jeudi 25 février 2016

Paroles, paroles, paroles, les mots dans l'art

L'art, l'écriture, la parole, la gestuelle sont des formes du langage… Souvent les mots accompagnent l'image, la titrent, la décrivent, l'analysent. Et parfois les artistes intègrent les mots dans l'image superposant ainsi deux niveaux de lecture qui s'ajoutent, se confrontent ou se contredisent. Les mots donnent la parole aux personnages des tableaux du Moyen Age, prenant place dans de fluides phylactères. Le mot se fait slogan dans les messages publicitaires des villes industrielles. La lettre peinte, découpée se faufile dans les collages cubistes de Braque et Picasso et dynamisent les tableaux futuristes. La lettre et le mot, sont des éléments de construction à la fois plastiques et chromatiques. La relation entre le mot et l'image est de plus en plus complexe quand les artistes s'autorisent à sortir les mots de leur contexte habituel, les détournant, les malmenant avec humour et poésie. Avec l'art conceptuel, à partir des années 1960, la pensée, le langage, les mots sont au cœur du processus artistique…
Xiaoyu TANG et Céline VÉPA

PEINDRE LA PAROLE

Phylactères

Parfois, dans l'espace du tableau de la peinture médiévale et même de la Renaissance, sont incrustées  des lignes d'écriture inscrites sur des banderoles qui entourent les personnages, comme s'il s'agissait de paroles sorties de leur bouche. On nomme ces étranges ruban d'écriture : les phylactères. Les peintre inventent ce dispositif pour donner voix à leur personnages.
De la parole-action (le "fiat mihi secundum verbum tuum" de l'incarnation dans les annonciations) à la simple voix-off (le "ne m'oublie pas" de la jeune fille à la guirlande), jusqu'à des formes ornementales presque autonomes, les phylactères déploient les mots comme des choses dotées d'une présence propre et pas forcément comme un texte à lire.
Hans von Kulmbach, Jeune fille tressant des couronnes, 
Metropolitan Museum, New York.
Israhel van Meckenem, 
Fidèles en procession, cabinet des estampes de Dresde
Maxime ROUSSET

L'ECRIT : MATÉRIAU PLASTIQUE


Des mots pour dessiner des formes

Dans La Bouteille de vieux Marc, Pablo Picasso réalise à sa manière une nature morte présentant un verre à pied et une bouteille posés sur un guéridon. Ce tableau fait suite à presque une année d’expérimentations durant laquelle Picasso et Braque ont découvert et ont exploité la technique du collage. C’est durant cette période que Picasso emploie papiers peints, partitions, paquets de cigarettes et feuilles de journaux découpés, recadrés et superposés pour composer ses œuvres (il travaille alors essentiellement sur de grandes feuilles de papier). Il se sert de papiers imprimés de textes, exploitant la densité des colonnes d’articles des feuilles de journaux pour créer des effets graphiques marquants.
Ici, la présence des gros titres découpés et placés de biais sert autant à mimer la présence d’un quotidien déposé au bord du guéridon qu’à enrichir l’opposition de teinte entre le brun du meuble et le crème du reste de l’œuvre.
Picasso - La Bouteille De Vieux Marc
Picasso, Têtes d'homme au chapeau
Autre exemple : dans Tête d’homme au chapeau, il dresse un portrait aux frontières de l’abstraction et y intègre la masse grisée d’un fragment de papier journal afin de renforcer sa composition.
Nicolas BLUTEAU

JOUER AVEC LES MOTS

Une œuvre travestie

LHOOQ ou plus littéralement « Elle a chaud au cul » de Marcel Duchamp s’attaque directement à ce qui peut être considéré comme la peinture la plus connue au monde. La reproduction de l’œuvre originelle, La Joconde de Leonard de Vinci, se voit tout à coup dotée d’une immonde barbichette et d'une annotation "scabreuse". Duchamp travestit, "désacralise" la star de la peinture,  se moquant de l’histoire de l’art, des canons et des règles artistiques passés. 
L’artiste bouscule le mythe, questionnant l’identité du modèle, et ajoute cet « allographe » créé à partir de cinq lettres. Ce mot audacieux écrit à même une reproduction de l’œuvre se joue avec humour du sérieux de l'art…
LHOOQ, Marcel Duchamp

