dimanche 8 décembre 2013

Paroles de mur


Le Street Art, ou comment donner vie à la Rue:

1- Paroles de mur

Le « Street Art », communément appelé Art Urbain est un mouvement artistique datant des années 60, un mouvement qui est actuellement très actif. Ce type d’art se trouve dans les lieux publics, sous différentes formes. Les techniques varient en fonction des artistes : graffitis, pochoirs, mosaïques, stickers, affichages… Le Street Art est caractérisé par son état éphémère car sujet aux dégradations (intempéries, pollution, etc…). Néanmoins, étant de plus en plus connu et apprécié par le public, un public plutôt jeune, il continue à vivre et à se répandre dans le monde entier. Berlin, Melbourne ou encore Sao Paulo sont les villes les plus fleurissantes de Street Art. Elles abritent des chefs d’œuvres éblouissants ! [Eugénie Lacombe & Hugo Chaffiotte]
Dans ce dossier, nous nous intéressons aux Street-artistes travaillant sur les murs.

A R T I S T E S   /  R É A L I S A T I O N S  :

- Banksy -

Banksy est un artiste très connu de Street Art anglais, précurseur de ce type d'art, son identité n'est aujourd'hui toujours pas révélée. Il travaille dans la rue, particulièrement sur les murs depuis les années 1990 en utilisant des pochoirs et des bombes de peinture pour aller plus vite et éviter de se faire arrêter pendant ses séances de "graf". Artiste engagé, il défend son opinion à travers ses œuvres en détournant des faits politiques, par l'humour ou encore la poésie. Anticapitaliste, antimilitariste et anti-système, il n'hésite pas à provoquer pour dénoncer un système qui lui semble bancal. 
Exemple : Pochoir sur la frontière entre Israël et Palestine. 
Selon lui l'art se fait désormais dans la rue, graçe à internet le pouvoir est inversé, les plus modestes peuvent participer à l'art et se faire connaitre sans passer par les expositions et galeries d'art. Il dit lui-même "Tout ce qu'il vous faut c'est quelques idées et une connexion haut débit. Pour la première fois le monde bourgeois de l'art appartient au peuple. il s'agit d'en faire quelque chose".  Banksy a obtenu au fil du temps une grande notoriété, désormais considéré comme un précurseur et artiste inévitable du Street Art, certaines de ses œuvres ont été vendues plus d'un million d'euros. [Constance Barbeau]



- Jan Vormann -

Jan Vormann (http://www.janvormann.com/) est un artiste allemand né en 1983 à Bamberg. Il est à l'origine du mouvement DispatchworkIl sillonne les villes à la recherche de mur à combler. Ainsi, il répare, des murs de rue, d'édifices publics et de maisons privées avec des briques en plastique, pour la plupart des Lego. Par exemple,  pour sa série de Berlin "Dispatchwork", il a choisi des bâtiments encore endommagés par la Seconde Guerre mondiale. La brique de Lego touche toutes les générations à travers le monde : elle rend certaines personnes nostalgiques et, pour d'autres, elle est totalement d'actualité. Jan Vormann joue sur le contraste entre la brique de pierre et la brique en plastique.
Quelques phrases de Jan Vormann : “Since I lived in many of such cities, I am seeking to improve the appearance of public spaces in different ways, in terms
of what I consider improvement"
. "Depuis que j’ai vécu dans plusieurs de ces villes, je cherche à améliorer l’apparence des espaces publics de différentes
manières, en fonction de ce que je considère être une amélioration.
"
Aujourd’hui, beaucoup de personnes (artistes ou pas) ont rejoint ce mouvement qui est visible dans le monde entier ( http://www.dispatchwork.info/). [Magali Braud]








































