Bulles et Nuages
Qui n’a jamais tenté d’attraper une bulle ou de prêter une forme à un nuage ?Phénomènes physiques qui nourrissent l’imaginaire des hommes depuis toujours, les bulles et les nuages se forment lorsqu’il y a confrontation de deux éléments : l’eau et l’air. Bulles d’air dans l’eau, bulles de savon et d’eau chaude, nuages dans le ciel faits de gouttelettes d’eau, nuages de vapeur d’eau dans l’air… Naturels ou artificiels, nous les connaissons tous sous leurs différentes formes observables.
Ils sont aussi des objets de fantasme, des symboles de sensualité, de fragilité, de rêve qui par leurs caractères légers, insaisissables, vaporeux et organiques posent des problèmes de représentation.
Nous verrons comment les artistes, à travers l’histoire de l’Art, mais aussi de l’architecture et du design, ont su s’en inspirer, cherchant à leur donner une apparence ou un sens nouveau. Des artistes parfois sur un petit nuage, souvent dans leurs bulles.
[Neha Hassanbay et Clément Lemiere]
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Les Bulles
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Simon Renard de Saint-André, Vanités
Simon Renard de Saint-André (1613-1677) est un portraitiste français ayant réalisé plusieurs Vanités qui feront sa renommée et lui permettront d'entrer à l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture.
Les Vanités désignent un genre pictural mettant en scène des objets symbolisant la fragilité de la vie, de la nature, nous parlant du temps qui passe et de la mort qui finira par arriver.
Dans cette œuvre, on peut repérer différents objets propres aux vanités : le crâne couronné qui nous parle de la mort et de la vanité du pouvoir, les partitions posées en déséquilibre sur le bord de la table (prêtes à tomber) images de l'inutilité du plaisir et du savoir et surtout les bulles de savon ou le verre, symboles de la fragilité de la vie.
[Elise Huneau]
Simon Renard de Saint-André, Vanités, 1650. |
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Rembrandt, Cupidon à la Bulle de Savon
Rembrandt peint Cupidon à la Bulle de Savon en 1634. On peut y voir un Cupidon allongé nonchalamment sur un coussin et des couvertures. Il a délaissé son arc et ses flèches pour s’amuser à faire des bulles de savon. La composition donne l’impression que le peintre a sorti l’ange de son moment de détente. Son regard qui vient directement à nos yeux, et le sourire resté accroché à ses lèvres, semblent en arrêt, comme si Cupidon hésitait à percer sa bulle de savon. La bulle exprime la fragilité de l’amour et témoigne du caractère joueur de Cupidon…
[Morgane Thomas]
[Morgane Thomas]
Rembrandt - Cupidon à la Bulle de Savon, 1634. Huile sur toile, 75 x 93 cm, Vienne, Liechtenstein Museum. |
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Jean Siméon Chardin, L’Homme aux Bulles de Savon
Jean Siméon Chardin est considéré comme l'un des plus grands peintres français et européens du XVIII siècle. On le connait principalement pour ses natures mortes, ses peintures de genre et ses pastels. Il est mort en 1779 à l’âge de 80 ans.
L’Homme aux Bulles de Savon est une huile sur toile de 61cm sur 63 cm. Le tableau représente l'amusement frivole d'un jeune homme faisant des bulles de savon. Ce tableau est une des premières scènes de genre peinte par Chardin. Il en existe trois versions. Elles sont toutes conservées aux USA (New York, Washington et Los Angeles).
Chardin, avec ce tableau, déjoue toute narration. Il isole un instant d’attention, ou plutôt d’inattention, il fait s’éterniser une seconde, fugitive, fugace, impondérable. Il donne sa dignité à un acte anodin.
La concentration du personnage principal sur sa tâche est caractéristique des travaux de Chardin. En fixant l’attention sur une activité banale, l’artiste transforme celle-ci aux yeux de l'observateur. Il cherche à mobiliser toute l’attention du spectateur. Contrairement aux personnages de Greuze, ceux de Chardin ne regardent jamais vers le spectateur : ils sont totalement absorbés par leur tâche. Enfin, Chardin cherche à montrer que les actions de la vie quotidienne acquièrent la grandeur des conversations sacrées. Les objets modestes et les petites gens ont eux aussi leur beauté.