Gaëtan GUILLAUMIN


Un tableau à plusieurs

Francis Picabia est un artiste Dada (mouvement qui consiste à rejeter toutes les conventions, les contraintes de l'art et de la société). Les artistes Dada s'en émancipent grâce à un esprit d'enfance, un humour, un gout de la provocation, une créativité sans limite. Francis Picabia crée L'oeil cacodylate en 1921, un tableau étonnant dans sa réalisation. Il s'apparente au plâtre d'un ami à la jambe cassée où chacun laisse son mot. L'idée lui vient suite à un zona ophtalmique très douloureux qu'il a supporté durant un an. Son œuvre a ainsi débuté en peignant un œil surdimensionné sur une toile vierge. Il décida ensuite de la faire signer par ses proches, notamment des artistes dadaïstes, en l'accrochant dans son salon. Elle orna ensuite les murs du célèbre cabaret Le Boeuf-sur-le-toithaut lieu de l’avant-garde artistique du moment. Elle est le reflet d'une période de liberté, celle des « années folles » ; elle concentre sur sa surface un cercle d'amis. On peut y voir la signature de Man Ray, Marcel Duchamp, Tristan Tzara… Le tableau se recouvre d'un ensemble de collages, de photographies, de papiers découpés, de cartes postales et surtout de nombreuses signatures d'artistes. La valeur de la signature pose question : est-ce une valeur ajoutée, susceptible de transmuter l'objet le plus anodin en une œuvre d'art. Cette œuvre participe aussi à la manifestation de la révolution esthétique amorcée par les ready-made de  Marcel Duchamp. Même si certaines personnes ne considéraient pas L'oeil cacodylate comme un tableau, Francis Picabia répliquait qu'un objet qui peut-être exposé, accroché à un mur et observé ne peut-être qu'un tableau.

L'oeil cacodylate, Picabia - 1921
L'oeil cacodylate, Picabia - détail
Adélie PAYET

Les mystères de René Magritte

Avec la trahison des images, Magritte joue avec les mots. L'intention la plus évidente de Magritte est de montrer que même peint de la manière la plus réaliste qui soit, un tableau qui représente une pipe n’est pas une pipe, c’est une idée de forme. Magritte joue avec le spectateur. Le titre écrit de manière manuscrite, ajouté au réalisme de l’image nous fait nous poser de nombreuses questions.
“Ceci n’est pas une pipe” nous dit cette légende qui devient aussitôt une question puisque nous voyons une pipe. La pipe est l’unique objet de cette œuvre et envahit les deux tiers de la surface. Le peintre nous dit peut-être “je vous fais une pipe” c’est à dire “je vous donne du plaisir”. Chacun est libre de son interprétation. 
Ceci n'est pas une pipe, René Magritte, 1948
Delphine MAZIOL

L'ÉCRITURE COMME SIGNE POÉTIQUE, VISUEL, MAGIQUE…


Mikhail Larionov et le Neoprimitisme 


Mikhail Larionov (1881-1964) est un artiste d'origine russe qui a vécu en France une grande partie de sa vie et qui a été naturalisé français. Larionov est un des chefs de fil de l'avant-garde russe : des artistes qui entreprennent des actions nouvelles ou expérimentales au tout début du XXème siècle. Il est aussi considéré comme un des fondateurs (avec Natalia Gontcharova) du Rayonnisme. 
Mikhail F Larionov, « L'Automne » (1912), 
Huile sur toile (136 x 115 cm)
Son œuvre « L'automne », conservée au Centre Pompidou, fait partie d'un quadriptyque intitulé « Les Saisons » et qui représente les quatre saisons de l'année. Ces quatre tableaux sont à chaque fois composés d'un fond monochrome (un bleu, un brun, un jaune et un vert) et sont divisés par un quadrillage selon différentes échelles. Dans la partie supérieure, on peut voir des arbres stylisés, des oiseaux grotesques, un grand personnage et plusieurs attributs de l'automne comme le vin ou le raisin. Dans la partie inférieure, on trouve une scène qui représente les vendanges et une inscription en russe qui signifie : « L’heureux automne, étincelant comme l’or avec son raisin mûr et son vin enivrant ». Cette inscription est écrite de façon enfantine et avec des fautes d'orthographe ce qui apporte un côté naïf et poétique à l'œuvre. L'artiste s'est inspiré des loubki : des images populaires du XVIIème gravées sur du bois et vivement colorées souvent accompagnés d'une légende. Cette œuvre est considérée comme un des manifestes du mouvement néoprimitif où le côté naïf et primaire de l'art est mis en avant.
Pierre-Yves LASCOLS

