Du 21juin 2017 au 23 octobre 2017
A l’occasion des 80ans de David Hockney, le Centre Pompidou de Paris présente une exposition rétrospective de son travail. Avec plus de 160 œuvres, elle retrace la majeure partie de son parcours artistique.
On y retrouve évidemment son travail sur les piscines, mais l’exposition met particulièrement en avant sa curiosité concernant les nouvelles techniques de production et reproduction d’images. Pour Hockney, « la création artistique est un acte de partage ». Partant de ce principe, il s’est intéressé à de nombreuses techniques telles que la photographie, le fax, l’ordinateur, les imprimantes… On nous montre notamment son intérêt plus récent concernant la production d’images sur IPad.
L’exposition se déroule en collaboration avec le Tate Britain de Londres et le Metropolitan Museum of Art de New York.
Marie Breuillon, Julie Barbin et Tara Baron
Le Centre Pompidou propose un aperçu de l'exposition :
Portrait de David Hockney
|
David Hockney est un artiste aux multiples facettes. Il naît le 9 juillet 1937 à Bradford dans le Yorkshire, le quatrième des 5 enfants de la famille Hockney. Très tôt, à l’âge de 11ans, il sut qu’il voulait être un artiste. Encouragé par ses parents, il commença par faire des dessins pour le journal de l’école ou encore des affiches pour la société de débats. A 16 ans, il entre dans l’école d’art Bradford School of Art où il a pu ainsi développer ses compétences. Diplômé en 1962, au Royal College of Art de Londres, il connait rapidement une certaine réputation dans son pays.
Peintre et photographe britannique, il fait parti des icônes du Pop Art aux côtés du grand Andy Warhol.
"Je suis un artiste qui n’entre dans aucune catégorie ; le monde de l’art ne sait jamais très bien où me placer" - David Hockney
En effet, David Hockney est souvent considéré comme inclassable face à la diversité de son travail. Admiratif de Fra Angelico depuis son plus jeune âge, il a su aussi s’inspirer du travail de Picasso ou encore de Francis Bacon. Son œuvre se diversifie par son éternel renouvellement. Il passe aussi bien de la peinture, au collage, de la gravure à la photographie ou, plus insolite, il utilise dorénavant l’Ipad pour dessiner. Ainsi, entretient-il un travail proche de ses modèles (comme Picasso) tout en utilisant des techniques très modernes. En 1960, il prend conscience de ses désirs homosexuels et décide de l’assumer à travers son travail comme avec we Two Boys Together Clinging réalisé en 1961. Dès le milieu des années 1970, David Hockney crée aussi régulièrement des décors de théâtre. Notamment pour Ubu Roi, au Royal Court Theatre de Londres en 1966.
Ses toiles les plus connues sont celles de la série de piscines bleues turquoises de Berveley Hill en Californie et ses portraits.
Toutes les œuvres de David Hockney se caractérisent par l’œil qu’il porte sur le monde. Il a toujours pris un immense plaisir à regarder ce qui l’entoure et lors d’une interview pour Telerama il expliquait qu’il devenait un peu sourd avec le temps et qu'il avait l’impression que, par compensation, il percevait mieux l’espace. Il disait qu’il ne faut pas seulement voir, il faut être attentif à ce qui nous entoure et il l’avait compris à travers le dessin.
Maintenant, âgé de 80 ans, il réalise des œuvres avec cette même énergie, représentant toujours ce qui l’entoure à travers une palette de couleurs vives et une maîtrise technique bien reconnaissable. Son galeriste John Kasmin, définissait son art "d’insolent" car il aborde tous sujets avec une liberté totale dont on ne voudrait pas voir la fin.
Blanche Justeau
Blanche Justeau
SELFPORTRAIT
Self-Portrait, 1954, collage, 42 x 29,80 cm, David Hockney |
Ce collage sur papier journal de 42 x 29.80cm a été réalisé en 1954 lorsque David Hockney n’avait que 17 ans. Ayant grandi dans un milieu modeste mais avec des parents s’intéressant à l’art, David Hockney décide très jeune de devenir artiste sans vraiment savoir ce que cela signifiait. Ses œuvres qui ont été réalisées avant 1963 sont généralement peu connues. Pourtant, grâce à certaines, on peut comprendre et découvrir un peu plus le personnage qu’était David Hockney à cette époque. Il se représente ici habillé élégamment mais décontracté, ayant l’air serein, avec des couleurs vives qui nous montre un jeune homme soigné et ouvert d’esprit. La technique utilisée peut rappeler un collage d’enfant s’amusant avec les pages d’un magazine. On pense aussi aux artistes comme Picasso ou Braque qui ont démocratisé la technique du collage au début du XXème siècle. Ici, malgré son jeune âge, Hockney maîtrise parfaitement la technique et réussit à nous transcrire les mouvements et matières de ces différents habits grâce à des papiers choisis, découpés et placés méticuleusement sur le support. Support qui n’est d’ailleurs pas pris au hasard. Hockney n’a pas choisi la feuille de papier journal par hasard car il voulait faire une blague avec le titre. En effet, elle vient du Times qui a pour titre "Textile Trade Improves" ( l’industrie du textile s’améliore ). C’est une référence intentionnelle qui donne à ce portrait un élément ludique caché.
