mercredi 8 novembre 2017

LA CHAUSSURE

Si la chaussure a pour fonction initiale la protection de nos fragiles pieds, elle est intimement lié  au monde de la mode et de l'élégance tout en étant le marqueur de certaines revendications sociales. Devenue aujourd'hui l'objet par excellence d'une époque de consommation gargantuesque, elle suscite logiquement l'intérêt de l'art et des artistes. 
De Jan Van Eyck à Michel Blazy en passant par Magritte, l'histoire commune entre la chaussure et l'art épouse la condition humaine et, peut-être, plus particulièrement celle de la femme, s'évade vers un monde onirique et fantasmagorique, et encore, enlace le moi intime de l'artiste que l'a pensée. 

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L'artiste surhausse, à sa sauce, sa chaussure à l'usure
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Un certain regard sur la condition de la femme

Joana VASCONCELOS, Marylin, 2009

Joana VASCONCELOS, Marylin

Joana Vasoncelos est née en France et vit au Portugal. Artiste contemporaine elle est notamment connue pour ces œuvres monumentales qui souvent remettent en question la symbolique des objets, des matériaux ou des formes. Le statut de la femme dans la société est un sujet récurrent dans ses œuvres. Une de ses sculptures les plus connues, La Fiancée, est un lustre fabriqué entièrement en tampons hygiéniques, qui a fait parler d’elle notamment à cause du refus des commissaires du château de Versailles de la présenter en 2012 lors de l'exposition consacrée à l'artiste, par peur de choquer le public.

 Joana VASCONCELOS, Fiancée

Marylin est aussi une œuvre qui interroge la place de la femme. C’est une sculpture de 3 mètres de haut sur 4 mètres de long représentant 2 escarpins entièrement fabriqués à partir de casseroles et de leurs couvercles. Fabriqués en inox, ces ustensiles de cuisine reflètent parfaitement la lumière et donne ainsi un aspect très brillant à ces chaussures. Exposées dans la Galerie des Glaces du Château de Versailles en 2012, ces chaussures profitaient de toute la réflexion des miroirs de la salle pour paraître encore plus brillantes et à en devenir presque précieuses comme tous les autres objets et décorations de la galerie. 

L’artiste a très clairement expliqué son inttention dans la fabrication de cette œuvre. Elle a voulu interroger la place de la femme dans la société et montré « 2 visages » de celle-ci. La première est celle de la femme moderne et forte qui n’hésite pas à s’assumer. Cette femme qui travaille, qui a un rôle public et qui ose porter des talons hauts pour s’affirmer mais aussi pour montrer son coté glamour. Mais dans cette sculpture le matériaux choisi fait écho à une autre facette de la femme : la ménagère, qui elle, doit s’occuper de sa famille et notamment de la cuisine avec toutes ses casseroles. Toutes ces responsabilités ne sont pas faciles à gérer et sont lourdes à porter : comme ces chaussures faites d’acier. 

Le type de chaussures n’est pas non plus choisi au hasard. L’escarpin est une chaussure avec une forte cambrure et un talon très haut qui fait mal au pied, qui n’est pas agréable à porter. Avec toutes ces choses ont pourrait penser que l’artiste s’apitoie sur le sort des femmes dans la société mais pourtant cette sculpture nous en montre aussi la puissance. D’une part avec le choix du titre de l’œuvre qui revoie à Marilyn Monroe qui incarne la femme s’assumant en tant que femme séductrice et puissante. De plus les couvercles sont agencés de façon à former une armée de bouclier protégeant le pied et la femme en général. Enfin les reflets produit par la matière nous revoient à une impression de puissance de la femme miroitante et qui ne se laisse pas marcher sur les pieds.

Ce bon vieux Clément MOINARDEAU


Zoulikha BOUABDELLAH, Silence, 2008

Sa vie en quelques lignes
Zoulikha Bouabdellah est une artiste qui grandit à Alger et qui rejoindra ensuite la France en 1993. Elle vit et travaille désormais à Casablanca.
Les œuvres de l’artiste explore souvent les problématiques de la mondialisation. Pour cela elle utilise la vidéo, le dessin, la photographie. Ses œuvres ont pour but de troubler des règles établies ou imposées. L’artiste par ses œuvres est "convaincue que l'art doit unir et non diviser".

"Silence" est une œuvre composée d’une succession de tapis de prières orientales rouges vif. Notre oeil est attiré par les paires d’escarpins disposées au centre de chaque tapis de prière. Pourtant en se rapprochant on observe que les escarpins ne sont pas placés directement à même le tapis. L’artiste en a découpé le centre faisant référence à la règle qui impose d‘enlever ses chaussures avant de prendre place pour la prière. Chaque tapis est identique et disposé de la même manière avec une paire d’escarpin similaire.
Par cette œuvre l’artiste rend hommage aux femmes se battant pour leurs droits au sein de la société musulmane. Cette œuvre rend hommage à ses femmes : à leur force et leur sang-froid.