Du graffiti à la toile

Jean Michel Basquiat est un peintre majeur des années 80. C’est à New York qu’il exerce sa passion. Grand ami de Andy Warhol et Keith Haring, il débutera sa carrière par des graffitis  dans la rue. Ces interventions sont des phrases pour dénoncer des faits de société, la consommation en masse.… Pour Basquiat « le mot dans l’art » et déjà acquis depuis le début.
Il continuera alors de s’exprimer à travers la peinture et fera irruption dans le monde du marché de l’art. Ses œuvres témoignent d’une force interne avec une écriture violente, des signes sauvages et élémentaires. Poète du fragment, il réalise de vastes collages où les images, les signes et les mots s’entrechoquent. Il peint l’histoire du peuple noir, le jazz et les jazzmen qu’il vénère, les réalités urbaines et le corps humain, les traces encore vives du traumatisme de l’accident de voiture dont il fut victime à l’âge de 7 ans. La mort est omniprésente dans son oeuvre, comme un présage.  Ces peintures sont pour la plupart réalisées avec des couleurs chaudes, encore un moyen d’exprimer cette violence aussi bien visuelle qu'écrite. Parfois les mots mis en scène étaient barrés ou entourés pour les mettre en avant. La violence et l’agressivité de ses toiles témoignent d’une volonté d'exister, d'exprimer, de vivre. Ces œuvres sont destinées à être lus. Jean-Michel Basquiat marquera de son style le renouveau de la scène artistique new-yorkaise des années 80. Malheureusement il décédera à l’âge de 27 ans suite à une overdose.
graffiti (1977) , Jean-Michel Basquiat 
Untitled, 1983, Jean-Michel Basquiat
Jean-Michel Basquiat in his studio, 1985, Lizzie Himmel
Marine GUY

La mécanique de l'écriture

Richard Baquié est né à Marseille en 1952. Après avoir eu plusieurs professions comme ferrailleur, chauffeur de bus et bien d’autres, il se tourne vers la sculpture. Mais Richard Baquié réinvente celle-ci en associant des matériaux recyclés tels que des morceaux de tôles ou d’appareils qui ne marchent plus qu’il assemble avec une extrême finesse. De plus, il fait directement parler ses œuvres alors que celles-ci présentent toujours des mots ou des phrases exprimant des sentiments humbles à la portée de tous mais qui peuvent évoquer beaucoup d’émotions chez n’importe quel spectateur de part leur simplicité. Certaines de ses sculptures relèvent alors plus du domaine de l’installation puisqu’il crée de nouvelles machines comme avec son œuvre Passion oubliée réalisée en 1984. Il met alors en scène une machine hydraulique qui révèle le flux viscéral de la passion à travers une vraie métaphore du vivant. 
Richard Baquié, « Passion oubliée » 1984.
Louise ROUSSIÈRE

L'ÉPAISSEUR DES MOTS

Robert Indiana - Les mots qui font du bien !

LOVE, Kennedy Plaza, Philadelphie
New York, Philadelphie, Madrid, Singapour, Taipei, Shanghai, Montréal… Le "grand amour" de Robert Indiana a élu domicile dans les rues des quatre coins du globe.
Cet artiste du pop art, transmet par le biais de son œuvre sa fascination pour la culture américaine dans laquelle il a baigné tout au long de son enfance. Indiana pense que l’art réveille l’amour que les gens portent en eux, à condition qu’ils le côtoient tous les jours. Il se disait donc qu’avec une sculpture représentant l’amour, il ferait ressortir ce sentiment que chacun porte en lui et qu’ainsi, tout un chacun pourrait facilement être plus amoureux.
Une vision peut-être un peu utopique et rêveuse du monde dans lequel nous vivons mais une vision qui fait du bien ! En effet, nous sommes tellement étouffés par des millions de mots chaque jour, que quand on en trouve un qui sort du lot, un mot qui nous est familier, un mot là où on ne s’attendait pas à le voir, on s’accroche à lui ; et ça fait du bien de croiser le mot « amour » dans des rues qui grouillent de monde.