Chardin, oublié au 19e siècle, jouit aujourd’hui d’un grand prestige pour avoir su capter la beauté dans les objets les plus familiers.
[Arthur Godet]
Chardin, L'Homme aux Bulles de Savon |
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Édouard Manet, Les Bulles de Savon
Les Bulles de Savon est un tableau peint par Edouard Manet (1832 – 1883) en 1867. Ce tableau représente un jeune garçon, Léon Koelin-Leenhoff, qui se trouve être le fils naturel de l’artiste, qui s’amuse à souffler des bulles de savon, au dessus d’un petit muret de pierre. Par l’image de cet enfant, le peintre reprend le thème de l’enfant innocent avec son visage expressif, tentant de faire des bulles. Il montre dans une peinture à la fois simple et incroyablement présente, le côté léger de l’enfance en reprenant l’image des bulles de savon, qui sont, à la fois un objet de distraction, d’insouciance et de fragilité.
[Justine Suteau]
Edouard Manet, Les Bulles de Savon - 1867 |
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Bulles architecturales
Hans-Walter Müller
Hans-Walter Müller, né à Worms en 1935, est un ingénieur et architecte allemand, diplômé en 1961. Il poursuit ses études à Paris et engage sa recherche architecturale avec les matériaux de son temps : la lumière artificielle, l’image projetée, la matière plastique, les moteurs électriques, au service d'une « l’architecture du mouvement ». Lauréat de la Biennale de Paris de 1965 et du pavillon allemand à l’exposition internationale de Montréal en 1967, il est le créateur des Gonflables : des constructions à base de plastique et mises en tension par l'air sous pression. Ce sont des architectures nomades, éphémères, légères et simples à installer.
Hans-Walter Müller habite d’ailleurs dans une maison gonflable depuis 1971. Müller cherche à oublier la matière pour atteindre une architecture essentielle, translucide, agréable à vivre et facile à moduler. Ses formes sont souvent sphériques et assimilées à des bulles. Il explique : "C’est simplement une peau qui contient un espace, sépare extérieur et intérieur, apparaît et disparaît et parfois se dématérialise. En cela c’est un espace ludique, fantastique et inhabituel, très loin de la construction traditionnelle." Complètement novatrice, cette technologie a souvent rencontré des blocages : normes de sécurité ou même, règles protocolaires. Fidèle à son rêve et à ses idées, H.W. Müller a refusé de faire des concessions.
Il crée de très nombreuses architectures gonflées pour divers événements : expositions, festivals et pour d’autres artistes comme Jean Dubuffet, Salvador Dali ou Maurice Béjart… L’artiste a à son actif une église de 200 places pesant 32 kg, 35 refuges gonflables pour sans-abris distribués une nuit de février, ou encore un volume théâtre gonflable créé pour les JO de Barcelone de 1998
A l'occasion de certains projets, H.W. Müller invente une "architecture-lichen" qui prend appui sur des constructions existantes, comme ce fut le cas à Calvi lors du Festival du Vent auquel il a participé à plusieurs reprises.
[Amélie Galcera]
Buckminster Fuller, Biodôme
La biosphère fut conçue à l'origine par Richard Buckminster pour l'Expo universelle de 1967. Sur le thème de l'Amérique, cette immense sphère d'une hauteur de 20 étages devient rapidement le pavillon le plus fréquenté de l'exposition. De l'avis de tous, c'est le bâtiment lui-même qui volait la vedette à ce qu'il contenait. L’immense sphère de près de 80 m de diamètre, imposante à l’extérieur, se faisait presque oublier lorsqu’on était à l’intérieur ; la nuit, elle se transformait en joyau étincelant qui dominait les alentours.