Il se présente au spectateur comme un jeune homme soigné et serein tout en nous montrant son talent pour la technique de papiers collés. Sans oublier la petite touche d’humour bien cachée...
Clément Moinardeau
Au Centre Georges Pompidou est exposée la série des Loves painting, regroupant un ensemble de toiles "semies abstraites". Un des tableaux les plus connus de cette série s'intitule Cleaning Teeth, Early Evening (10pm). Sur ce tableau, nous observons deux êtres de forme étrange qui semblent pratiquer une félation mutelle. Un des êtres est attaché au lit retenu par des chaines. Les deux personnages sont reliés par des tubes de dentifrices de la marque Colgate qui suggèrent les organes masculins. Le mot "Colgate" est bien mis en valeur et attire notre attention. Pourquoi afficher cette marque ? Cette marque américaine est très présente à l’époque. Les couleurs du tableau sont bleu, blanc et rouge : elles représentent le contenu du dentifrice. Ce tableau est une espèce d’hallucination publicitaire pour Colgate. David Hockney exprime sa rage. Il veux défendre l’homosexualité en choquant le public. Il confronte le spectateur à la réalité. Il dévoile l’intimité sexuelle en étudiant la notion d’amour et de honte. Les œuvres de Hockney sont telles un journal intime. David Hockeny nous dit « I want my work to be seen ».Il se présente au spectateur comme un jeune homme soigné et serein tout en nous montrant son talent pour la technique de papiers collés. Sans oublier la petite touche d’humour bien cachée...
Clément Moinardeau
"BROSSAGE DE DENTS, DÉBUT DE SOIRÉE, 22H"
Cleaning Teeth, Early Evening (10PM) W11, 1962, huile sur toile, David Hockney |
À cette époque le Pop Art est en pleine émergence. Dans ce tableau, David Hockney utilise le collage et la peinture. Il joue avec la marque Colgate, mêlant art et publicité triviale. Son style emprunte autant à Jean Dubuffet qu'à Francis Bacon.
Le peintre se passionne pour les magazines américains gays érotiques ou culturistes qui lui servent d’inspiration. Dans ses toiles, on trouve beaucoup de corps dénudés et d’éléments liquides. Ce tableau se différencie des autres, les couleurs sont plus ternes, l’ambiance est plus morbide. Par ses œuvres, Hockney veux donner un autre regard sur l’homosexualité.
Nous pouvons rapprocher ce tableau à un des premiers qu’il exécuta au Royal College of Art intitulé "We Two Boys Together Clinging" (1961). Ici, il voulait casser les codes, détourner les techniques vues en cours dans un geste presque militant et contestataire.
Charlotte Kaplan
"PORTRAIT SURROUNDED BY ARTISTIC DEVICES"
Portrait entouré de trucs artistiques (traduit du titre anglais "Portrait Surrounded by Artistic Devices") est une acrylique sur toile réalisée en 1965 par David Hockney. Quand on observe le tableau, la seule chose que l'on peut conclure objectivement, c'est la présence d'un homme en costume assis au second plan. En effet, il est le seul élément que l'on qualifiera de figuratif sur la toile. Il s'agit du père de l'artiste. Le peintre avait l'habitude de faire, des membres de sa famille, ses modèles. Pour lui, l'être humain peut être employé artistiquement et ainsi se détacher de la théorie. Seulement, son père se retrouve dans une composition dotée d'un espace plutôt vide comme en témoigne la dominance du fond blanc cassé. Des formes sont dissimulées de part et d'autre : un ovale rose au sol à moitié hors-champ depuis le bas du tableau, sur lequel est posée une sorte de fine arche de couleurs chaudes, un amas de formes géométriques au premier plan, d'autres formes moins distinctes posées sur une ligne horizontale au quart supérieur de la composition et un rectangle brun suivi d'une traînée rouge sur la droite.