Zoulikha BOUABDELLAH, Silence

Une artiste engagée
Cette installation fut réalisée en 2008. Elle la revendique en tant que femme de culture musulmane et femme féministe.
Zoulikha Bouabdellah est une musulmane moderne ; elle veut changer l’image des femmes musulmanes souvent vues comme faibles, soumises et silencieuses.
L’œuvre exprime la frontière entre deux mondes : un premier celui des traditions et des règles imposées par la religion et d’un second évoquant la modernité, le dépassement de soi, l’ouverture au monde occidentale.

Une œuvre à double sensPourquoi l’œuvre se nomme-t-elle « Silence » ? Ce titre a plusieurs sens celui du silence de la prière mais aussi la condition de la femme dans le monde arabe. Ce titre fait référence au monde du rêve. L’œuvre devient « le trône de la lumière et du rêve ».

Zoulikha BOUABDELLAH, Silence

Une œuvre contestée Après avoir exposé son œuvre « Silence » dans de grandes villes telles Berlin, Paris, New York ou Madrid, l’œuvre fut retirée d’une exposition à Clichy-la-Garenne en 2015 ; cela peu après les attentats de Charlie Hebdo. Elle fut jugée trop agressive et insultante pour la communauté musulmane. L’artiste s’est autocensurée car elle ne voulait pas que son œuvre soit mal interprétée et jugée provocatrice.

Pensé et écrit par l'inaltérable Chalotte Kaplan 



Masaya KUSHINO, The bird-witched, 2014

Masaya KUSHINO, The bird-witched


Mais quel est cet objet : une chaussure, un oiseau ou une œuvre d’art inaccessible? Il semblerait que ces trois réponses soient justes. Cette chaussure pour le moins atypique oscille entre quotidien et extraordinaire. Elle fait partie d’une série de trois pièces imaginées en 2014 par le designer japonais Masaya Kushino. Leur évolution va de l’escarpin fantaisiste à la tête de chimère spectaculaire. 


Mythologie 
Bien que ce soulier chimérique ne soit pas composé d’une tête de lion, d’un corps de chèvre et d’une queue de serpent, comme le veux la mythologie grecque, il conserve son caractère terrifiant et mystérieux. Il dégage une certaine puissance par ses couleurs ternes et ses matières raffinées évoquant les tapisseries du Moyen-Age ainsi que les vêtements de haute couture. Pour cette série, l’artiste s’inspire de l’art du peintre japonais Ito Jakuchu. Il reprend ses motifs de fleurs et d’animaux et les sublime par de vraies plumes sur ses chaussures.

Masaya KUSHINO, The bird-witched


La métamorphose 
Ainsi en portant cette chaussure, la femme se transforme en rapace aux pattes d’or. Elle incarne un animal ailé, sauvage et précieux, réservé à la cour et aux rois. On pourrait parler d’oiseau désiré et défendu. C’est un joyau rendu inaccessible par la hauteur du talon conférant puissance et grandeur à la femme qui le porte. Cet objet du quotidien devient en effet un réel objet de curiosité grâce à sa patte ornée de dorure constituant le talon qui intrigue et attire le regard. Notre esprit hésite entre rigidité et assurance technique et subtilité de la forme sculptée. Kushino crée des pièces de haute couture hybrides à la fois animales et organiques regroupant plumes de paons, fleurs, cornes de bélier ou encore griffes de poulet. On ne peut s’empêcher ici de penser à Von Rothbart et Odile sa fille, oiseaux maudits et maléfiques du Lac des Cygnes de Tchaïkovsky. C’’est donc la séduction qu’évoque ici l’œuvre de Masaya Kushino, arme de puissance pour la femme. Cette comparaison confrère un caractère inquiétant à cette chimère d’or et de plume. 

De vraies chaussures 
Cependant malgré toute la symbolique de cette pièce, l’artiste Masaya Kushino défend l’aspect fonctionnel de la chaussure. « Les chaussures stimulent visuellement la sculpture ou toute autre œuvre d’art en trois dimensions, mais elles ont aussi fondamentalement l’avantage d’être portable», commente l’artiste. Non ces pièces ne sont pas seulement à admirer mais aussi à porter. A vous de trouver l’ocassion adéquate. Mais attention, ces chaussures ne sont pas en vente : elles constituent des pièces uniques le plus souvent destinées à des musées. 

Exposition 
Malgré un départ difficile au Japon, ces œuvres font maintenant partie de la collection permanente du Musée national d’Art Moderne de Kyoto et ont été exposées temporairement au Brooklyn Museum dans le cadre de l’exposition « Talons tueurs : l’art de la chaussure à talons hauts » du 10 septembre 2014 au 15 février 2015. 



Elle écrit comme elle respire : Sixtine Puthod

Jean Honoré FRAGONARD, Les heureux hasards de l'escarpolette, 1769

Le célèbre tableau Les Heureux Hasards de l’Escarpolette traduit la volonté du baron Saint-Julien à exprimer le désir qu’il porte à sa maîtresse : « Je désirerais que vous peignissiez Madame sur une escarpolette qu’un évêque mettrait en branle ». Projet proposé au peintre Doyen, celui-ci offusqué d’une demande aussi déplacée impliquant un homme d’Eglise, orienta le commanditaire vers le peintre français Jean-Honoré Fragonard (1732-1806).

