LES ANGES et autres personnages ailés
Créatures célestes présentes dans chacune des trois religions monothéistes majoritaires en Occident, les anges sont des envoyés de Dieu. Ils sont des intermédiaires, des ambassadeurs entre l’homme et le divin. Parfois messager, l’ange peut aussi être la main de dieu et réaliser ses ordres. Il semble indispensable à l’expression de la puissance divine.
Créatures célestes présentes dans chacune des trois religions monothéistes majoritaires en Occident, les anges sont des envoyés de Dieu. Ils sont des intermédiaires, des ambassadeurs entre l’homme et le divin. Parfois messager, l’ange peut aussi être la main de dieu et réaliser ses ordres. Il semble indispensable à l’expression de la puissance divine.
Ces créatures ont leur rôle à jouer dans chacune des grandes étapes des religions. Le premier ange que l’on rencontre dans la bible est celui qui chasse Adam et Ève du paradis. Cet événement a amplement été illustré par les artistes.
Normalement invisible, l’ange se laisse parfois voir lors d’un rêve, d’une vision, il adopte alors une forme humaine. Cet envoyé divin est baigné de lumière surnaturelle. Il est parfois aussi lié à l’image du feu. Seuls certains anges sont connus au travers des texte religieux : Michel, Gabriel, Raphaël… Pour certaines personnes, il existe des milliers d’anges qui constituent une véritable «Armée Céleste».
Satan, l’ange déchu, incarne l’opposé de l’idéal angélique. Tentateur, accusateur, il est l’incarnation du mal et du péché. Eros ou Cupidon, petits anges de l'amour nous entrainent dans d'autres domaines vers d'autres envols.
Qu’ils flottent dans le domaine religieux, au cœur de traditions païennes, dans le ciel des tableaux ou dans notre imaginaire collectif, les personnages ailés traduisent sans doute notre rêve d'envol, notre envie de gagner le ciel…
Attention à la chute…
Attention à la chute…
Sainte Louna, Saint Léon et Saint Kilian.
LES AILES
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Choi Xoo Ang The wings , 2008
Artiste Coréen né en 1975, il fait ses études et obtient son
master en 2005 au Fine Art in Sculpture à l'université nationale de Séoul. The Wings de Choi Xoo Ang est une structure en résine peinte
à l'huile. Cette œuvre hyper réaliste, difforme et étrange joue sur
les émotions qu'éprouvent les spectateurs. Cette œuvre se compose de deux ailes d'ange en résine accrochées à une structure en
métal. Cette dernière est suspendue par 3 câbles en acier. L'artiste coréen Choi Xoo Ang a créé ses ailes d'ange à partir
de nombreuses mains faites en résine. Les mains se tiennent solidement entre elles. Les doigts,
imitant les plumes des ailes, sont tombant, relâchés et non crispés. Ils
apportent une légèreté et un côté aérien à l'œuvre.
©Choi XOOANG -The wings- 2008
|
The Wings peut être vu comme un vêtement, un accessoire que
l'on peut porter.
Les paumes de mains sont tournées vers le spectateur comme en un doux appel.
The Wings de Choi Xoo Ang est une oeuvre aussi énigmatique que fascinante.Les paumes de mains sont tournées vers le spectateur comme en un doux appel.
En effet, toutes ses mains qui se tiennent entre elles, créent deux magnifiques ailes d'ange. L'entraide et la confiance permettent de bâtir des choses incroyables. L'obsession de l'Homme a toujours été, un jour de prendre son envol. Choi Xoo Ang, par son œuvre, nous pose la question de l'envol. Physiquement et métaboliquement, l'Homme ne pourra jamais prendre son envol au sens propre. Mais peut-être que grâce à l'entraide et à la cohésion, l'Homme peut s'élever tel un ange.
Saint Melvin Bossis
La machine volante de De Vinci
“L’oiseau est un instrument qui fonctionne selon les lois
mathématiques et l’homme n’a qu’à mettre au point une machine susceptible de
reproduire chacun de ses mouvements”, De Vinci.
Léonard de Vinci a réalisé plusieurs croquis de machine
volante. L’un de ces croquis est l’Ornithoptère. Pour sa création, il a étudié
le vol des oiseaux et a tenté de reproduire
les mouvements de battements d'aile dans l’ornithoptère.
Croquis des ailes de l’Ornithoptère
L’Ornithoptère vient du nom “Ornithos” du grec "oiseau" et “Ptéron”, "aile".
Passionné par le vol, il passait des heures à observer les
oiseaux. Ainsi il a analysé le décollage et l'atterrissage de ces
volatiles. Il met en évidence le rôle essentiel du centre de gravité et du
centre de poussée. Après avoir longuement observé les ailes des oiseaux ainsi
que leurs fonctions et la position des plumes, il conçoit une machine qui
ressemble à des ailes d'oiseaux qui se mettent sur les bras d’un homme.
La machine volante de De Vinci
les mouvements de battements d'aile dans l’ornithoptère.
Croquis des ailes de l’Ornithoptère |
L’Ornithoptère vient du nom “Ornithos” du grec "oiseau" et “Ptéron”, "aile".
Cette machine utilise comme source d’énergie la force
musculaire humaine. Mais Léonard n’a jamais réussi à faire voler sa machine. Le
problème était le même que pour ses autres machines volantes : malgré
l’amélioration du système avec des ressorts cette machine demandait trop de
force physique : l’énergie musculaire humaine était insuffisante.
Aujourd’hui, ce rêve de pouvoir s’envoler comme un oiseau est
devenu réalité. Grâce à des nouvelles technologies et les efforts fournis par
les scientifiques.
Un ornithoptère a finalement été créé, il est équipé d’un
moteur de 24 chevaux, il a volé pendant 14 secondes à 88 km/h sur un peu plus
de 300 mètres.
A l’époque, le rêve de beaucoup d’hommes, était de pouvoir
voler et de découvrir ce qui se cache au-delà du ciel. Beaucoup d’inventions
se tournaient vers ce but et De Vinci était sur le point de découvrir le moyen
d’y parvenir. Cette machine aurait permis aux Hommes d’obtenir des ailes et tels
des anges, de rejoindre les cieux.
Sainte Mélanie DELAUDE
Aile de cire, 2007, Patrick Neu.
Patrick Neu est un artiste contemporain français au travail
très singulier. A travers ses œuvres, il aime interroger la matière et cela se
traduit par des créations étonnantes, réalisées avec des matériaux souvent peu
conventionnels et parfois inédits.
Son œuvre Aile de cire a été exposée durant l'été
2015, au Palais de Tokyo à Paris, à l'occasion de la première grande exposition
de l'artiste.