- DALeast -

DALeast est un artiste chinois qui vit et travaille au Cap, en Afrique du Sud. 29 ans, identité secrète. Ses peintures insolites, qui font parfois des centaines de pieds de large, semblent tridimensionnelles et semblent avoir été créées à partir de milliers de minuscules éclats de métal. DALeast a montré un intérêt pour le dessin depuis deux ou trois ans. Quand il a grandi, il a étudié la sculpture à l'Institut des Beaux-arts dans sa ville natale de Wuhan, mais a abandonné dans la quatrième année. DALeast a été déçu par l'esprit conservateur et la méthode d'enseignement. Alors, il a rejoint JEJ, qui est l'une des équipes de la première génération de graffeurs actifs en Chine. DALeast  peuple les rues du monde entier, de la France à Hawaii en passant par la Grèce, l’Allemagne ou les Etats-Unis, avec des animaux sauvages et de créatures étranges nées d’un enchevêtrement de cables. [Shuhan Wang]


- Tilt -

Tilt est un artiste grapheur reconnu dans le monde entier. Originaire de Toulouse, il a appris son métier dans la rue. Depuis le moment ou il à fait ses premiers tags sur une rampe de skateboard, il s'est nourri de ses voyages pour imposer son style. Les créations de cet artiste sont constituées d'une succession de lettres aux formes courbes qui racontent une histoire sans vraiment pouvoir la décrypter entièrement. Comme il l'explique lui-même, c'est un processus de création rapide dans l'exécution, avec les plus souvent une ou deux couleurs. Il est aussi connu pour reproduire ces œuvres en sérigraphie sur des toiles qu'ils vends et exposent ensuite partout dans le monde. [Paulin Giret]

TILT - ANARCHY IN THE UK from BIG ADDICT on Vimeo.
l'Union Jack est composé de textes de la "Anarchy in the UK" des Sex Pistols.
Londres Décembre 2011

- Liliwenn -

Les artistes s’exprimant avec talent à travers la figuration du visage de l'être humain se font rares et la française Liliwenn en fait partie. En effet, cette dernière exprime avec brio ses idées grâce au Street Art et plus particulièrement sur les murs. De prime abord, on est frappé par la qualité et la justesse des visages qu'elle représente, ces derniers sont d'une grande taille et s'imposent face au spectateur. Liliwenn joue avec le regard et l'expression faciale des personnages qu'elle met en place. On est comme happé par ses œuvres et définitivement conquis par les nuances de noir et de blanc dont elle se sert très largement. [Théophile Collet]
site de l'artiste




- Invader -

Invader est un artiste de Street Art français né en 1969. Son travail consiste à reconstituer en mosaïques les personnages du célèbre jeu vidéo Space Invaders, édité en 1978. En effet, ce jeu n'ayant pas pût disposer des capacités technologiques et graphiques d'aujourd'hui, il était très pixelisé. Dans ses œuvres, Invader reproduit cet effet de pixellisation grâce à la mosaïque. Depuis la fin des années 1990, l'artiste opère sur des murs disséminés un peu partout dans le monde (Londres, Tokyo, New York, Paris…), tout en gardant son identité cachée car la majorité de ses œuvres sont créées de manière illicite, sur des bâtiments privés ou publics, sans l'accord des propriétaires. Ces mosaïques aux couleurs très vives sont la plupart du temps situées dans des lieux à forte affluence, bien en vue des passants. De plus, elles sont cimentées et souvent placées à des endroits inaccessibles, en hauteur par exemple. Cela leur permet de résister aux dégâts du temps ou aux dégradations. Par la multitude de ses créations (2500 environ), l’artiste souhaite donner l’impression qu’une invasion est en cours : «L’idée est d’envahir la planète en répandant dans les villes du monde entier des personnages inspirés principalement du célébrissime Space-Invaders » explique-t-il. L'artiste possède donc plusieurs démarches : l'invasion de l’espace visuel et public, le rapprochement entre le pixel et la mosaïque, et la transposition d'un jeu vidéo dans la réalité. [Louison Guilbaud]