JH Fragonard, Les heureux hasards de l'escarpolette

Après un parcours riche en formation et un voyage à Rome, le retour en France de Fragonard le propulse dans la société du XVIIIe ; la Cour le réclame, son atelier s’installe au Louvre et les commandes s’enchaînent. Prédisposé aux scènes mythologiques ou encore à la peinture d’Histoire, le peintre abandonne rapidement toutes valeurs morales pour laisser place aux scènes d’amusements et à la frivolité du style Rococo. Défile alors une série de scènes sensuelles et érotiques, témoignant des tendances sexuelles de l’époque, qui offrent à Fragonard une réputation libertine. Il accepta d’ailleurs la responsabilité d’exécuter la commande du baron malgré une œuvre importante déjà entamée, le sujet étant source d’une renommée assurée.
Comme prévu, la toile peinte entre 1767 et 1769 fait parler d’elle : une scène cachée dans la forêt luxuriante laisse entrevoir une jeune femme jouant de ses charmes sur une balançoire, entourée de deux hommes. Placée au centre de la toile, le jupon rose de la maîtresse créé le mouvement du balancé, tout comme sa chaussure... On se questionne alors sur la trajectoire de celle-ci qui guide notre regard vers l’homme dans les buissons : le baron. Il s’amuse de la situation coquine qui s’offre à lui ; son amante, d’un air tentateur, jette sa chaussure afin de révéler les dessous de sa robe. On assimile alors la chaussure, non plus comme anodine, mais comme la clé d’une scène de badinage osée.

Prendre son pied avec Marie Breuillon Grisez

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Un pas de plus vers un monde onirique


Gwen MURPHY, Foot fetish, 2005


Gwen MURPHY, Foot fetish

Des chaussures peu banales

L’Américaine Gwen Murphy, diplômée de la Boston University College of Fine Arts. Son travail comprend de la sculpture, de l’illustration et de la peinture. Mais ce qui va nous intéresser chez cette artiste contemporaine, c’est… Non pas ses chaussures personnelles bien sûr, mais ses créations dont les supports sont des chaussures de Monsieur tout le monde. Son concept : redonnez vie à des chaussures qui ne sont plus portées en leur sculptant un visage. C’est souvent effrayant, et cela, dans tous les sens du terme, heureusement que le petit côté kitsch de ces œuvres viennent sauver le tout. Bon arrêtons les critiques négatives et avouons tout de même que chaque œuvre possède réellement sa personnalité, son faciès, ses expressions et pour ça, on peut tirer notre chapeau à Gwen Murphy. 


Le nouveau crush d'anto (à effacer sans dec')

Une conversation qui m’a apporté des connaissances supplémentaires sur l’artiste, un extrait où l’artiste me dit qu’elle raccroche ses œuvres sans arrêt aux chaussures du fait que quand celle-ci était petite elle voyait sans arrêt des visages, des expressions dans ses souliers ainsi que ceux de ses parents ou amis. L’expression sentimentale ou faciale de ses pseudos sculptures restent néanmoins bien réalisé puisque certaines de ces chaussures nous montrent un réel visage où l’on aperçoit des attributs qui font de nous des humains, mais sur du cuir porté par nos chers et tendres pieds. Elle considère ces chaussures comme des jumeaux. 

Le fétichisme pour source d’inspiration pourrait-on penser ? Peut-être pas aux yeux de l’artiste qui aujourd’hui tient un studio et fait ce qu’elle aime. 

Actuellement, la plupart des visages de chaussures sont fabriqués par Gwen Murphy entièrement en bois. Bien sûr, ils ne peuvent pas être portés. 


Proposition en parallèle par Anthony Ménégon :



Anthony Ménégon, jamais lèche botte 




Erik DIETMAN, Le proverbe Turc, 1988-1998


Erik DIETMAN, Le proverbe Turc

Afin de  comprendre le Proverbe Turc il faut saisir la personnalité de l’homme qui l’a imaginé. Mais comment définir Erik Dietman quand celui-ci est à peu près le seul à avoir réussi à se définir ? Il est vrai que son attitude individualiste et la pluralité de sa personnalité laisse peu de place à une définition net et précise de cet  « électron libre ». Libre penseur et amoureux des mots, il a su faire de sa vie un mélange de ses affinités. Il intègre dans ses œuvres tant bien la sculpture, la peinture que l’écriture et les jeux de mots. Comme les artistes du Nouveau Réalisme ou du Pop Art, il va apporter une nouvelle dimension à l’objet dans l’art.

Notre DIETMAN en question
Il est arrivé à Paris dans les années 60. A ce moment là de sa vie, il manquait d’argent et faisait les poubelles afin de se nourrir. Tout ce qu’il trouvait, il le cassait le soir même puis il le reconstituait. C’est ainsi qu’il commença l’art, grâce à  cette procédure qui lui permettait d’encrer l’objet dans l’art.