Cette pièce, représentant une aile d'ange a été entièrement
réalisée en cire, ce qui lui confère une grande fragilité. En effet, Patrick
Neu est un artiste qui oppose dans ses œuvres la fragilité des matériaux qu'il
emploie à la force symbolique que dégagent les objets qu'il représente. Ainsi,
il questionne le rapport entre les objets que nous voyons et ce à partir de
quoi ils ont été réalisés.
Patrick Neu - Aile de cire, 2007 - © Renaud Gaultier
L’œuvre nous rappelle également le personnage d'Icare, le fils de l'architecte athénien Dédale dans la mythologie grecque. En effet, le mythe nous raconte la mort du jeune homme, qui, après que son père lui eut confectionné des ailes (à partir de plumes collées entre elles à l'aide de cire) afin de lui permettre de s'échapper du labyrinthe du Minotaure, s'approcha trop près du soleil et fit fondre ses ailes.Ce mythe aborde la thématique du désir de l'Homme à vouloir aller toujours plus loin, quitte à en courir les risques et rappelle le caractère éphémère de la vie humaine.Aile de cire, 2007, Patrick Neu.
Patrick Neu - Aile de cire, 2007 - © Renaud Gaultier |
Patrick Neu approche également cette notion dans son travail, comme en témoignent la fragilité de ses pièces. Une autre de ses œuvres, Camisole de force en ailes d'abeilles, une sculpture réalisé avec des milliers d'ailes d'abeilles et également présentée au Palais de Tokyo en est un autre bel exemple.
Sainte Marianne Guillot
Des créations guidées par un
rêve : voler
Panamarenko, né en 1940, est un artiste plasticien belge très polyvalent, qui touche notamment à la peinture, la sculpture, l’assemblage… tout en s’intéressant aux sciences dont la physique. Il porte également un intérêt particulier à la recherche des nouvelles énergies qui pourraient faire fonctionner ses créations.
C’est un inventeur avec beaucoup d’imagination et d’intelligence, qui conçoit des engins flottants, submersibles ou même encore volants. Panamarenko étant passionné par l’aéronautique, il recherche toujours de nouvelles innovations techniques de vol.
Raven's Variable Matrix, Panamarenko, en 2000, 165 x 510 x 364 cm,
moteur, aluminium, feutre et polycarbonate.
A travers une démarche fantaisiste, il développe une certaine poétique autour du mécanisme du vol. Avec ses créations utopiques, il fait rêver, jusqu'à rendre accessible, à chacun, l'idée de voler. Lors de l'exposition de ses créations, l’observateur se retrouve projeté dans un monde fantastique et imagine les engins en état de marche. La contemplation de ses productions fait fonctionner l'imagination des observateurs.
Ses "machines" paraissent sortir de l’imagination d’un enfant mais elles sont en réalité le résultat d’une grande réflexion technique et mathématique, bien loin de l’innocence apparente de ses engins.
Maquette du Raven’s Variable Matrix, Panamarenko, 2000
La volonté de l’artiste, de créer des moyens de transports fonctionnels, le différencie d’artistes comme Tinguely, chez qui les machines fonctionnent tant bien que mal. Cependant, Panamarenko est un inventeur qui fait facilement penser à Léonard De Vinci. Voler les fascine et ils ont tous les deux eu cette volonté d'élaborer des concepts ingénieux pour pouvoir s’envoler. Tout comme Léonard De Vinci, Panamarenko a su développer son sens de l’observation, notamment celle de la nature et des oiseaux, pour résoudre la problématique de : « comment l’homme peut-il parvenir à voler ? ». On retrouve cette inspiration chez les deux artistes dans les ailes de chauve-souris de Léonard De Vinci et les ailes d’oiseaux de Panamarenko. Ils ont également beaucoup expérimenté avant d’arriver à un concept fonctionnel.
Sa démarche, qui va du rêve à la construction, en passant par des étapes de dessins, des maquettes et des tests, lui a permis de créer des engins comme le Raven's Variable Matrix, une hybridation entre la machine et l’oiseau. Le Raven's Variable Matrix, produit en 2000, est l’une des créations de Panamarenko qui illustre bien l'inspiration de la nature, car l’engin est composé d’ailes ressemblant fortement à des ailes de cigogne, avec leurs extrémités noires. Cette hybridation met en avant le côté poétique de son engin volant …
Sainte Margot Chevallereau
Des créations guidées par un rêve : voler
Raven's Variable Matrix, Panamarenko, en 2000, 165 x 510 x 364 cm, moteur, aluminium, feutre et polycarbonate. |
Ses "machines" paraissent sortir de l’imagination d’un enfant mais elles sont en réalité le résultat d’une grande réflexion technique et mathématique, bien loin de l’innocence apparente de ses engins.
Maquette du Raven’s Variable Matrix, Panamarenko, 2000 |
Sa démarche, qui va du rêve à la construction, en passant par des étapes de dessins, des maquettes et des tests, lui a permis de créer des engins comme le Raven's Variable Matrix, une hybridation entre la machine et l’oiseau. Le Raven's Variable Matrix, produit en 2000, est l’une des créations de Panamarenko qui illustre bien l'inspiration de la nature, car l’engin est composé d’ailes ressemblant fortement à des ailes de cigogne, avec leurs extrémités noires. Cette hybridation met en avant le côté poétique de son engin volant …
Sainte Margot Chevallereau
APPARITIONS et RAVISSEMENTS
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Rêve ou réalité ?
Dans la première moitié du XVIIème siècle, George de la Tour peint une
huile sur toile, aujourd’hui exposée au Musée d'Arts de Nantes. Y sont
représentés deux protagonistes que tout semble opposer.
Tout d’abord ils sont placés aux extrémités du tableau. Il s’agit d’une
enfant avec des habits brodés, se tenant debout, face à un vieil homme assis,
endormi avec un livre ouvert sur les genoux. Sur une table, une
chandelle éclaire leurs visages. Pourtant à la même distance de
la flamme, ils sont éclairés différemment. L'intensité lumineuse est beaucoup
plus forte sur le visage de la jeune fille que sur celui de l'homme dont la
peau arbore des teintes plus foncées, orangées. Ils ne semblent donc pas être
sur le même plan.
Cela pourrait expliquer qu’il ne s’agit pas d’un enfant comme les autres,
et que cette lumière blanche qui lui donne un air angélique porte en elle une dimension surnaturelle. En effet, c’est un ange et le vieil homme n’est autre que Joseph. L'ange vient lui demander de ne pas répudier sa
femme, la Vierge Marie, qui est enceinte et lui recommande d'appeler son
fils Jésus. C’est une des interprétations de ce mystérieux tableau.
Le Songe de Saint Joseph, de George de la Tour, première moitié du XVIIème siècle.
Huile sur toile de 930 x 810 mm
La position de sa main qui se détache sur le fond sombre est un détail qui pourrait confirmer qu’il s’agit d’un ange, même si ses ailes ne sont pas représentées. La
grâce de son geste pourrait indiquer qu’il s'exprime en chantant, la paume
vers le ciel portant sa voix. C’est là une caractéristique des anges.