En 1967, l'Amérique fit don du bâtiment à la ville de Montréal. Malgré ses atouts indéniables (légèreté, robustesse, élégance) la sphère de Buckminster Fuller était loin d’être un type de structure adapté au climat canadien. L’intérieur était quasiment impossible à chauffer et les grandes variations de température saisonnières entraînaient d’importantes déformations des panneaux d’acrylique de l’enveloppe et des tubes de la structure. Les fuites étaient fréquentes ; c’est d’ailleurs au cours des réparations de soudure liées à l’entretien de l’enveloppe, le 20 mai 1976, qu’eut lieu le spectaculaire incendie qui consuma en moins d’une demi-heure tout le recouvrement d’acrylique, mais laissa la structure intacte.
En 1992, on restaura entièrement la structure et on construisit à l'intérieur du dôme un bâtiment tout neuf et la géode devint un musée unique, un centre d'observation environnemental consacré à l'eau, à l’écosystème du fleuve Saint-Laurent et des Grands Lacs, et au développement durable.
La Biosphère démontre qu'on peut concevoir un espace imposant avec peu de matériaux. La pensée avant-gardiste de l'architecte se résume à rechercher l'efficacité maximale pour un effort minimum.
[Clémence Ducleuzion]
Buckminster Fuller, Biodôme
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Bulles obsessionnelles, univers de bulles, l'art en bulles…
Jeff Koons, Gazing ball, 2013
Cet ensemble d’œuvres est à ce jour la dernière des séries produites par Jeff Koons. Elle comporte aussi bien des répliques de chef-d’œuvres de la sculpture classique, de l’antiquité au XVIIIe siècle français, que des reproductions d’objets appartenant à la culture populaire américaine. L’unité visuelle de l’ensemble tient à l’usage d’un seul et même matériau, un mélange spécial de plâtre, et à la présence sur chaque moulage d’une boule en verre soufflé d’un bleu intense, qui a donné son nom à la série : comme le précise l’artiste, ces Gazing Balls sont des ornements de jardin typiques de sa Pennsylvanie natale.
[Marion Fouré]
Cet ensemble d’œuvres est à ce jour la dernière des séries produites par Jeff Koons. Elle comporte aussi bien des répliques de chef-d’œuvres de la sculpture classique, de l’antiquité au XVIIIe siècle français, que des reproductions d’objets appartenant à la culture populaire américaine. L’unité visuelle de l’ensemble tient à l’usage d’un seul et même matériau, un mélange spécial de plâtre, et à la présence sur chaque moulage d’une boule en verre soufflé d’un bleu intense, qui a donné son nom à la série : comme le précise l’artiste, ces Gazing Balls sont des ornements de jardin typiques de sa Pennsylvanie natale.
[Marion Fouré]
Gazing Ball (Antinous-Dionysus), plâtre et verre |
Gazing Ball (Snowman), plâtre et verre |
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Yayoi Kusama
Yayoi Kusama (né le 22 mars 1929) est une artiste japonaise et écrivaine qui a travaillé avec divers médias comme la peinture, la sculpture, le cinéma, les installations et l'art de la performance. Enfant, Kusama a souffert de visions hallucinatoires et pensées obsédantes qui se manifestaient par des points et des motifs polka dans son environnement immédiat. Ces visions ont eu une forte influence sur elle et prennent une forme obsessionnelle dans une grande partie de son œuvre. Kusama est particulièrement célèbre pour son utilisation de couleurs psychédéliques, ses répétitions de motifs, ses miroirs et ses pois. Son œuvre emprunte à la psychologie, au féminisme, à la sexualité, l'obsession, la décontraction proposant une intense réflexion sur soi. Les bulles, les formes organiques font partie de son univers.
Yayoi Kusama |
Sa série d'installations dans Dots Obsession est un bon exemple : l'espace d'exposition a été entièrement recouvert de points de couleur, de motifs polka et de miroirs. Une autre installation célèbre est la Salle des Miroirs Infinis : la salle est couverte de miroirs ainsi que néons en forme de boules colorées qui pendent au-dessus du spectateur. La lumière se réfléchit à plusieurs reprises sur les surfaces de miroir, créant l'illusion d'un espace sans fin dans lequel le spectateur semble flotter. Kusama a également travaillé avec de nombreux artistes célèbres tels que Andy Warhol. En 2011, elle a travaillé en collaboration avec Marck Jacobs où ses pois ont été intégrés sur une ligne de produits Louis Vuitton ainsi que des accessoires, des chaussures, sacs à main et bijoux.