"Pour moi, c'est le monde qui est une sculpture, et dans le monde il y a les mots qui sont insuffisants et que j'aide à ma façon en leur fabriquant des objets".
Erik Dietman

Usant, à ses débuts des rebuts, du détournement autant que de la récupération, il joue avec les mots et les objets du quotidien. S’en suivi l’utilisation du sparadrap dès 1962, avec lequel il commença sa série « d’objets pansés ». Il recouvre alors toute sorte d'objets à l'aide de sparadrap. Pour Dietman, cet enveloppement ne cache pas les choses mais les unit, « augmente leur réalité tout en conservant leur intégrité ». A cette époque on le nomme  même le roi du sparadrap mais aussi le bronze du pauvre.

Erik DIETMAN, Le proverbe Turc

« La poubelle et devenu un petit peu maigre alors je travaille du bronze maintenant » dit-il avec autodérision  lors d’une interview d’INA en 1995

Et oui, oublié le sparadrap, c’est en 1980, que  le bronze prendra sa place, il deviendra la matière principale de ses œuvres. C’est aussi à cette époque que son œuvre Le Proverbe Turc fait son apparition.
Cette œuvre monumentale se constitue de 40 paires de chaussure en bronze et de 80 bougies disposées une par une dans chaque chaussure. Cette œuvre est très mystérieuse par son titre. De plus, rangées et alignées les unes à côté des autres, les paires de chaussures donnent cette impression de masse, d’une armée sans hommes.

Les paires de chaussures qui ont servi de modèle appartiennent presque toujours  à l’artiste. L’œuvre lui est très personnelle puisque c’est la ré-interprétation de l’un de ses rêves, il racontait qu'il avait fait un rêve où, en Turquie, retrouver ses chaussures avec des bougies allumées, fichées dedans signifiait qu'on était indésirable… Peut être que face à sa marginalité, il se sentait indésirable. Car il avait choisi de vivre en France plutôt qu'en Suède mais rêvait toujours d'ailleurs. Peut  être avait-il songé à vivre en Turquie… De plus , en choisisse de réaliser en bronze des chaussures, il oppose un objet qui sert à se déplacer et une matière lourde, difficile à déplacer, comme s'il était tiraillé entre   deux idées contraires : le mouvement et l’immobilité.



Clair comme de l'eau de roche, écrit par Blanche Justeau 


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La chaussure qui sied l'artiste



Alexander McQUEEN, Fantastique Créature




Alexander McQUEEN, Fantastique Créature

Bienvenue dans le monde féérique d’Alexander McQueen !



Les escarpins « Armadillo » représentent parfaitement l’univers décalé et original du couturier londonien, Alexander McQueen. Lorsqu’on voit ce style de chaussures pour la première fois on reste sans voix. C’est un mélange d’un style à la fois féérique et futuriste.  On reste étonné sur les courbes de la forme, de la semelle,  du talon ou encore des cristaux sur les bordures… Rapidement, une question nous interpelle: mais ou va t’on positionner notre pied ? On se demande qui pourrait bien porter ce genre de chaussures? On s’imagine déjà tomber en essayant de marcher avec. Ce modèle semble inconfortable de par sa forme mais aussi par sa hauteur. La plupart d’entre nous ne sommes pas capable de marcher avec grâce et dignité sur de tels escarpins !


A coup sûr, lorsqu’on croise ce modèle on sait qui a eu l’audace et l’originalité de les porter ! Puisque ces chaussures furent emblématiques grâce à la collaboration entre Alexander McQueen et Lady Gaga. La rencontre entre les deux artistes était une évidence.  

La chanteuse, portant des créations plus extravagantes les une que les autres, répondait parfaitement au style du modèle Armadillo. L’artiste avait déjà fait parler d’elle entre autre pour sa fameuse robe en viande ! Lady Gaga, n’ayant que faire de la réputation « impraticable » des Armadillo, enfila les célèbres escarpins lors des Video Music Awards ainsi que dans son inoubliable clip « Bad Romance ». Ces chaussures sont emblématiques par sa forme mais aussi par sa collaboration du style "Lady Gaga".

Lady Gaga munie d'une création de McQueen
Le nom du modèle nous explique d’où vient l’inspiration déjantée et avant-gardiste du couturier. « Armadillo » signifie en anglais et en espagnol « tatou ». Alexander McQueen s’est donc inspiré d’un mammifère à écaille pour concevoir la forme du modèle.

Ces escarpins ont été dévoilés pour la première fois lors du défilé printemps-été 2010 d’Alexander Mcqueen. Les chaussures ont été baptisées les « Armadillo boots ». A l’origine ce modèle devait simplement accompagner les créations du couturier. Seulement 21 paires ont été produites. Certains modèles étaient exposés au Victoria & Albert Museum de Londres, une exposition qui rendait hommage au créateur de mode. 

Suite aux ravages de séismes au Népal en 2015, la maison Alexander Mcqueen avait commandé trois nouvelles paires à ses ateliers ; dans le but de les vendre et de reverser les fonds à l’Unicef. Les souliers misent en vente à 10000$ étaient composés de bois et de python, dotés d’un talon vertigineux de 30 centimètres ! 