Dans d’autres tableaux, comme celui de Nicolas Mignard L’apparition
de l’ange à Joseph, l’ange est plus facilement identifiables étant
représenté avec des ailes.
Par ailleurs, la flamme de la chandelle peut-être l'incarnation du divin
que l'on ne peut pas voir, cachée par son bras. De la Tour cache la source de lumière pour n'en donner à voir que sa réflexion sur le visage de l'ange, intermédiaire entre les deux mondes.
La chandelle, dont la flamme file car Joseph a oublié d'en couper la mèche avec le
ciseau à moucher, est un élément souvent présent dans les vanités. Pour Bachelard, un philosophe de la
première moitié du XXème siècle, la chandelle est un "sablier qui s'écoule
vers le haut". Symbole de l'instant, du temps qui passe, de
l'éphémère, sa flamme est souvent utilisée dans les peintures du Caravagisme.
Dans cette peinture qui s’intitule Le Songe de Saint Joseph, on
ne sait pas si l’ange se trouve réellement face à Joseph ou si ce n’est que
l’illustration de ce qu’il voit en rêve. Cette apparition fait alors vaciller
la frontière entre le rêve et le réel.
Sainte Amélie WEHRUNG
Rêve ou réalité ?
Le Songe de Saint Joseph, de George de la Tour, première moitié du XVIIème siècle.
Huile sur toile de 930 x 810 mm
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Sainte Amélie WEHRUNG
Le sexe des anges
Ernest Pignon Ernest - La cathédrale de Montauban - 2009
Ernest Pignon-Ernest, Cathédrale de Montauban, 2009
Technique mixte triptyque, photographie, dessins
91 x 168 cm
De son vrai nom Ernest Pignon, Ernest Pignon-Ernest est un artiste plasticien né en 1942 à Nice. Il marquera l’art urbain en France, tout comme Buren. Étant un artiste engagé, il retranscrit les problèmes sociaux et humains par des dessins qui ne sont pas pris au hasard.
Pour réaliser ses œuvres, l’artiste à besoin de saisir l’essence d’un lieu, de puiser dans son histoire afin de retrouver les souvenirs qui s’y cachent. Il cherche la lumière afin de capter au mieux l’espace. Une fois ce travail effectué, c’est dans son atelier qu’il va réaliser l’image qu’il a décidé d’intégrer au paysage. Généralement, ce dessin est une représentation humaine à l’échelle 1, reproduite par sérigraphie. C’est ensuite à la nuit tombée, qu’Ernest Pignon-Ernest installe ses dessins dans la ville.
Influencé par l'art du Caravage, ses images éphémères entre en contact avec le monde extérieur. L'artiste convertit un lieu en espace plastique et tente d’établir une relation entre cet espace, le dessin et le public, révélant à la surface des murs ce qui est tombé dans l’oubli.
Décor sur la façade de la cathédrale de Montauban
Dans le cadre d’une exposition « Ingres et les modernes », l’artiste a souhaité réaliser deux anges monumentaux pour les installer à l'entrée de la cathédrale de Montauban. Ces deux anges sont tirés tout droit du tableau d’Ingres « Le Vœu de Louis XIII ». Cette toile d’Ingres témoigne de son admiration de l'art de la Renaissance italienne et du Classicisme français avec quelque chose de baroque dans la figure des anges. Le tableau sera installé, grâce à l’acharnement de Ingres, dans la Cathédrale de Montauban en 1826.
Ingres, Le vœu de Louis XIII (1824)
Après avoir étudier de près le tableau d’Ingres, Ernest Pignon Ernest reproduit à sa manière les silhouettes féminines ou plutôt les féminines silhouettes des anges. L’artiste souhaite alors retrouver quelque chose des esquisses d’Ingres. C’est un véritable dialogue entre le dessin actuel, celui du passé et le lieu qui les reçoit. Il dessine les anges dans la même dynamique que ceux du tableau de Ingres, mais les dénude dévoilant leur sexe féminin.
L’œuvre In situ d’Ernest Pignon-Ernest à connu malgré tout des mécontentements. Ainsi pour les chrétiens, un ange est asexué (Concile de Nicée II en 787). Certaines personnes ont été choquées par l’œuvre découverte au petit matin, et trois d’entre elles sont même venues recouvrir le sexe des deux anges d’un voile de papier. L’artiste ne comprend pas très bien pourquoi cette censure a eu lieu, il voulait juste créer un dialogue entre la ville et son exposition « Ingres et les modernes », son projet n’a rien d’antireligieux.
Remettre au jour un mystère qui deviendra poussière car éphémère, relève d'une certaine beauté. La polémique donne à la proposition d'Ernest Pignon Ernest une autre dimension mais permet à l’artiste de faire entendre sa voix et de donner sens à son travail.
Sainte Capucine Brossier
Ernest Pignon Ernest - La cathédrale de Montauban - 2009
Ernest Pignon-Ernest, Cathédrale de Montauban, 2009
Technique mixte triptyque, photographie, dessins
91 x 168 cm
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De son vrai nom Ernest Pignon, Ernest Pignon-Ernest est un artiste plasticien né en 1942 à Nice. Il marquera l’art urbain en France, tout comme Buren. Étant un artiste engagé, il retranscrit les problèmes sociaux et humains par des dessins qui ne sont pas pris au hasard.
Pour réaliser ses œuvres, l’artiste à besoin de saisir l’essence d’un lieu, de puiser dans son histoire afin de retrouver les souvenirs qui s’y cachent. Il cherche la lumière afin de capter au mieux l’espace. Une fois ce travail effectué, c’est dans son atelier qu’il va réaliser l’image qu’il a décidé d’intégrer au paysage. Généralement, ce dessin est une représentation humaine à l’échelle 1, reproduite par sérigraphie. C’est ensuite à la nuit tombée, qu’Ernest Pignon-Ernest installe ses dessins dans la ville.
Influencé par l'art du Caravage, ses images éphémères entre en contact avec le monde extérieur. L'artiste convertit un lieu en espace plastique et tente d’établir une relation entre cet espace, le dessin et le public, révélant à la surface des murs ce qui est tombé dans l’oubli.
Influencé par l'art du Caravage, ses images éphémères entre en contact avec le monde extérieur. L'artiste convertit un lieu en espace plastique et tente d’établir une relation entre cet espace, le dessin et le public, révélant à la surface des murs ce qui est tombé dans l’oubli.
Décor sur la façade de la cathédrale de Montauban
Dans le cadre d’une exposition « Ingres et les modernes », l’artiste a souhaité réaliser deux anges monumentaux pour les installer à l'entrée de la cathédrale de Montauban. Ces deux anges sont tirés tout droit du tableau d’Ingres « Le Vœu de Louis XIII ». Cette toile d’Ingres témoigne de son admiration de l'art de la Renaissance italienne et du Classicisme français avec quelque chose de baroque dans la figure des anges. Le tableau sera installé, grâce à l’acharnement de Ingres, dans la Cathédrale de Montauban en 1826.