[Íris Björk Björnsdóttir]
[Íris Björk Björnsdóttir]
Yayoi Kusama,Dots Obsession, l'installation de médias mixtes, dimension variable.
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Yayoi Kusama, Infinity Mirrored Room – The Souls of Millions of Light Years Away, 2013, l'installation de médias mixtes, dimension variable. |
Yayoi Kusama pour Louis Vuitton |
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Mariko Mori, Wave UFO
Wave UFO, en français Vague d'Ovnis est un projet qui englobe trois années de recherches - la technologie des ondes cérébrales informatiques, le son, l’ingénierie architecturale et l'art de créer une expérience interactive dynamique. La connexion entre la technologie et la spiritualité est de plus en plus importante dans le travail de Mariko Mori. Ici, elle utilise des programmes informatiques spécialement conçus pour ce projet et des équipements scientifiques qui surveillent et interprètent les ondes cérébrales émises par les participants.
S’appuyant sur des références bouddhistes, ce projet fonctionne comme une captation singulière d'un monde de rêve cosmique. Dans une étrange capsule, Mori envoie des participants, trois à la fois, pour un voyage esthétique qui vise à connecter trois individus les uns aux autres et au cosmos.
Vague d'Ovnis : La Structure - De l'extérieur, c’est une immense sculpture chatoyante, en forme de goutte d'eau qui donne l'impression de planer au-dessus du sol. Il mesure 34 pieds de long, 17 pieds de large et 14 pieds de haut. Une fois à l’intérieur, on pénètre dans un univers pur et futuriste sur les parois duquel des images mouvante semblent naitre de la tête des visiteurs. Elles changent de forme et de couleur en réponse à trois types d'ondes cérébrales, émises par les participants. Il y a l’Alpha (bleu) = relaxation, le Beta (rose) = vigilance ou agitation, et les ondes thêta (jaunes) = onirique.
[Louise Robert]
Wave UFO, en français Vague d'Ovnis est un projet qui englobe trois années de recherches - la technologie des ondes cérébrales informatiques, le son, l’ingénierie architecturale et l'art de créer une expérience interactive dynamique. La connexion entre la technologie et la spiritualité est de plus en plus importante dans le travail de Mariko Mori. Ici, elle utilise des programmes informatiques spécialement conçus pour ce projet et des équipements scientifiques qui surveillent et interprètent les ondes cérébrales émises par les participants.
S’appuyant sur des références bouddhistes, ce projet fonctionne comme une captation singulière d'un monde de rêve cosmique. Dans une étrange capsule, Mori envoie des participants, trois à la fois, pour un voyage esthétique qui vise à connecter trois individus les uns aux autres et au cosmos.
Vague d'Ovnis : La Structure - De l'extérieur, c’est une immense sculpture chatoyante, en forme de goutte d'eau qui donne l'impression de planer au-dessus du sol. Il mesure 34 pieds de long, 17 pieds de large et 14 pieds de haut. Une fois à l’intérieur, on pénètre dans un univers pur et futuriste sur les parois duquel des images mouvante semblent naitre de la tête des visiteurs. Elles changent de forme et de couleur en réponse à trois types d'ondes cérébrales, émises par les participants. Il y a l’Alpha (bleu) = relaxation, le Beta (rose) = vigilance ou agitation, et les ondes thêta (jaunes) = onirique.