Le couturier Alexander McQueen a offert au monde la mode une paire d’escarpins totalement unique et singulière à son univers.


L'indémodable Jeanne Perrine

Vincent VAN GOGH, Vieux souliers aux lacets, 1886



En automne 1886, Vincent Van Gogh (1853-1890) a peint une série de cinq tableaux, dans laquelle nous pouvons voir des paires de chaussures, intitulée Vieux Souliers aux lacets. Ces tableaux ont été peints dans une période de transition dans le style de l’artiste, entre la palette du Nord avec des couleurs ternes et froides, et la palette colorée qu’il va gagner avec le Sud. On y voit une paire de chaussures de cuirs à lacets, associées à l’époque aux paysans. A ce moment-là, la nature morte est encore mal considérée : En effet, dans la hiérarchisation des genres, la nature morte se trouve en dernière position, bien que les goûts en matière d’art tendent à évoluer avec l’avènement de la petite bourgeoisie. Mais les tableaux issus de la série Vieux Souliers aux lacets ne sont manifestement pas destinés à être commercialisés. En effet, peu de monde est intéressé par l’acquisition d’une toile représentant deux vieux souliers usés de paysans.


On peut alors se demander ce qui a bien pu amener l’artiste à peindre ces toiles. Parmi cette série de peintures, celle ayant certainement fait le plus parler d’elle est celle que vous pouvez observer ci-dessus. Nous pouvons y relever un détail important: les chaussures qui y sont représentées ne font pas partie de la même paire étant donné qu’elles sont toutes deux des chaussures gauches.

Plusieurs théories ont été faites à ce sujet. L’une d’elle, faisant partie des plus connues, est celle de Heidegger, philosophe allemand du début du XXème siècle. Il se questionne sur le propriétaire de ces souliers. Pour lui, les deux chaussures appartiennent à une paysanne, ce qui rendrait le personnage encore plus vulnérable que s’il s’agissait d’un homme. Le fait que ces chaussures soient ainsi usées et dépareillées traduirait la fatigue due au travail long et difficile dans les champs, la misère et la pauvreté, engendrant une foulée lourde vers un avenir incertain. Le philosophe projette ici sa propre vision de l’œuvre, démontrant que sa signification peut prendre de multiples facettes selon celui qui la regarde. 

Cependant, nous savons aujourd’hui que les chaussures représentées sur ces toiles appartenaient en réalité bel et bien à Van Gogh, qui en avait fait l’acquisition dans des marchés en ville. Leur usure atteste des multiples souvenirs qui les imprègnent, et dont l’artiste s’approprie pour y projeter les siens. On peut supposer alors que le message qu’il délivre à travers cette toile est plus personnel qu’on pourrait le penser au premier abord. Une autre théorie sur la signification de l’œuvre va en ce sens : Les deux souliers usés et dépareillés traduiraient la relation de Vincent Van Gogh et de son frère, Théo Van Gogh, qui finançait les œuvres de l’artiste. Les deux frères avaient parfois des différends, justifiant le fait que ce soit deux chaussures gauches représentées sur le tableau et non une paire : ils marchaient l’un à côté de l’autre, se soutenant mutuellement mais avaient du mal à avancer ensemble.
Best of Virginie Lelièvre


Sebastian ERRAZZURIZ, 12 shoes pour 12 lovers, 2013



Auriez vous penser à allier histoire d’amour, chaussures, design et impression 3D ?
Le Designer Chilien Sebastien Errazuriz, y a pensé pour vous.

Sebastian ERRAZZURIZ, 12 shoes pour 12 lovers


Maintenant basé à NY, le designer a imaginé la réalisation de 12 paires de chaussures inspirées de 12 de ses précédentes histoires d’amour.

Chacune des paires correspond à l’une de ses précédentes relations. Chaque chaussure porte le nom d’une femme accompagné d’un surnom qui décrit la personnalité de cette amoureuse. Un petit texte racontant une anecdote ainsi qu’une photo de femme accompagne sa création.
L’artiste a cependant précisé qu’il n’avait pas utilisé de vrais prénoms ni photos de ces femmes afin de préserver l’anonymat de ses précédentes conquêtes et d’éviter certains problèmes (cas d’adultères, mauvaises expériences, etc).

 Sebastian ERRAZZURIZ, Laura, Heart Breaker

Ayant déjà en tête de créer « à partir de ses ex-petites amies » depuis quelques temps, Sebastian Errazuriz a démarré son projet de la manière suivante : Il a commencé par se rappeler des femmes et histoires qui l’avaient réellement marqué. A partir de ces anecdotes et personnalités particulières, le designer en a ensuite dégagé des idées plastiques qu’il a posées sur papier et dessinées. De là, sont nés ses 12 concepts de chaussures. Pour la réalisation de celles-ci, il a choisi l’impression 3D. L’un de ses collaborateurs spécialisé dans le domaine l’a suivi de près durant ses recherches. L’impression 3D était en effet la solution la plus adaptée pour la réalisation de ses formes plutôt particulières. Prenons par exemple l’ice Queen ou la Gold Digger qui sont toutes deux composées d’éléments complexes. Il aurait été beaucoup plus compliqué d’atteindre un tel niveau de précision avec des méthodes de « sculptures traditionnelles ».