“HOPE” à New York city, en 2009
Et l’artiste va plus loin dans son combat pour « un monde meilleur ». En effet, grâce a sa récente œuvre « HOPE », il a contribué à financer la campagne présidentielle de Barack Obama. Il ne s’agit ici plus d’amour mais le message est tout aussi fort, celui de l’espoir en l’humanité possible par l’Art et la Politique.
Solène GLOUX

Ça nous parle

C’est en 2008, pour l’Exposition internationale de Saragosse, dont le thème était « Eau et développement durable » que Jaume Plensa assemble des lettres et symboles d’alphabets différents en fonte d’aluminium, représentant les cellules du corps humain. Soudées entres elles, ces pièces forment une silhouette humaine assise. « Le nomade » mesure 11 mètres de hauteur. Elle est creuse et ajourée, cela permet une interaction avec l’oeuvre, l’Homme (composé à 60% d’eau) montrant le lien avec l’objet de l’exposition.
Les spectateurs sont alors invités à regarder le paysage environnant depuis l’intérieur, à travers les signes reconnaissables par chacun, et prendre en compte l’importance de l’eau dans notre monde à travers note corps. D’après lui "les lettres ont une potentialité de construction, elles nous permettent de construire une pensée". Aujourd’hui le géant dresse son armature sur le bastion Saint-Jaume, protégeant l'entrée du port d'Antibes.
Le Nomade, Jaume Plensa
Le Nomade, Jaume Plensa

Vincent LAGADOU


ECRIRE PAR DESSUS TOUT

« Est-ce bien de l'art? » - Ben

Ben, de son vrai nom Benjamin Vautier est un artiste français très influencé par le lettrisme. Il est surtout connu pour ses toiles où il écrit simplement une phrase en blanc sur fond noir avec un style qui rappelle l’écriture d’un enfant sur le tableau noir de l’école. Ses messages humoristiques ou ironiques sont des maximes auxquelles il croit, ou des pensées qui ont traversé son esprit. Ces phrases visent surtout à abolir des barrières entre vie quotidienne et art.
L’artiste illustre ses propos lorsqu’il le peut comme dans cette toile qui dit : ’'Je peut tout me permettre''. Il le montre véritablement grâce à sa faute d'orthographe.

Benjamin Vautier, « Je peut tout me permettre », 1971, 
Acrylique sur toile, 86 x 116 cm, collection particulière
Ses travaux illustrent de nombreux agendas, trousses et autres produits de papeterie, donnant une dimension commerciale, mais aussi populaire à son travail…

Benjamin Vautier, « Est-ce bien de l’art ? »
Élise BUNOUF


LE MOT - LE CONCEPT - LA DEFINITION


Qu’est-ce qu’une chaise ?
Cette multiplication de représentations d’un objet (ici, la chaise), c’est ce qu’à voulu mettre en avant Joseph Kosuth en 1965 avec son œuvre One and Three chairs. Kosuth présente une chaise via trois approches distinctes : il place une chaise réelle, quelconque, et l’entoure de représentations plus abstraites : à gauche, une photographie à échelle 1 de la chaise en question, et à droite, une définition de « chaise » tirée du dictionnaire. Il faut savoir que cette œuvre est fondatrice de l’Art conceptuel, ce mouvement pour lequel l’idée prévaut sur l’objet finalisé. Dans ce mouvement, l’idée de l’art et l’art sont la même chose. Kosuth donne beaucoup d’importance au rôle du langage et au sens des mots. Ainsi, cet ensemble de trois chaises dépasse l’objet pour l’approcher d’une quatrième chaise, invisible, et idéale, où le concept de cette chaise est le plus compréhensible.Sachant tout cela, on comprend aisément pourquoi l’œuvre de Kosuth est déclinable avec n’importe quel objet. Une fois de plus, ce n’est pas l’élément choisi qui fait l’œuvre, mais son concept.
Si je vous dis chaise, qu’est-ce que cela vous évoque ?
La chaise sur laquelle vous vous asseyez tous les jours, chez vous ou au travail ? Une chaise célèbre ? Une assise, quatre pieds, un dossier ?
One or three chairs, Joseph Kosuth, 1965
Hammer , Joseph Kosuth
Définition de « language », Blow up, Joseph Kosuth, 
impression blanche sur papier noir.
Marie MOTTE