- Tika -

Née en 1978 en Suisse, Tika est une jeune artiste du Street Art. Très rapidement attirée par l'art des rues, Tika commençe à les décorer dès son plus jeune âge (10ans) en collant des affiches de cirque qu'elle avait elle-même confectionnées. Ce ne sera que 9 ans plus tard qu'elle se lancera dans le graffiti.
C'est à l'aide de pochoirs, d'acrylique et de couleur en spray que Tika contraste les animaux stylisés composant ses tags avec de complexes textures et motifs. L'influence Sud Américaine, mais aussi de la mythologie américaine ainsi que de l’Hindouisme est très apparent dans le travail de Tika : la plus évidente étant le nom même de l'artiste, Tika(s), qui est le nom donné à la marque de la poudre rouge que les hindous utilisent pour marquer sur leur front. Depuis, l'artiste globe-trotteuse (ne limitant pas les espaces de son travail à un seul et unique pays mais au monde entier) a su développer son travail, donnant un aspect coloré et ludique aux espaces dans lesquels il se développe. L'art de cette Street Artist dégage une énergie singulière reflétant ses divers voyages mais également la vision qu'elle peut avoir de la société mondiale. Les œuvres de Tika peuvent être contemplées au travers des différentes rues du monde mais également dans de nombreuses galeries Européennes et Américaines. [Ophélie Brunet]




- Aakash Nihalani -

Aakash Nihalani est un artiste street art New Yorkais de Brooklyn. Il crée des graffs à base de ruban adhésif. ces œuvres sont principalement de couleurs fluorescentes afin d'attirer l’œil dans un coin de rue et donner une touche de couleurs, mais il fait également des œuvres en noir et blanc. Il joue avec les perspectives, crée de véritables illusions d'optique en combinant des formes géométriques simples (carrés, rectangles ou triangles). En disposant ses réalisations le long d'un mur, il crée des œuvres qui nous donnent l'impression de 3 dimensions, comme si les formes planaient entre les briques. Il utilise aussi des cartons ou réalise des superpositions de plusieurs couches de scotch comme dans son œuvre Mathemtical street art où les signes mathématiques sont réalisés de cette façon. Dans cette installation, il nous propose des opérations mathématiques d’éléments urbains comme l’addition de fenêtres. [Bettina Rambaud]
site de l'artiste



- Persu & Pedro -

Le Chien Mécanique est une œuvre réalisée à l'occasion de l’événement Over The Wall au cours de la première édition du voyage à Nantes. Cette œuvre a été réalisée dans la zone des machines de l'île par Persu et Pedro, deux grapheurs Nantais. La consigne pour cet événement étant de s'inspirer de l'environnement où se situe l'œuvre, les artistes ont décidé de créer un chien mécanique. Cette œuvre nous raconte l’histoire d’un chien mécanique venant du futur se baladant de mur en mur pour trouver des murs vierges car dans le futur qu’ils ont imaginé, tous les murs sont tagués. [Manon Rio]


- Jef Aérosol -

Issu de la première génération d'artistes de rue, Jef Aérosol a commencé à envahir les murs de sa ville natale, Nantes, avec des portraits de lui-même réalisés au pochoir dès les années 80. Il traite de thématiques très diverses offrant toutes sortes de portraits, allant de Ghandi à Jean Michel Basquiat. Il accompagne souvent ses portraits de citations. Pour Basquiat, par exemple, il écrit à côté du portrait "Je ne pense pas à l'art lorsque je travaille, j'essaie de penser à la vie". Il est reconnaissable par les flèches rouges omniprésentes sur ses œuvres et surtout connu pour son motif du "Sitting kid", qu'il a dispersé à travers le monde et que l'on peut retrouver jusque sur la muraille de Chine. Il propose une critique discrète et une vision poétique voire facétieuse du monde qui l'entoure, et considère qu'une œuvre de Street Art n'est pas vouée à rester figée, mais au contraire que son évolution, voire son agrémentation font corps avec l'œuvre elle-même. Jef Aérosol, quarantenaire modeste au blouson noir, très loin de l'iconographie actuelle de l'art de rue, fait partie de ces artistes qui ont contribué à faire du Street Art un art à part entière. [Sullivan Jolly]


- JR -

JR réalise des portraits photographiques en noir et blanc qu’il colle ensuite dans les rues. Il sillonne ainsi, accompagné de son fidèle camion-laboratoire photo, le monde entier.
Boosté par ses collages de rue grands formats, il lance en 2011 le projet Inside Out, le plus grand projet d’art participatif du monde. N’importe qui peut y adhérer et partager son histoire et celle de sa communauté. Les Cabines Photographiques parcourent les rues pour permettre au public de participer instantanément et gratuitement. Dernièrement, elles étaient au Palais de Tokyo où 2130 portrait on été tirés puis affichés sur le parvis, formant ainsi une monumentale œuvre collective[Camille Evrard]