Ses paires ont été présentés pour la première fois en 2013 lors de la foire Art Basel de Miami et ont fait sensation.

La sulfureuse Julie Barbin


Chiharu SHIOTA, Dialogue de l’ADN, 2011


Chiharu Shiota est une artiste japonaise née en 1972 à Osaka . Elle vit et travaille à Berlin depuis 1996 car insatisfaite de la condition de l’artiste au Japon. Formée à l’art corporel par Marina Abramovic et Rebecca Horn, son travail se caractérise par un mélange de performances artistiques et d’installations spectaculaires pour lesquelles elle utilise le fil de laine comme moyen d’’expression.


Chiharu SHIOTA, Dialogue de l'ADN

Le fil représente pour elle les sentiments ainsi qu’un moyen d’explorer les relations entre les êtres humains. Elle aborde, dans sa pratique artistique, les notions de corps, de temporalité, de mouvement, les questions d’identité et de monde globalisé, dans un entrelacement de fils qui se nouent, se dénouent et se mêlent. 
Elle aborde également les relations entre passé et présent, le sens de la vie à travers la mémoire, grâce à de vieux objets qu’elle utilise également dans ses œuvres. Des objets recueillis aux quatre coins du monde, ayant une forte portée symbolique, ayant leur propre histoire, comme les chaussures ou les valises...

Son langage s’est nourri des influences d’artistes comme Louise Bourgeois, Eva Hesse, ou Ana Mendieta, tant au niveau de l’expérimentation physique et du travail sur l’inconscient qu’à travers le choix de matériaux simples, qui rendent d’autant plus fort l’impact de ses œuvres. 

Pour la biennale internationale d’art contemporain de Melle de 2011, Chiharu Shiota a fait appel à la participation des habitants pour réaliser son installation intitulée Dialogue de l’ADN créée dans la nef de l’église Saint-Savinien. 500 paires de chaussures usagées appartenant aux mellois ont été rassemblées et liées entre elles par un unique fil rouge pour créer cette pièce monumentale qui évoque le mouvement de l’humanité et les liens qui unissent les Hommes. Cette œuvre souligne que nous sommes tous parents biologiquement et en même temps tous différents. 
Le fil continu ainsi que sa source commune à toutes les paires, représente le fil vital de notre ADN, le réseaux organique, qui nous lie tous les uns aux autres. C’est le fil de notre vie, tissée de relations avec les êtres et le monde. C’est notre cheminement à travers la vie 

Les paires de chaussures, toutes différentes, symbolisent nos singularité et nos parcours différents.
En effet chaque donateur à rédigé et déposer un message dans sa paire de chaussures, qui retrace brièvement l’histoire de celles-ci, leurs voyages, leurs activités, leurs chemins parcourus.  « Quand on sort pisser, on ramène du bois ». Chaussures vernies, pantoufles, tongs...autant de chaussures différentes que d’êtres humains différents mais tous reliés sur cette Terre pour essayer de vivre ensemble.
Avec ces messages et ses chaussures usées, l’artiste arachnéenne aborde également le sujet de la mémoire. Elle considère que les objets, les vêtements portent la mémoire d’une personne. En tissant autour d’eux, elle souhaite également évoquer l’idée de conservation, de préservation des souvenirs. 


Cet article n'était pas téléphoné, Tara Baron


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La société de consommation en grande pompe


Steve et Billy DUFALA, Special Air Mission 2800, 2009


Les Etats-Unis sont un des pires pays en terme d'excès de surconsommation. Les frères Steve et Billy Dufala le disent eux-même au public américain lors d'une TED Conference : la plupart des gens dans les pays développés ont plus de chaussures qu'ils n'en ont réellement besoin.

Steve et Billy Dufala, Special Air Mission 2800

A partir de ce constat les frères Dufala ont réalisé plusieurs œuvres en détournant  des modèles de chaussures connues en les déformant sur leur longueur, comme si elles étaient destinées à une personne qui chausse une pointure surréaliste. Par exemple, la Air force de Nike qu'ils ont recréé ne mesure pas moins de 80 centimètres ! Mais ils ne se sont pas arrêtés là : le duo d'artistes a créé une Converse tellement longue qu'elle est repliée sur elle-même plusieurs fois !

Ce qui rend pertinentes les œuvres des frères (diplômés tous les deux de la Pennsylvania Academy of Fine Arts), c'est la fidélité au modèles d'origine. En effet, le spectateur est perturbé de voir un objet de tous les jours devenir extraordinaire.

Souvent, les critiques de la société de consommation prennent forme dans le domaine de l'art par des accumulations (moyen que les frères Dufala emploient tout de même dans d'autres œuvres) à l'imagées accumulations d'Arman ou des compressions de César. Ici, c'est un autre chemin qu'empruntent les frères (résidents de Philadelphie).  Ils joue l'exagération, la caricature, la démesure de façon absurde, à l'image des surréalistes. On peut penser notamment au Catalogue d'objets introuvables de Jacques Carelman dans lequel une de leurs chaussures ne feraient pas tâche.