Hockney a développé durant ses études au Royal College of Art à Londres un questionnement qui constituera une véritable base de travail par la suite : la pertinence de l'art moderne et la préoccupation de trouver l'équilibre entre le figuratif et l'abstrait. Dans Portrait entouré de trucs artistiques, l'artiste rassemble ces ceux domaines de création opposés.
David Hockney était, entre 1965 et 1967, dans une période pendant
laquelle il s'est intéressé au minimalisme, et cela se fait ressentir
dans ce tableau. Par exemple, les très simples formes à coups de pinceaux
créant des formes unies en deux dimensions, les "trucs artistiques" que
l'on retrouve autour du sujet assis, font référence à cette abstraction
avec un regard critique presque moqueur comme en témoigne l'humour du
titre.
D'un point de vue iconographique, la
toile d'Hockney n'est pas sans rappeler l'influence de Francis Bacon. Le travail sur les mains de son père, avec comme un
flou de mouvement ou encore l'encadrement créé par l'arche sont des
éléments que l'on retrouve dans certaines œuvres de Bacon. De plus, les
formes géométriques au premier plan font allusion à la vision de la
nature prônée par Paul Cézanne qui la traduisait dans une lettre à Emile
Bernard par "le cylindre, la sphère et le cône".
L'œuvre, Portrait entouré de trucs artistiques de David Hockney est représentative du positionnement de l'artiste par rapport à
l'évolution de l'art de son époque, en essayant de trouver son juste
milieu entre figuration et abstraction.
FARNIENTE AU SOLEIL
Sunbather, 1966, acrylique sur toile, 50x50cm, David Hockney |
L’œuvre se divise en deux parties. Elle est composée de façon particulière; on aurait pu imaginer que l'axe central soit la délimitation de la piscine. Hockney a décidé de mettre en avant l'eau plutôt que l'homme.
On observe, dans la partie supérieure du tableau, un homme nu allongé sur sa serviette au bord de la piscine. L’homme ne porte pas de vêtement mais laisse apparaitre sur sa peau une marque de bronzage. Son amour pour les hommes et la nudité sont des thèmes récurrents chez Hockney. On remarque que l’œuvre célèbre l’hédonisme du « cool californien » des années 1960. Cet homme semble n’avoir rien à faire et profite tout simplement d’une journée ensoleillée. On retrouve les aplats de couleurs de l’artiste ainsi que les lignes droites qui composent le tableau sur la partie supérieure.
Puis, lorsque l’on baisse notre regard, on peut voir la piscine. David Hockney a utilisé un dégradé de couleurs pour l’eau. Le bleu foncé sur le bord de la piscine passe à un bleu ciel vers le bas du tableau. Cela donne une idée de profondeur et de perspective. On remarque que le peintre a ensuite travaillé sur la représentation des réflets sur l’eau. Les lignes de couleurs jaunes et blanches se déforment donnant à l'eau l'image de la fluidité et de la vivacité. On peut imaginer des formes de vagues abstraites que la lumière reflète. Elles apportent des couleurs claires au tableau et offrent un contraste fort par rapport au bleu de la piscine.
Hockney représente, ici, une douceur de vivre avec une scène calme et apaisante. L'homme se repose, il ne pense à rien et laisse le soleil caresser sa peau. On se perd dans cette eau en fixant ces lignes qui deviennent floues . On peut très bien imaginer qu’il s’agit de la scène avant le fameux plongeon «A Bigger Splash ».
Jeanne Perrine
Sur la toile est représenté un lieu de résidence californien. Une villa très moderne, basse et vitrée, à coté de laquelle se dresse deux palmiers. Un soleil éblouissant et un espace construit avec très peu de végétation. Sur la terrasse, un fauteuil de producteur hollywoodien et bien évidement : une piscine. Le tableau est construit exclusivement de lignes verticales et horizontales strictes. Le plongeoir jaillissant en diagonale depuis le coin droit de la toile permet au spectateur d’entrer dans le paysage du tableau. On retrouve de grands aplats de couleurs parfaitement lisses. L’éclaboussure centrale est le seul élément peint qui déroge à la rigueur de la composition. Son dynamisme contraste fortement avec la géométrie statique du tableau. La couleur la plus présente dans la toile est le bleu de l’eau et du ciel. Les autres teintes sont pâles. Le soleil est à son zénith. Le paysage parait paisible, comme inanimé. Mais une présence humaine est suggérée par l’éclaboussure, un homme vient de sauter dans la piscine. Le temps est comme figé à cet instant précis. « J’aime l’idée de peindre cette chose qui ne dure que deux secondes : il me faut deux semaines pour peindre un événement qui ne dure que deux secondes. » David Hockney trouve son inspiration dans un magazine sur les piscines. Il observe des photos d’éclaboussures, et il tente alors de représenter cet instant à travers la peinture. L’atmosphère de la scène est froide, l’absence de personnage et le fauteuil vide sur la terrasse transmettent un sentiment de vide, de solitude…BIGGER SPLASH
Romane Caudullo
"SAVINGS AND LOAN BUILDINGS"
Savings and loan buildings, 1967, acrylique sur toile, 121,9 x 121,9 cm, David Hockney |
Le tableau Savings and loan buildings ci-dessus a été peint par David Hockney en 1967, la même année que Bigger Splash, fameux tableau s’ancrant dans le thème récurrent de la piscine. Le format de l’œuvre est original puisqu’il s’agit d’un carré, 121,9 cm par 121,9 cm.