Ingres, Le vœu de Louis XIII (1824)
Après avoir étudier de près le tableau d’Ingres, Ernest Pignon Ernest reproduit à sa manière les silhouettes féminines ou plutôt les féminines silhouettes des anges. L’artiste souhaite alors retrouver quelque chose des esquisses d’Ingres. C’est un véritable dialogue entre le dessin actuel, celui du passé et le lieu qui les reçoit. Il dessine les anges dans la même dynamique que ceux du tableau de Ingres, mais les dénude dévoilant leur sexe féminin.
L’œuvre In situ d’Ernest Pignon-Ernest à connu malgré tout des mécontentements. Ainsi pour les chrétiens, un ange est asexué (Concile de Nicée II en 787). Certaines personnes ont été choquées par l’œuvre découverte au petit matin, et trois d’entre elles sont même venues recouvrir le sexe des deux anges d’un voile de papier. L’artiste ne comprend pas très bien pourquoi cette censure a eu lieu, il voulait juste créer un dialogue entre la ville et son exposition « Ingres et les modernes », son projet n’a rien d’antireligieux.
Remettre au jour un mystère qui deviendra poussière car éphémère, relève d'une certaine beauté. La polémique donne à la proposition d'Ernest Pignon Ernest une autre dimension mais permet à l’artiste de faire entendre sa voix et de donner sens à son travail.
Sainte Capucine Brossier
Les ailes, symbole de divinité
La plaque Burney est une plaque de terre cuite datée de la période paléo-babylonienne (1792-1750 av. J.-C.). Originaire du sud de la Mésopotamie (aujourd'hui l'Irak), elle est conservée au British Museum. Elle représente une femme ailée en haut-relief. Les chercheurs ne sont pas d’accord sur son identité : s'agit-il d'Ishtar, d'Ereshkigal ou de Lilith.
The Burney Relief,
photo ©Davide Ferro
Le fait que la pièce ait été cuite dans un four et non séchée au soleil témoigne de son importance car seules les œuvres d'art et d'architecture les plus significatives ont été créées de cette manière : comme le bois était rare dans le sud de la Mésopotamie, il n'était pas utilisé à la légère pour chauffer des objets en argile. Une fois que la pièce a été cuite et refroidie, elle a été peinte avec un fond noir, la femme et les animaux qui l’entourent en rouge, blanc et noir. Seuls les symboles du bâton et de l’anneau de justice, le collier de la femme et sa coiffure étaient dorés. Les traces de couleur originales peuvent encore être détectées sur la pièce aujourd'hui même si elles ont quasiment disparues au cours des siècles.
Reconstitution des couleurs de la plaque,
©Trustees of the British Museum
On sait qu’il s’agit très certainement d’une déesse puisqu'elle porte la coiffe à cornes des divinités mésopotamiennes et tient la baguette et l'anneau sacré dans ses mains. Ses jambes se terminent par des serres d’oiseaux de proie, semblables à ceux des deux chouettes qui l’entourent. Ses longues ailes multicolores pointant vers le bas, qui indiquent qu’elle est une déesse du Monde Souterrain et le fond noir suggérant la nuit lui ont valu la désignation moderne de « La Reine de la nuit ».
Cependant l’identité de la déesse reste un mystère, chercheurs et spécialistes n’arrivant pas à se mettre d’accord. En effet le motif de la femme nue était courant en Mésopotamie et les différents éléments iconographiques pourraient correspondre à plusieurs divinités ailées : Ishtar, Lilith, ou Ereshkigal.
La première hypothèse serait la démone de la nuit Lilith, à la longue chevelure et pourvue d’ailes. Mais la taille du relief suggère qu’il s’agit d’un relief dédié au culte, et l’on sait que les Mésopotamiens ne vouaient aucun culte aux démons. Il est donc peu probable que la figure représentée soit Lilith.
Plusieurs éléments correspondraient à la déesse Ishtar aussi appelée Inanna, la déesse de l’amour sexuel et de la guerre. Elle est la seule déesse associée aux lions, présents sur la plaque, et le long de la base de la plaque se trouve un motif représentant des montagnes, ce qui renvoie à la maison d’Inanna : la crête des montagnes de l’Est. Enfin, les chouettes, les ailes et les serres d’oiseaux de la figure pourraient correspondre à la représentation d’Inanna sous son aspect de Déesse-Chouette et déesse des courtisanes.
Enfin, la sculpture pourrait également représenter Ereshkigal, la sœur et rivale d’Ishtar, la déesse régnant sur le Monde Souterrain (l’Enfer), souvent représentée avec des ailes de chauve-souris et avec des pieds remplacés par des serres d'oiseau de proie.
Sainte Morgane Givelet
Les ailes, symbole de divinité
La plaque Burney est une plaque de terre cuite datée de la période paléo-babylonienne (1792-1750 av. J.-C.). Originaire du sud de la Mésopotamie (aujourd'hui l'Irak), elle est conservée au British Museum. Elle représente une femme ailée en haut-relief. Les chercheurs ne sont pas d’accord sur son identité : s'agit-il d'Ishtar, d'Ereshkigal ou de Lilith.
The Burney Relief,
photo ©Davide Ferro
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Le fait que la pièce ait été cuite dans un four et non séchée au soleil témoigne de son importance car seules les œuvres d'art et d'architecture les plus significatives ont été créées de cette manière : comme le bois était rare dans le sud de la Mésopotamie, il n'était pas utilisé à la légère pour chauffer des objets en argile. Une fois que la pièce a été cuite et refroidie, elle a été peinte avec un fond noir, la femme et les animaux qui l’entourent en rouge, blanc et noir. Seuls les symboles du bâton et de l’anneau de justice, le collier de la femme et sa coiffure étaient dorés. Les traces de couleur originales peuvent encore être détectées sur la pièce aujourd'hui même si elles ont quasiment disparues au cours des siècles.
Reconstitution des couleurs de la plaque,
©Trustees of the British Museum
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On sait qu’il s’agit très certainement d’une déesse puisqu'elle porte la coiffe à cornes des divinités mésopotamiennes et tient la baguette et l'anneau sacré dans ses mains. Ses jambes se terminent par des serres d’oiseaux de proie, semblables à ceux des deux chouettes qui l’entourent. Ses longues ailes multicolores pointant vers le bas, qui indiquent qu’elle est une déesse du Monde Souterrain et le fond noir suggérant la nuit lui ont valu la désignation moderne de « La Reine de la nuit ».
Cependant l’identité de la déesse reste un mystère, chercheurs et spécialistes n’arrivant pas à se mettre d’accord. En effet le motif de la femme nue était courant en Mésopotamie et les différents éléments iconographiques pourraient correspondre à plusieurs divinités ailées : Ishtar, Lilith, ou Ereshkigal.