[Louise Robert]
Mariko Mori, Wave UFO, CCBB Rio, 2011 |
Mariko Mori - Wave UFO (interior), 1999-2002 brainwave interface, vision dome, projector, computer system, fiberglass 207 x 446 x 194 inches (528 x 113.4 x 493 cm) |
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Michel Blazy Fontaine de mousse : 1966
Michel Blazy est un artiste contemporain, né en 1966 et qui peut entrer dans la catégorie des sculpteurs. Il pratique l'art de la transformation, de la disparition. Il expérimente des matériaux dont la palette est assez large. Elle comporte des éléments présents dans la société de consommation, dans notre quotidien. Ces éléments peuvent aller de la purée de carotte, en passant par la craie ou la mousse à raser. Ses installations sont généralement constituées d'un mélange de matières naturelles et artificielles qui s’opposent et où la présence d'éléments vivants, périssables, organiques produisent une mutation. L'artiste ne prédétermine jamais la forme définitive de ses propositions, il se plie à la matière et à son évolution. Pourtant, il met en place, pour chacune de ses installations, un système, un mode d’emploi pour pouvoir la reproduire (et la vendre). Il aborde la question de la mutation, de la transformation, de l'entropie s'intéresse aux métamorphoses, à l'évolution…
Son installation Fontaine de mousse a été réalisée en 2007. Michel Blazy a utilisé des poubelles, qui sont des objets du quotidien pas vraiment "nobles". Pourtant, en y intégrant un élément "vivant", il fait naître un mouvement, une histoire, une nouvelle forme. Cet élément éphémère, c'est de la mousse générée par une machine : elle est légère, fluide, molle et déborde peu à peu de la poubelle. Cette forme éphémère vient s'écraser et se répandre sur le sol, blanche, pure, drôle, fantomatique, nuageuse…
Son installation Fontaine de mousse a été réalisée en 2007. Michel Blazy a utilisé des poubelles, qui sont des objets du quotidien pas vraiment "nobles". Pourtant, en y intégrant un élément "vivant", il fait naître un mouvement, une histoire, une nouvelle forme. Cet élément éphémère, c'est de la mousse générée par une machine : elle est légère, fluide, molle et déborde peu à peu de la poubelle. Cette forme éphémère vient s'écraser et se répandre sur le sol, blanche, pure, drôle, fantomatique, nuageuse…
[Coline Hercouet]
Michel Blazy, Fontaine de mousse, 2007, Poubelles, bain moussant, compresseur, tuyau. |
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Les Nuages
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Berndnaut Smilde, Nimbus
Berndnaut Smilde est un artiste Néerlandais qui crée des nuages dans des intérieurs. Il a fait plusieurs expositions présentant ses nuages mystérieux : Nimbus et Antipode.
La proposition est étonnante faisant apparaître des nuages hors de leur contexte. Ils naissent à l’intérieur de bâtiments. Cela leur donne une présence physique étrange. Les nuages évoquent la douceur mais aussi quelque chose de menaçant.
Pour son installation éphémère, Berndnaut Smilde modifie la température, l’humidité et la luminosité. Les nuages sont créés grâce à une machine. Ils vivent seulement quelques secondes, le temps de les immortaliser en photos.
L’artiste décrit son installation, en disant que « les nuages peuvent simuler beaucoup de choses, être quelque chose d’alarmant ou peut-être même être pris pour le signe de l’infortune, du malheur. Ils deviennent tant de choses en des situations différentes »
[Charlotte de Rafélis]
Nimbus |
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Fujiko Nakaya
Fujiko Nakaya, artiste japonaise du 20ème siècle, est la fille du célèbre physicien Ukichiro Nakaya, premier inventeur des flocons de neiges artificiels. Ses œuvres emblématiques sont associées à une technique permettant de former du brouillard et de le diriger. Elle crée sa première œuvre de brume en 1970, pour le pavillon Pepsi, lors de l’Exposition Universelle de 1970 à Osaka. Cette installation a pour concept celui du Pavillon-environnement, le pavillon dégageant une brume. Le public se retrouve immergé dans son œuvre. En 1992, elle installe dans le parc Showa Kinen l’œuvre Foggy Forest. Cette sculpture de brouillard dédiée aux enfants (elle lui vaudra le Yoshida Isoya Award Special Prize). Cette mise en scène permet aux petits spectateurs de vivre une expérience multi-sensorielle. Puis, en 2008, sa performance Tales of Ugetsu fut acclamée par sa réalisation utilisant les forces de la nature, qui incite le public à entrevoir une relation différente entre l’homme et son environnement.