Virtual art

Les installations de l'artiste conceptuelle Jenny Holzer empruntent et utilisent des mots, des textes  qui explorent et interrogent des problématiques contemporaines.
Holzer elle est une femme d'un million de mots avec des productions axées sur la technologie. Rapidement, elle se détourne de la peinture traditionnelle, pour pouvoir se concentrer sur la substance, beaucoup plus complexe de la langue, des mots, des phrases, des vers, et cotations. Elle projette des mots dans ses expositions ou sur les façades de bâtiments publics, faisant du langage le matériaux lumineux, plastique, sensible et conceptuel de ses oeuvres…
Jenny Holzer, All fall, 2012, 
5 LED signs with blue, green, red & yellow diodes
Jenny Holzer, San Diego 2007 Gallery
Anne-Sophie FLORES


Un énoncé + un mur = Une sculpture?


L'artiste américain Lawrence Weiner est devenu une figure majeure de l’art conceptuel. Il publie en 1968, Statements, un livre compilant une suite d’énoncés écrits sur des murs, engagant le spectateur dans une nouvelle relation à l'œuvre qu'il ne s'agit plus de réaliser mais de concevoir, sorte de sculptures mentales. 
To see and be seen #278, Lawrence Weiner, 1972 
Un an plus tard  il publiera une déclaration d'intention sur laquelle ses futures propositions se fonderont « 1. L'artiste peut concevoir l'œuvre. 2. L'œuvre peut être fabriquée. 3. L'œuvre n'a pas besoin d'être faite. Chaque partie étant de même valeur et en cohérence avec l'intention de l'artiste, la décision comme la situation repose pour le récepteur sur les modalités de la règle ». 
Dust + water put somewhere / Betwen the sky and the earth
 # 662, Lawrence Weiner, 1990
Ses énoncés sont formulés dans un langage neutre, avec une typographie caractéristique (lettrage bâton en capitales) disposée en blocs,  une coupure arbitraire des lignes et une exploration systématique de la couleur, de la traduction et des signes de ponctuation (parenthèse, tiret, barre oblique). Par la suite il les adaptera à travers des formats et des manifestations variés - livres, films, vidéos, performances ainsi que des œuvres sonores.
Jérôme BOISSIÈRE

Ecritures productives

Nicolas Floch est un artiste Rennais, diplômé de la Glasgow School of Art. Son travail explore les pratiques artistiques en fonction des contextes qu’il investit. 
Son travail sur l’écriture productive consiste à ce que chaque produit provient du mot qui le désigne. Par exemple, les salades poussent suivant un sillon traçant le mot salade. Une série de photos et vidéos montre alors ce développement. Après la récolte, le produit est transformé vendu en tant qu'œuvre d'art.
Ses œuvres sont comme des structures ouvertes, multifonctionnelles, modulables et surtout consommables, car les produits sont vendus sous le nom de Produit-Art aux mêmes prix que les produits du marché, accompagné d’un certificat d’authentification ainsi qu’un texte expliquant à l’acheteur qui, si il le veut, peut prendre une photographie lorsqu’il consomme le produit.
Nicolas Floch invente des processus de création qui ne peuvent pas exister sans la collaboration et l’appropriation des projets par d’autres personnes.

Tournesol et Salade, 1995, La Turballe Nicolas Floch 
Cosmos, 1995 - La Turballe Nicolas Floch
Marine CORRÉ

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