La première hypothèse serait la démone de la nuit Lilith, à la longue chevelure et pourvue d’ailes. Mais la taille du relief suggère qu’il s’agit d’un relief dédié au culte, et l’on sait que les Mésopotamiens ne vouaient aucun culte aux démons. Il est donc peu probable que la figure représentée soit Lilith.
Plusieurs éléments correspondraient à la déesse Ishtar aussi appelée Inanna, la déesse de l’amour sexuel et de la guerre. Elle est la seule déesse associée aux lions, présents sur la plaque, et le long de la base de la plaque se trouve un motif représentant des montagnes, ce qui renvoie à la maison d’Inanna : la crête des montagnes de l’Est. Enfin, les chouettes, les ailes et les serres d’oiseaux de la figure pourraient correspondre à la représentation d’Inanna sous son aspect de Déesse-Chouette et déesse des courtisanes.
Enfin, la sculpture pourrait également représenter Ereshkigal, la sœur et rivale d’Ishtar, la déesse régnant sur le Monde Souterrain (l’Enfer), souvent représentée avec des ailes de chauve-souris et avec des pieds remplacés par des serres d'oiseau de proie.
Sainte Morgane Givelet
L'amour Victorieux
L’Amour victorieux de Caravage est un tableau réalisé entre 1601 et 1602 sur commande de Vincenzo Giustiniani, aristocrate et riche banquier de Rome. A partir de cette époque le Caravage concentre son travail sur des œuvres religieuses commandées par le clergé et ce tableau est l'une de ses dernières commandes profanes. Il s'agit de l'un de ses tableaux les plus ambigus.
« L’Amour victorieux », Caravage (1601-1602), conservé à la Gemäldegalerie de Berlin.
En effet cette œuvre représente Cupidon sous les traits d'un jeune garçon, brun, nu qui exhibe son sexe sans aucune pudeur avec un air joyeux et aguicheur. Habituellement, Cupidon est représenté sous les traits d'un jeune garçon angélique et idéalisé, parfois asexué. Ici le regard de Cupidon est directement porté vers le spectateur, ce qui peut le déstabiliser. Nous pouvons nous demander si son regard est un regard moqueur, amoureux ou si c’est un piège qu’il nous tend. Cupidon semble en équilibre sur une table recouverte d’un drap blanc. Sa jambe droite s’avance vers le spectateur tandis que l’autre est repliée en arrière. Nous pouvons mettre en lien cette pose avec la sculpture de Michel Ange Le Génie de la Victoire (1532-1534) pour le tombeau de Jules II.
« Le Génie de la Victoire », Michel Ange (1532-1534).
La représentation de Cupidon, l’allégorie de l’amour, nous déstabilise autant par son réalisme que par ses traits peu angéliques. Cet ange ne représente pas la beauté incarnée, il a un air d’enfant des rues. Le caractère sexuel ambigu de ce tableau semble avoir été relevé récemment car à l’époque de sa création, l'œuvre n’a pas provoqué de réactions de ce genre. Cupidon, ici, possède de grandes ailes d’aigle foncées dans son dos, et dans sa main droite il tient des flèches (son attribut classique). Si nous prêtons bien attention, nous pouvons aussi distinguer qu'il tient également un arc dans cette main, avec une corde cassée. Nous pouvons supposer que Cupidon vient de tirer une flèche et qu’il a tiré si fort que la corde a lâché. Par terre autour de lui, nous pouvons retrouver des emblèmes de passions humaines tels un violon et son archet, un luth et une partition qui seraient la représentation de la musique, ainsi qu'une armure, un sceptre et une couronne qui symboliseraient la royauté et la guerre, et aussi une équerre et un compas qui représenteraient les architectes, enfin un globe astral que nous pouvons associer au savoir, et également des feuilles et peut-être des instruments d'un peintre pour représenter l’art. Tous ces attributs se retrouvent en désordre par terre, autour de Cupidon, autour de l’amour, comme pour insinuer que l’amour est plus fort que toute autre passion humaine.
Cette scène ressemble par quelques points à une vanité qui aurait été perturbée par l'amour et mise en désordre. Caravage peint à la fois une sujet mythologique, une scène de genre, une nature morte, pour représenter une scène qui aurait un caractère religieux. La technique du clair-obscur est utilisée de manière très accentuée, ce qui permet de mettre en avant le personnage par sa carnation très claire ainsi que le drap blanc en opposition au fond quasiment noir. Notre regard est donc focalisé sur lui car c’est la seule lumière du tableau. De plus, la dimension du tableau nous confronte directement à cet ange de taille humaine (la toile mesure 1m56 de hauteur sur 1m16 de largeur). L’allégorie de l’amour est ici trouble car nous sommes confrontés à une interrogation : le jeune garçon est-il Cupidon qui tente de nous séduire ou s’agit-il d’un garçon qui serait déguisé en Cupidon et dans ce cas tenterait de nous duper ?
Sainte Sarah Lods
L’Amour victorieux de Caravage est un tableau réalisé entre 1601 et 1602 sur commande de Vincenzo Giustiniani, aristocrate et riche banquier de Rome. A partir de cette époque le Caravage concentre son travail sur des œuvres religieuses commandées par le clergé et ce tableau est l'une de ses dernières commandes profanes. Il s'agit de l'un de ses tableaux les plus ambigus.
« L’Amour victorieux », Caravage (1601-1602), conservé à la Gemäldegalerie de Berlin. |
En effet cette œuvre représente Cupidon sous les traits d'un jeune garçon, brun, nu qui exhibe son sexe sans aucune pudeur avec un air joyeux et aguicheur. Habituellement, Cupidon est représenté sous les traits d'un jeune garçon angélique et idéalisé, parfois asexué. Ici le regard de Cupidon est directement porté vers le spectateur, ce qui peut le déstabiliser. Nous pouvons nous demander si son regard est un regard moqueur, amoureux ou si c’est un piège qu’il nous tend. Cupidon semble en équilibre sur une table recouverte d’un drap blanc. Sa jambe droite s’avance vers le spectateur tandis que l’autre est repliée en arrière. Nous pouvons mettre en lien cette pose avec la sculpture de Michel Ange Le Génie de la Victoire (1532-1534) pour le tombeau de Jules II.