[Pauline Jouitteau]
Fujiko Nakaya, artiste japonaise du 20ème siècle, est la fille du célèbre physicien Ukichiro Nakaya, premier inventeur des flocons de neiges artificiels. Ses œuvres emblématiques sont associées à une technique permettant de former du brouillard et de le diriger. Elle crée sa première œuvre de brume en 1970, pour le pavillon Pepsi, lors de l’Exposition Universelle de 1970 à Osaka. Cette installation a pour concept celui du Pavillon-environnement, le pavillon dégageant une brume. Le public se retrouve immergé dans son œuvre. En 1992, elle installe dans le parc Showa Kinen l’œuvre Foggy Forest. Cette sculpture de brouillard dédiée aux enfants (elle lui vaudra le Yoshida Isoya Award Special Prize). Cette mise en scène permet aux petits spectateurs de vivre une expérience multi-sensorielle. Puis, en 2008, sa performance Tales of Ugetsu fut acclamée par sa réalisation utilisant les forces de la nature, qui incite le public à entrevoir une relation différente entre l’homme et son environnement.
[Pauline Jouitteau]
Foggy Forest |
The Pepsi Pavillon à l'Exposition Universelle Osaka, 1970 |
Tales of Ugetsu |
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Anish Kapoor, Ascension, Basilique San Giorgio Maggiore, 2011
Dans le cadre de la biennale d’art contemporain de Venise de 2011, l’artiste d’origine Indienne Anish Kapoor installe, dans la Basilique San Giorgio Maggiore, l’œuvre intitulée Ascension, sorte de tornade de fumée, montant jusqu'à la voute. C’est au cœur, à la croisée du transept et de la nef que s’érige cette immense colonne de fumée blanche, portée par quatre puissantes colonnes de ventilateurs.
Cette œuvre trouve sa
puissance dans sa volatilité, sa grandeur, son énergie et son minimalisme. En pénétrant dans le lieu, on se trouve face à une colonne de fumée qui monte jusqu'à la voute de l'édifice. Certains peuvent y voir une présence mystérieuse (presque religieuse), d'autres la reproduction d'un phénomène physique ou climatique, d'autres encore la création d'une forme mouvante, poétique, fantomatique.
Selon Kapoor : « Dans mon travail, le réel
et l’irréel se confondent souvent. Ce qui m’intéressait
dans Ascension, par exemple, c’était l'idée de l'immatérialité
faite objet, et c'est exactement ce qu’il se produit : la
fumée devient une colonne. Dans cette œuvre, on retrouve également
l'idée de Moïse qui suivit une
colonne de fumée, une colonne de lumière dans le désert».
[Julie Bigot]
Anish Kapoor, Ascension, 2011 |
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Construire un nuage
Pierre Malphettes, Un nuage de verre, 2008
Pierre Malphettes est un artiste sculpteur qui s’intéresse à formaliser des phénomènes ou des éléments naturels. Il cherche à matérialiser l’immatériel, pour cela il associe différentes techniques de construction empruntées au monde industriel. Il peut alors s’agir de matériaux provenant de chantier, ou bien encore de produits manufacturés. Pour son œuvre Un Nuage de Verre, il a utilisé une technique particulière. Les 15 plaques de verre qui forment le nuage sont découpées à l’aide d’un jet d’eau. Ces plaques de verre de différentes tailles sont suspendues verticalement et parallèlement à l’aide de câbles tendus du sol au plafond. Les plaques de verre jouant le rôle de strate donnent la forme d’un nuage de beau temps allongé et bleuté.
Le nuage de verre de Pierre Malphettes se découvre sous différents angles, on peut l’observer et tourner autour sans qu’il ait le même aspect à chaque fois. Le spectateur se retrouve aux côtés d’un nuage, il y a une cohabitation surprenante entre un homme et cet élément naturel. Une impression de légèreté émane de ce nuage de verre, tout est calme et paisible. Le nuage est porteur de rêverie, et l’artiste parvient à amener cette rêverie à l’intérieur dans une salle d’exposition, alors qu’elle provient habituellement d’une nature extérieure. Le résultat est poétique et touche le spectateur, l’illusion est réussie.