- James Cochran -

James Cochran, connu sous le nom de Jimmy. C'est un peintre australien qui à la fin des années 90 a joué un rôle-clé dans le développement de la scène underground d’Adélaïde. C'est après l'obtention de son master en arts visuels que son style singulier apparaît : la fusion de son intérêt pour le graffiti développé dans la rue et celui pour la peinture à l'huile plus académique. Son travail "pointilliste" appelé "drip paintings" consiste à pulvériser la peinture enaérosol en points de coulure formant par couches successives des portraits et des paysages vibrants. Il détourne parfois l’iconographie religieuse pour réaliser ses sujets, d'Anne Frank à de simples anonymes. [Anaïs Bourcier]


- ChiliRV -


ChiliRV est un street artiste nantais qui placarde ses œuvres sur les mur de Nantes depuis près de 5 ans. Ses œuvres sont fabriquées à partir de mosaïques représentant des éléments issus de jeux vidéos (Pacman, Mario, Zelda,Space Invad er...). ChiliRV s'inspire de l'artiste international Space Invader en utilisant le même procédé: des figures réalisées en pixel art collés sur les murs à l'aide de ciment. On compte 61 mosaïques posées à Nantes, l'artiste essaye de partager ses créations et de les rendre accessible au maximum pour créer de l'étonnement ou un lien avec le public. "C'est juste histoire de partager un peu de pixels, un peu de couleur, sur des murs qui sont trop souvent gris" ChiliRV. [Tristan Riaud]




- Philippe Baudelocque -

Issu de l’école Nationale Supérieure des Arts décoratifs à Paris, Philippe Baudelocque nous plonge dans un univers figuratif à travers sa série de fresques intitulées «cosmic animal» représentant la faune. Ces œuvres éphémères suscitent admiration autant par sa fragilité dans un environnement urbain que par sa complexité au niveau des détails. En effet, Philippe Baudelocque n’utilise qu’une simple craie et du pastel pour créer un mélange de cellules organisées en cosmos. Un univers unique qui attise l’attention des passants par sa maitrise de la géométrie et des formes animales, univers transmis par son père, grand amateur de nature et peintre animalier. Rien n’a d’importance pour lui surtout pas les guerres de style qui divisent le monde du graffiti, il dessine juste pour son plaisir, parfaire son style et cherche à transmettre son héritage familiale sans dégrader les rues. [Tanguy Prigent]






- Martin Ron -


Né à London (Ontario) en 1943, Martin RON est un des artistes graffiti et street art les plus influents d'Argentine. Il est particulièrement connu pour ses immenses fresques murales. Entre 1960 et 1964, il étudie le graphisme à la H. B. Beal Technical and Commercial School. A travers ses peintures surréalistes, il cherche constamment à interpeller les passants, non seulement par la taille imposante des personnages qu'il peint, mais aussi par son goût pour les couleurs vives, directement issues de ses origines argentines. La plupart de ses oeuvres sont à Buenos Aires.



- Sara CONTI -

"NATIVITA' (AI CANI)" - Bruxelles(B) 2013 - circa 360x260cm

"La matriochka, je l’utilise comme un instrument pour m’exprimer. Je trouve que c’est un puissant symbole de féminité (entre autre). Mes matriochka sont sexuées, ça accentue cet aspect là. Je dis toujours que ce sont les Venus de Willendorf du XXIème siècle.
Sara Conti vit à Bruxelle et travaille partout en Europe, en collant "sauvagement" et en plein jour ses grandes compositions de papier découpé où trônent, comme des saintes, des reines ou des guerrières, ses Matriochkas stylisées et sexuées, image d'une féminité joyeuse, décomplexée. Elle développe un univers plastique fort, qui dépasse le seul intérêt décoratif ou tribal, pour flirter avec un militantisme joyeux, libre, tout en empruntant aux motifs de l'art populaire cette dimension visuelle et poétique qui rend ses collages tellement exaltants. [CC]
Nantes - 2007




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