« Le Génie de la Victoire », Michel Ange (1532-1534). |
La représentation de Cupidon, l’allégorie de l’amour, nous déstabilise autant par son réalisme que par ses traits peu angéliques. Cet ange ne représente pas la beauté incarnée, il a un air d’enfant des rues. Le caractère sexuel ambigu de ce tableau semble avoir été relevé récemment car à l’époque de sa création, l'œuvre n’a pas provoqué de réactions de ce genre. Cupidon, ici, possède de grandes ailes d’aigle foncées dans son dos, et dans sa main droite il tient des flèches (son attribut classique). Si nous prêtons bien attention, nous pouvons aussi distinguer qu'il tient également un arc dans cette main, avec une corde cassée. Nous pouvons supposer que Cupidon vient de tirer une flèche et qu’il a tiré si fort que la corde a lâché. Par terre autour de lui, nous pouvons retrouver des emblèmes de passions humaines tels un violon et son archet, un luth et une partition qui seraient la représentation de la musique, ainsi qu'une armure, un sceptre et une couronne qui symboliseraient la royauté et la guerre, et aussi une équerre et un compas qui représenteraient les architectes, enfin un globe astral que nous pouvons associer au savoir, et également des feuilles et peut-être des instruments d'un peintre pour représenter l’art. Tous ces attributs se retrouvent en désordre par terre, autour de Cupidon, autour de l’amour, comme pour insinuer que l’amour est plus fort que toute autre passion humaine.
Cette scène ressemble par quelques points à une vanité qui aurait été perturbée par l'amour et mise en désordre. Caravage peint à la fois une sujet mythologique, une scène de genre, une nature morte, pour représenter une scène qui aurait un caractère religieux. La technique du clair-obscur est utilisée de manière très accentuée, ce qui permet de mettre en avant le personnage par sa carnation très claire ainsi que le drap blanc en opposition au fond quasiment noir. Notre regard est donc focalisé sur lui car c’est la seule lumière du tableau. De plus, la dimension du tableau nous confronte directement à cet ange de taille humaine (la toile mesure 1m56 de hauteur sur 1m16 de largeur). L’allégorie de l’amour est ici trouble car nous sommes confrontés à une interrogation : le jeune garçon est-il Cupidon qui tente de nous séduire ou s’agit-il d’un garçon qui serait déguisé en Cupidon et dans ce cas tenterait de nous duper ?
Sainte Sarah Lods
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour
Antonio Canova (1757 à Possagno - 1822 à Venise) était un sculpteur et peintre italien. Il est né dans une famille de tailleurs de pierre. Il apprend dès son plus jeune âge l'art de la taille du marbre. Il étudie l'art antique et sculpte, tout au long de sa vie, diverses statues inspirées des mythologies grecque et romaine. Il est renommé pour la délicatesse de ses sculptures sur marbre. Son œuvre est considérée comme l'archétype de la sculpture néoclassique.
Antonio CANOVA (1757 - 1822)
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour
Marbre - H : 1,55 m ; L : 1,68 m ; P : 1,01 m
MR 1777
Paris, musée du Louvre © 2010 Musée du Louvre / Raphaël Chipault
« Psyché ranimée par le baiser de l’Amour » est une œuvre qui a connu un succès immédiat. Il est possible de faire tourner la statue, grâce à son socle mobile grâce à la poignée (invisible sur la photo), afin d’admirer la sculpture sous tous ses angles. Cette œuvre est une sculpture représentant deux amants en pleine étreinte : le roi de l’amour Amour (ou Cupidon) et Psyché, fille de Vénus.
Le jeune homme est ailé et porte un carquois tandis que la jeune fille est complètement abandonnée dans les bras de son bien-aimé. Cette scène est une représentation d’étreinte qui néanmoins ne parait pas statique. Les personnages sont pris en action dans un mouvement d'union. Lui descendant du ciel, elle s’élevant depuis la terre. Cette tension est d’ailleurs assez symbolique : il s’agit de la réunion d’un Dieu et d’une mortelle. Chacun des corps est orienté dans des sens opposés. Les jambes de Psyché se prolongent vers la droite et invitent au regard tandis que la partie inférieure du corps d’Amour se trouve plus en retrait et dirigée vers la gauche.
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour (vue générale, de dos) - Antonio CANOVA
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour (vue générale, de profil, ailes en lumière) - Antonio CANOVA
Cette sculpture de marbre blanc subtilement taillée et d’une telle qualité que l’on peut discerner parfaitement le travail de texture entre les différents éléments (peaux, plume, drapé, socle…) sur la surface du marbre. Il est aussi possible d’apprécier la lumière se diffuser dans la finesse du marbre des ailes de Cupidon, qui lui donne ainsi l’illusion de légèreté et de voler.
Saint Vincent Lassegue
Antonio Canova (1757 à Possagno - 1822 à Venise) était un sculpteur et peintre italien. Il est né dans une famille de tailleurs de pierre. Il apprend dès son plus jeune âge l'art de la taille du marbre. Il étudie l'art antique et sculpte, tout au long de sa vie, diverses statues inspirées des mythologies grecque et romaine. Il est renommé pour la délicatesse de ses sculptures sur marbre. Son œuvre est considérée comme l'archétype de la sculpture néoclassique.
Antonio CANOVA (1757 - 1822)
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour
Marbre - H : 1,55 m ; L : 1,68 m ; P : 1,01 m
MR 1777
Paris, musée du Louvre © 2010 Musée du Louvre / Raphaël Chipault
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« Psyché ranimée par le baiser de l’Amour » est une œuvre qui a connu un succès immédiat. Il est possible de faire tourner la statue, grâce à son socle mobile grâce à la poignée (invisible sur la photo), afin d’admirer la sculpture sous tous ses angles. Cette œuvre est une sculpture représentant deux amants en pleine étreinte : le roi de l’amour Amour (ou Cupidon) et Psyché, fille de Vénus.
Le jeune homme est ailé et porte un carquois tandis que la jeune fille est complètement abandonnée dans les bras de son bien-aimé. Cette scène est une représentation d’étreinte qui néanmoins ne parait pas statique. Les personnages sont pris en action dans un mouvement d'union. Lui descendant du ciel, elle s’élevant depuis la terre. Cette tension est d’ailleurs assez symbolique : il s’agit de la réunion d’un Dieu et d’une mortelle. Chacun des corps est orienté dans des sens opposés. Les jambes de Psyché se prolongent vers la droite et invitent au regard tandis que la partie inférieure du corps d’Amour se trouve plus en retrait et dirigée vers la gauche.
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour (vue générale, de dos) - Antonio CANOVA |
Psyché ranimée par le baiser de l’Amour (vue générale, de profil, ailes en lumière) - Antonio CANOVA |
Saint Vincent Lassegue
L’Ange Rouge
Pierre à gauche, Gilles à droite. Young-Ah Kim pour l'Express Styles |
Pierre et Gilles est le pseudonyme du couple d'artistes plasticiens français formé par le photographe Pierre Commoy, et le peintre Gilles Blanchard. Ils vivent et travaillent en région parisienne.
Depuis 1976, ils créent des œuvres à quatre mains entre peinture et photographie. Pierre photographie et Gille peint. Leurs créations mettent en scène leurs proches, des anonymes ou des célébrités, à travers des portraits populaires, dans des décors sophistiqués construits grandeur nature en atelier. Leur univers se situe à mi-chemin entre la théâtralité et le kitsch dans des tons ultra saturés et très lumineux. Mais cette apparente naïveté cache souvent des sujets très précis.
