manière plus générale, Andy Warhol questionne le sens de l’image. Peut-on tout
représenter sans gravité ? A choisir dans les dix clichés, y’en a
t-il une plus agréable à regarder ? Quel est le role de la couleur ? Quel est
l’impact de la superposition d’une même image ? La familiarité atténue-t elle
le sens des photographies ? Sa représentation de la mort est-elle une
provocation ? Ce qui est sur, c’est qu’elle est en rupture avec ses
représentations traditionnelles. Contrairement aux piétas, massacres, danses
macabres ou vanités, il n’y a pas de corps dans l’image de WARHOL. L’artiste
suggère mais ne représente pas.
Fidèle à lui même, Andy Warhol joue avec l'image de la société américaine. Son approche
paradoxale questionne d'avantage qu'elle ne donne de réponse. Cette démarche est intéressante car elle pousse
la réflexion, elle condense les questionnements que tout
artiste, spectateur, consommateur peut se poser.
Big electric chair, 1964 |
Little electric chair |
Martin JULES, Autoportrait |
Andy Warhol, Shadows (1978-79)
Constituée de 102 toiles sérigraphiées de 17 couleurs
différentes, l’œuvre Shadows d’Andy Warhol est actuellement présentée au Musée
d’Art moderne de Paris. Ces nombreuses toiles s’étendant sur plus de 130 mètres
au total représentent parfaitement le travail ; une dimension sérielle questionnant l’art et ses principes,
ainsi que l’espace d’exposition qui accueille les toiles. Pour la réalisation
de cette série, Warhol s'est servi d'une photographie d'ombre présente dans
son atelier qu'il a ensuite décliné en de nombreuse couleurs. Pour l'exposition
Warhol Unlimited, ces toiles sont disposées tout autour d'une immense pièce
circulaire, telle une arène de cirque, venant ainsi encercler le
visiteur ; on peut alors y voir un rappel au questionnement de l'artiste autour de la consommation mais
aussi à son obsession pour la mort.
Shadows confronte ainsi ingénieusement accumulation et
formes simples, répétition et pièces uniques, tout en proposant une réflexion
personnelle au spectateur.
"Shadows" - 1978-1979 |
"Shadows" - 1978-1979 |
"Shadows" - 1978-1979 |
Chloé CASSABE - Autoportrait |
Warhol et la mort
"Skull" - 1976 - Andy Warhol Museum, Pittsburgh |
Slef portrait with skull |
Quentin FOURAGE - Autoportrait |
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