Transformer des objets en objets inutilisables hors du commun, c'est un travail récurent dans les créations du duo d'artistes. Il se pourrait, si l'on passe à la Fleisher/Ollman Gallery, leur galerie résidente, que l'on tombe face un cadenas et une clé d'une longueur burlesque ou encore un marteau plus large qu'une jambe...




Le seul Malo, l'unique Sahores 




Michel BLAZY, Pull over time, 2015


Né en 1966 à Monaco, Michel Blazy est un artiste contemporain français. C’est essentiellement grâce à son père que l’artiste s’est orienté vers une école d’art pour être diplômé à Marseille et s’installer dans son atelier quelques années plus tard à Paris.
Michel Blazy est considéré comme un sculpteur de matières insolites car à travers ses réalisations, il met en avant des matériaux de notre quotidien qu’il laisse évoluer au travers du temps avec pour objectif d’amener le spectateur à réfléchir sur sa consommation et les conséquences de celle-ci. En 2015, à la galerie Art:Concept, Michel Blasy va de nouveau mettre à l’honneur la matière ou plutôt la mettre à l’épreuve, dans l’exposition « pull over the time » qui devient un véritable laboratoire pour l’artiste. Cette exposition reprend le titre d’une des pièces présentées un pull over laissés dans le jardin de l’artiste sur lequel des plantes se sont mises à pousser.

Michel Blazy, Pull over time

Dans le cadre de cette exposition, Michel Blazy a crée des petites jardinières faussement improvisées à partir d’objets banals ou technologiques tels que des chaussures, des appareils photo, des vêtements ou encore des ordinateurs. Dans un équilibre à la fois délicat et intriguant, la matière évolue, se transforme de manière aléatoire et incontrôlable en fonction des intempéries auxquelles elle va être soumise. L’artiste confronte ainsi deux cycles de vies différents, celui des objets, et celui de la nature. Les objets possèdent un cycle de vie rapide, et deviennent très vite obsolètes. Nous faisons face à des objets qui sont intégrés dans notre modernité, qui sont vieux, mais pas si vieux que ça. Au contraire, les plantes instaurées ont un cycle de vie plus lent, laissant ainsi planer le doute sur leur fin, leur mort.

Michel Blazy, Pull over time


Les chaussures sont envahies par une végétation abondante, spontanée  leur donnant un autre sens, un autre usage. Elles se régénèrent par l’intervention du végétal, de la nature qui reprend ses droits. Laissés à l’abandon, elles échappent à leur obsolescence programmée, et deviennent les actrices d’une nouvelle vie, sauvage, et primitive. La chaussure se fait sol, elle ne traverse plus le paysage, mais devient paysage.
Les réactions chimiques ou organiques vont permettre de faire fusionner les matières entre elles pour devenir des choses hybrides et vivantes.

Michel Blazy détourne avec humour, les mécanismes de l’industrie de la société de consommation, de la mode permettant de proposer une autre voie au gaspillage. Il propose ainsi une solution de recyclage sensible qui pourrait réconcilier l’éternelle opposition entre nature et culture.

Lulu la Lucile d'Artignan 

Andy WHAROL, A la recherche du shoe perdu, 1955

Andy Wharol, A la recherche du shoe perdu

Bien avant que Andy Warhol devienne LE Andy Warhol pionner du pop art et l’un des artistes les plus influents, créatifs et prolifiques du XXème siècle, il travailla comme dessinateur publicitaire. Il travailla notamment pour le magazine Glamour, Vogue et enfin pour Harper’s Bazaar. Harper's Bazaar, est un magazine féminin d'origine américaine, une véritable institution de la mode, le magazine le plus ancien qui existe toujours aujourd’hui et qui a connu son heure de gloire autour du milieu du XXe siècle. C’est dans ce dernier que Warhol créa ses premiers croquis pour un fabricant de chaussures. Il réalisa des annonces hebdomadaires pour la marque de chaussure « I Miller » qui étaient publiées dans le New York Times. Petit à petit Warhol arrive à se faire un nom et devient connu dans le monde de la publicité. 

Dans les années 50, Andy Warhol réalisa trois ensembles de dessins ayant pour sujet la chaussure ; il s’agit de : Golden Shoes, A la Recherche du Shoe Perdu et Diamond Dust Shoes. Il créa pour la marque « I Miller » les illustrations de A la recherche du Shoe Perdu  qui sont réalisées à l’encre et à l’aquarelle et ont des annotations (qui auraient été retranscrites par la mère de Andy Warhol, Mme Juila Warhola). Le titre de ces illustrations est inspiré du roman de Marcel Proust « A la recherche du temps perdu ». Il s’agit uniquement de chaussures féminines, elles ont toutes un petit talon et sont très colorés. On remarque que Warhol porte une attention particulière aux petits détails et que chaque chaussure est unique. Les chaussures sont présentées seules, hors de leurs contextes et de leurs fonctions d’usages. Ainsi Warhol donne un statut symbolique à la chaussure en la transformant en l’accessoire ultime à posséder. Chaque chaussure a une identité graphique forte avec des courbes, des motifs, des lacets, des nœuds, des chaussures ouvertes, des chaussures fermées (…). En leurs donnant une individualité on a l’impression que Warhol donne des personnalités à ses chaussures, comme s’il voulait représenter différents types de femmes à travers différents styles de chaussures. 