Une fois la photographie tirée sur toile, commence un méticuleux travail de peinture. Ces créateurs d’images ont constitué une iconographie singulière explorant la frontière entre l’histoire de l’art et culture populaire.
Pierre et Gilles : Icare, Oiseau meneur 2013. |
Comme on peut le voir, cette toile reprend le mythe d’Icare qui est ici incarné par Jonathan Forte Scannapieco, danseur du Lido. Pierre et Gilles ont décidé de le représenter en oiseau meneur affublé des longues plumes rouges qu’il a emprunté aux danseuses du Lido, et qui semble prédire son destin funeste. Derrière lui, le ciel est bleu pour rappeler l’ambiance des cabarets. Son attitude semble nous montrer qu’Icare ne se rend pas compte du danger. Comme s’il s’apprêtait à voler inconsciemment… Posé sur un rocher dans cette nature qui semble venir tout droit d’un rêve, il est prêt à s’envoler. Cet « Ange rouge » part conquérir le cœur d’hommes et de femmes au risque de se bruler les ailes. Cet envoyé de Dieu fait corps avec la nature. Malgré cette toile d’araignée faite de strass, qui semble faire barrière entre lui et le soleil, sa destinée semble être déjà sellée.
Saint Arthur Pieto
LA CHUTE
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Le saut dans le vide
« Le Saut dans le vide », 20 x 26 cm, 5, rue Gentil-Bernard, Fontenay-aux-Roses, octobre 1960. |
Yves Klein est un artiste plasticien du 20ème siècle connu pour ses nombreux monochromes et son pigment bleu IKB. Fasciné par le vide, l’artiste avoue à sa femme le désir d’un jour pouvoir voler. Prenant comme exemple des moines bouddhistes capables de léviter, en 1960 rue Gentil-Bernard, Fontenay-aux-Roses, Yves Klein se lance dans ses essais. Accompagné par deux photographes, Harry Shunk et de John Kender, il va s’élancer d’un muret et se laisser tomber. Sa chute est en réalité amortie par une toile tendue par ses amis judokas. Comme nous pouvons le voir sur le photomontage, ses amis ont été "effacés" afin de laisser croire à l’envol de l’artiste.
© Adagp, Paris 2007 Les images du photomontage, « Le Saut dans le vide », Action artistique d'Yves Klein. |
Suite à cette expérience, il sort une fausse édition du « journal du dimanche » consacrée à l’exploration du vide le 27 novembre 1960. Le titre était : « Un homme dans l'espace ! Le peintre de l'espace se jette dans le vide ! ». Cette édition met l’artiste à l’honneur et traduit d’un certain égocentrisme de sa part. Mais il aspirait à laisser une trace de sa communication avec le monde.
Journal « Dimanche 27 novembre 1960 »
La performance d’Yves Klein avait pour but d’habiter
l’espace pour l’expérimenter, le peindre et rencontrer ce vide qui l’attirait
tellement. Afin de la vivre pleinement, cela lui demandait « d’y aller par lui-même,
avec une force individuelle autonome, en un mot, il doit être capable de
léviter. » Yves Klein, extrait de Dimanche 27 novembre 1960 Le journal d'un
seul jour, (IMMA 036), 1960
Sainte Clara-Line Oger
Plongeon intérieur
Quelques details de la video "L'ascension " de Bill Viola.
De l'impact à la remontée du corps
Bill Viola, pionnier de l’art vidéo, réalise en 2000 « Ascension ». Une lumière bleue, latérale, énigmatique, éclaire la scène, matérialise l’action et le mouvement. Un homme, vêtu de blanc s'immerge dans l'image durant 10 minutes. Voilà le temps que dure ce tableau vivant. 10 minutes pendant lesquelles vous retenez votre respiration. 10 minutes. Ralenti. L’homme percute l’eau. Pieds, jambes, buste, bras écartés, tête entrent dans l’eau. Le corps descend vers le fond. Reste un moment immobile. Suspendu. Remonte lentement vers la surface. Bras écartés, formant une croix. Volupté, ampleur, lenteur. Les bulles d’air formées au moment de l’impact symbolisent comme des ailes autour des bras du personnage et une auréole au-dessus de sa tête. L’homme est au carrefour entre la vie et la mort, il se fraye un passage métaphorique entre le monde réel et le monde abstrait. L’expérience du ralenti sert à tromper, jouer avec le temps. Le rendre palpable. Le temps devient matière. Vous entrez dans le tissu infinitésimal du mouvement. Distendre l’action pour la présenter en 10 minutes lorsqu’elle ne dure en réalité que quelques secondes. Bill Viola vous donne la possibilité d’observer des choses impossibles dans le monde réel : des choses décomposées, des éléments détendus, des émotions dilatées. Le mouvement s’efface, s’absente face à une lenteur imposante. Vient ensuite l’eau. C’est un élément essentiel de l’œuvre de Bill Viola, l’eau. Elle est le moyen de parler à la fois de la naissance et de la mort. Submerger et immerger le personnage autant que le spectateur dans et par les images, voici l’objectif. "Réveiller l’âme" nous dira l’artiste qui aime filmer le temps, la mort, la force des éléments et l’invisible.
Sainte Delphine Le Mao
Sainte Delphine Le Mao
La chute d'Icare
Créée en 1947 par Henri Matisse, "la chute d'Icare" est réalisé en papier découpé recouverts d'aplats de gouache. Le peintre développera cette technique dans la dernière
décennie de sa vie alors qu’il était malade. Une technique qui
simplifie les formes et permet des assemblages rythmés et poétiques.
Ce collage a été publié dans l’album Jazz, composé
de 20 planches inspirées de ses souvenirs de cirques, de voyages ou de contes
et d’annotations. On retrouve dans « La chute d’Icare »,
l’inspiration d’une histoire de la mythologie grecque :
Dédale et son fil Icare sont emprisonnés dans un
labyrinthe et pour s’en y échapper Icare construit des ailles en cires, mais celui-ci
s’approche trop près du soleil ne suivant pas les conseils de son père, il
tombe alors dans la mer et finit noyé.
Dans cette oeuvre, on voit une silhouette noire, d’une
grande simplicité, découpée et collée sur une feuille avec un aplat bleu profond
qui représente le ciel où se trouve quelques étoiles jaunes. Seul détail dans
cette silhouette, un cœur rouge, rouge comme la passion, la vie ou le
sang ? On ne sait pas si Icare vole, ses bras semblent vouloir imiter les
ailes d’un oiseau, ou s’il est en train de chuter comme le suggère le mythe.