[Perrine Bader]
Un Nuage de Verre |
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Les frères Bourroulec, Clouds
Les frères Bouroullec sont des designers contemporains français. Ronan et Erwan Bouroullec sont associés depuis 1999 et ont travaillé sur plusieurs projets, certains basés sur le textile. Leur projet Clouds, innovation dans l’histoire du design, permet de moduler à l’infini des parois de tuiles en tissus. Ludiques et colorés, les Clouds se fixent entres eux et se suspendent par la suite au mur ou au plafond.
[Mathilde Pointeau]
Frères Bouroullec, Clouds |
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Habiter un nuage
Numen for Use
L’exposition Inside au Palais de Tokyo à Paris
propose de découvrir l’installation du
collectif Numen For Use qui se déploie dans le Hall du bâtiment, suspendue aux structures du Palais de Tokyo. Réalisée entièrement
avec du film transparent, l’installation organique est monumentale. Il est possible d’explorer
l’intérieur de l’œuvre suspendue à quelques
mètres du sol. C’est une expérience personnelle physique et mentale que nous offre Sven
Jonke, Christoph Katzler, Nikola Radeljkovic. Ils nous plongent dans nos réflexions,
notre bulle, notre intérieur profond dans un univers immersif …
[Charlotte Quesnel]
Numen For Use, Tape Tokyo. (2013) Photo : Junpei Kato courtesy Spiral/Wacoal Art Center
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Collectif zebra3 / Buy sellf, Le Nuage
Le Nuage est
un refuge périurbain,
une micro-architecture ludique et poétique qui propose un couchage expérimental
pour sept personnes. Cette micro-habitation est réalisée en bois et est
constituée de vitres en plexiglas.
Le Nuage est né d’une réflexion et d’un travail concernant la randonnée urbaine et périurbaine, « l’exploration des parcs et des périphéries urbaines comme on parcourt les grands espaces naturels ». En effet, l’hybridation des espaces, des temps et des pratiques devient de plus en plus courant dans le monde contemporain. La nature s’urbanise, mais également s’installe de plus en plus dans les villes.
La périurbanisation génère ainsi des espaces à exploiter et à conquérir.
« Le principe du nuage est de dormir ailleurs, en pleine nature. Ce refuge permet d’être à l’abri des intempéries, de se sentir protéger et ainsi de pouvoir trouver le sommeil aisément. Au réveil, il permet d’adopter un autre point de vue sur la ville.
Le Nuage est né d’une réflexion et d’un travail concernant la randonnée urbaine et périurbaine, « l’exploration des parcs et des périphéries urbaines comme on parcourt les grands espaces naturels ». En effet, l’hybridation des espaces, des temps et des pratiques devient de plus en plus courant dans le monde contemporain. La nature s’urbanise, mais également s’installe de plus en plus dans les villes.
La périurbanisation génère ainsi des espaces à exploiter et à conquérir.
« Le principe du nuage est de dormir ailleurs, en pleine nature. Ce refuge permet d’être à l’abri des intempéries, de se sentir protéger et ainsi de pouvoir trouver le sommeil aisément. Au réveil, il permet d’adopter un autre point de vue sur la ville.
Cette structure offre la
possibilité d’excursions aux frontières des villes et crée une hybridation
entre nomadisme et sédentarité. »
[Jocelin Verga]
[Jocelin Verga]
Collectif zebra3/ Buy sellf, Le Nuage
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La lumière des nuages
Caitlind Brown, Cloud
À l’occasion de la Nuit Blanche à Calgary, au Canada, l’artiste Caitlind Brown a présenté Cloud, une sculpture interactive à grande échelle construite en métal et composée de plus de 5 000 ampoules.
Cette sculpture représente
un nuage, elle invite le spectateur à
traverser une pluie de chaînes
permettant allumer les
ampoules et ainsi créer
l'illusion de la foudre.
[Morgane Boulet]
Caitlind Brown, Cloud |
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