Celle qui n'a pas les deux pieds dans le même sabot, Lorenn Furic 




René MAGRITTE, Le modèle rouge, 1937

René Magritte est un peintre belge, qui est l'un des plus grands artistes du courant surréaliste. Il intègre un groupe de peintres "7 arts", avec lequel il découvre le cubisme, puis le groupe "Correspondance" en 1923, qui lui fera découvrir le surréalisme. Son univers imaginaire et provocateur se construit à partir d’une réflexion sur l’interaction des mots et des images. Ses tableaux présentent de curieux calembours visuels, sortes d’équivalents en image des jeux de langage, comme nous pouvons l’observer dans Le Modèle rouge.
René Magritte, Le modèle rouge

Ce qui saute aux yeux lorsque l’on regarde l’œuvre pour la première fois, c’est le talent illusionniste de l’artiste. L’œuvre s’impose dans un style figuratif précis et réaliste. Tout d'abord par le réalisme de l'environnement du sujet. En effet, la palissade de bois à l'arrière plan sont soigneusement imitées ainsi que ce sol parsemé de cailloux qui ajoute à la vraisemblance. Ce rapport quasi exact à la réalité nous bascule d'autant plus dans l'irréel et l’énigmatique par la simple présence au premier plan d’une curieuse paire de souliers, à la fois pieds et chaussures. Il ne s’agit pas de banals souliers, mais d’une forme hybride extrêmement déroutante. Magritte pratique l’art de la métamorphose, de la fusion des formes et des images, l’esprit associe la chaussure au pied et la chaussure devient pied.

Si on s'attarde également sur le titre de l'oeuvre Le Modèle Rouge, on est également désorienté. En effet, le tableau ne comporte aucune touche de rouge. Il faut donc comprendre le rouge dans sa forme symbolique puisque cette couleur en possède beaucoup. Cela peut renvoyer au sang, à la révolte ou encore à des convictions politiques. Cette interprétation est d’autant plus plausible que la fusion objet/pied semble dénoncer le matérialisme qui aliène l’homme. Magritte donne la solution lors d’une conférence en 1938 : « Le problème des souliers démontre combien les choses les plus barbares passent, par la force de l’habitude, pour être tout à fait convenables. On ressent, grâce au Modèle rouge, que l’union d’un pied humain et d’un soulier en cuir relève en réalité d’une coutume monstrueuse. » La prise de conscience que la chaussure est fabriquée en peau animale provoque un malaise. L’idée que la chaussure puisse être en peau humaine naît dans l’esprit du spectateur. Le peintre nous trouble, nous met mal à l’aise et nous plonge au cœur de « l’inquiétante étrangeté » chère aux surréalistes.
Ecrit par un génie du nom d'Eugénie Le Mauff, coïncidence ? je ne pense pas  

Arman FERNANDEZ, Madison avenue, 1962

À l’évocation des Accumulations d’Arman, il vient à l’esprit la représentation plus ou moins sophistiquée d’un mouvement artistique des années 1960, (Les Nouveaux Réalistes) caractéristique pour son regard critique sur la société de consommation de masse. Ce n’était d’ailleurs sûrement pas l’intention d’Arman, que de dénoncer ou même de montrer les excès de la société de consommation. Il est même très clair, si l’on suit ses premiers courriers ou déclarations, que ce qui l’intéresse dans les objets, ce sont les formes, leur capacité à remplir un espace, ou bien le fait qu’ils sont un prolongement de l’homme. 

Armand, Madison Avenue

En général les objets qu’il choisit sont plus portés par la nostalgie ou la poésie. Avec l’œuvre Madison Avenue Arman porte un regard critique sur la civilisation américaine. Ce travail vise à montrer le non-sens de la mode aux États-Unis en pointant le doigt sur une consommation incontrôlée. Armand traduit ces propos en nous présentant un travail d’accumulation de chaussure de couleurs variées enfermés dans une boite transparente. 

Le titre de cette œuvre (Madison Avenue) porte le nom d’une célèbre rue de New York bien connus de tous. Cette rue Bordée de boutiques de luxe, de magasins de designers célèbres dans le monde entier ainsi que d'une multitude de galeries haut de gamme. Elle est considérée comme la stratosphère de la mode new-yorkaise. A travers cette œuvre Arman nous expose sa propre critique de la mode. Il nous questionne sur notre société qui cherche à se renouveler chaque jour. Cette œuvre, réalisée en 1962, est en adéquation parfaite avec notre société moderne. Pour moi, cette œuvre est intemporelle. Cette question de production puis consommation de masse reste un fléau mondial.

Une question qui ne reste pas sans réponse grâce à Bastien Lafont 

On vous propose pour finir et pour vous récompenser d'être venu jusqu'ici - un classique -






Articles rédigés sous la botte de Christophe CESBRON


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