Le contraste des couleurs vives et pures donne un aspect brut à l’œuvre et exprime une certaine violence, une dynamique et il est difficile de
savoir à première vue si son sujet est joyeux ou triste.
Dans ce collage, Icare est comme un homme voulant
repousser ses limites et donc qui se veut libre de toutes contraintes liées à
la raison. Il veut s’élever jusqu’aux étoiles, dans le ciel, mais il ne peut
échapper à sa condition humaine. D’ailleurs, il est représenté sans ses ailes,
et ne peut être confondu avec un ange.
Est-ce que Matisse, alors malade, que l’on avait
surnommé le Ressuscité après une lourde opération,
montre à travers ce tableau, qu’il sait que la mort est proche et qu’il ira
rejoindre les étoiles prochainement. Cela pourrait expliquer le choix de ce
sujet. Matisse s’est peut-être identifié à cette histoire d’un point de
vue artistique les dernières années de sa vie.
Sainte Marie Donnou
Sainte Marie Donnou
Décalage angélique
Denis Darzacq - Hyper n°20, 2008, ©Denis Darzacq, On-gallery |
Hyper est
une série de quinze photographies couleur. Le décor est commun à toutes : le
supermarché. Denis Darzacq invite de jeunes danseurs des rues à adopter une
pose ou un mouvement. Ainsi, il fige et capture ces instants en photographiant
ces corps en lévitation. Les images n’ont fait l’objet d’aucun trucage
numérique ou photomontage ; ce que l’on voit dans ces clichés, même si cela
semble improbable, s’est réellement produit.
Denis Darzacq - Hyper n°14, 2008, ©Denis Darzacq, On-gallery |
Ces mises en scène
aériennes, oscillent entre légèreté et gravité, entre
illusion et réalité. En effet, l’artiste vient confronter deux éléments. D’un
côté l’hypermarché, ce temple moderne dédié à la consommation, et de l’autre
ces corps agiles et libres qui viennent en opposition à la rigidité et à
l’organisation impeccable des rayons. Ici, le photographe insiste de manière
rigoureuse sur l’univers à la fois pop, aseptisé voire anxiogène des
supermarchés lieu sacré de la surconsommation. A travers ces
sujets, Darzack dénonce ainsi le consumérisme, le conformisme social et la
standardisation. Dans cet environnement ordinaire, la puissance de ces corps
suspendus dans les airs nous interpelle. On y perçoit une notion de
transgression, une certaine part de folie. Ces danseurs refusent la soumission
et le silence face à cette société qui les bride. Transpirant de vitalité,
c’est comme s’ils prenaient leur envol, à la recherche d’une élévation mais
surtout de la liberté absolue. Paradoxalement, on peut y percevoir une sorte de
flottaison voire une chute probable et douloureuse.
Ces mises en scène
aériennes, oscillent entre légèreté et gravité, entre
illusion et réalité. En effet, l’artiste vient confronter deux éléments. D’un
côté l’hypermarché, ce temple moderne dédié à la consommation, et de l’autre
ces corps agiles et libres qui viennent en opposition à la rigidité et à
l’organisation impeccable des rayons. Ici, le photographe insiste de manière
rigoureuse sur l’univers à la fois pop, aseptisé voire anxiogène des
supermarchés lieu sacré de la surconsommation. A travers ces
sujets, Darzack dénonce ainsi le consumérisme, le conformisme social et la
standardisation. Dans cet environnement ordinaire, la puissance de ces corps
suspendus dans les airs nous interpelle. On y perçoit une notion de
transgression, une certaine part de folie. Ces danseurs refusent la soumission
et le silence face à cette société qui les bride. Transpirant de vitalité,
c’est comme s’ils prenaient leur envol, à la recherche d’une élévation mais
surtout de la liberté absolue. Paradoxalement, on peut y percevoir une sorte de
flottaison voire une chute probable et douloureuse.
Denis Darzacq - Hyper n°5, 2008, ©Denis Darzacq, On-gallery |
Ces photographies
nous plongent finalement dans notre quotidien ; on peut aisément s’identifier
aux protagonistes, ce qui nous renvoie à la place que l’on occupe dans la
société, aussi complexe soit-elle.
Sainte Laëtitia Gérard
Le
Christ Moderne selon The kid
© 2015 THE KID Blessed in the lamb whose blood flows + détails
Blessed in the lamb whose blood flows est une sculpture en silicone platine, peinture à l’huile, fibre de verre acier, et cheveux humains à taille réel. Réalisée par The Kid en 2015, cette œuvre fait partie d’une série d’œuvres consacrée à la nouvelle génération de jeunes de la rue, intitulée « Until the quiet comes ». C’est cette même phrase qui est tatouée sur le buste de ce jeune homme qui a le regard vide, épuisé ou déjà mort. Il se fait prendre par un vautour qui l’emporte avec lui. Les côtes et les bras lacérés par l’animal traduisent un combat acharné remporté par le vautour. Avec un certain angle de vue, les ailes de l'oiseau viennent se positionner sur le dos du jeune homme qui ressemble alors à un ange déchu. Cependant le titre de l’œuvre se traduit par « Béni sois l'agneau dont le sang coule » ce qui nous amène à une connotation religieuse renforcée par les ailes de vautours qui forment une croix dans le dos de l’homme. De plus il est recouvert de blessures similaires à celles qui sont décrites sur le Christ (entailles dans les côtes) et ses pieds prennent la même position que ceux de Jésus dans de nombreuses représentations du sacrifice.
Similitudes entre une représentation du Christ et l'oeuvre de The Kid
Saint Cédric Marmonnier
© 2015 THE KID Blessed in the lamb whose blood flows + détails |
Blessed in the lamb whose blood flows est une sculpture en silicone platine, peinture à l’huile, fibre de verre acier, et cheveux humains à taille réel. Réalisée par The Kid en 2015, cette œuvre fait partie d’une série d’œuvres consacrée à la nouvelle génération de jeunes de la rue, intitulée « Until the quiet comes ». C’est cette même phrase qui est tatouée sur le buste de ce jeune homme qui a le regard vide, épuisé ou déjà mort. Il se fait prendre par un vautour qui l’emporte avec lui. Les côtes et les bras lacérés par l’animal traduisent un combat acharné remporté par le vautour. Avec un certain angle de vue, les ailes de l'oiseau viennent se positionner sur le dos du jeune homme qui ressemble alors à un ange déchu. Cependant le titre de l’œuvre se traduit par « Béni sois l'agneau dont le sang coule » ce qui nous amène à une connotation religieuse renforcée par les ailes de vautours qui forment une croix dans le dos de l’homme. De plus il est recouvert de blessures similaires à celles qui sont décrites sur le Christ (entailles dans les côtes) et ses pieds prennent la même position que ceux de Jésus dans de nombreuses représentations du sacrifice.
Similitudes entre une représentation du Christ et l'oeuvre de The Kid |
Saint Cédric Marmonnier
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