Ce qui marque directement, c’est l’aspect rigoureux et très organisé du tableau. L’immeuble, qui est le principal sujet, est tout ce qu’il y a de plus basique. C’est-à-dire qu’il n’y a aucune fioriture ni fantaisie, presque à rapprocher avec un tableau de Mondrian. Il est construit d’une forme basique (un rectangle) et possède de minuscules fenêtres tout au long de sa façade. On peut remarquer un jeu de reflet rendu grâce aux nuances de marron/beige/bleu.
Ce qui vient casser l’esprit très structuré du tableau, ce sont ces trois palmiers, de tailles différentes et d’aspects distincts.
Concernant le fond, là encore, tout ce qu’il y a de plus simple : un aplat bleu. Ce dernier est uni, à part les quelques dégradés des contours. David Hockney a choisi une couleur plutôt vive et fraîche qui nous indique un ciel plat et uniforme comme un monochrome.
Savings and loan buildings joue sur une opposition formelle, opposant rigidité et ordre de la géométrie à l’informe des végétaux.
Le style est moderne et minimaliste. (Il se rapprocherait presque d’un graphisme très actuel). En effet, Hockney se joue des principes formalistes du minimalisme de l’époque. Lors de l’exposition des peintures de David Hockney en 1969, Clément Greenberg, critique d’art américain, ne craint pas de déclarer qu’il est scandaleux d’exposer de telles œuvres. Il ne faut pas oublier que Hockney est anglais et qu'il possède cet humour ironique qui met à mal les théories parfois sclérosantes de l'art.
Eugénie Le Mauff
Ce qui marque directement, c’est l’aspect rigoureux et très organisé du tableau. L’immeuble, qui est le principal sujet, est tout ce qu’il y a de plus basique. C’est-à-dire qu’il n’y a aucune fioriture ni fantaisie, presque à rapprocher avec un tableau de Mondrian. Il est construit d’une forme basique (un rectangle) et possède de minuscules fenêtres tout au long de sa façade. On peut remarquer un jeu de reflet rendu grâce aux nuances de marron/beige/bleu.
Ce qui vient casser l’esprit très structuré du tableau, ce sont ces trois palmiers, de tailles différentes et d’aspects distincts.
Concernant le fond, là encore, tout ce qu’il y a de plus simple : un aplat bleu. Ce dernier est uni, à part les quelques dégradés des contours. David Hockney a choisi une couleur plutôt vive et fraîche qui nous indique un ciel plat et uniforme comme un monochrome.
Savings and loan buildings joue sur une opposition formelle, opposant rigidité et ordre de la géométrie à l’informe des végétaux.
Le style est moderne et minimaliste. (Il se rapprocherait presque d’un graphisme très actuel). En effet, Hockney se joue des principes formalistes du minimalisme de l’époque. Lors de l’exposition des peintures de David Hockney en 1969, Clément Greenberg, critique d’art américain, ne craint pas de déclarer qu’il est scandaleux d’exposer de telles œuvres. Il ne faut pas oublier que Hockney est anglais et qu'il possède cet humour ironique qui met à mal les théories parfois sclérosantes de l'art.
Eugénie Le Mauff
"MR AND MRS CLARK AND PERCY"
Mr and Mrs Clark and Percy, 1970-1971, acrylique sur toile, 213,5x305cm, David Hockney
Mr and Mrs Clark and Percy est une peinture à l’acrylique de l’artiste David Hockney réalisée entre 1970 et 1971. Il s’agit d’un portrait de couple, représentant Ossie Clark et Celia Birtwell.
A partir des années 70, Hockney se lance dans la représentation de couples d’amis comme en témoigne ce tableau. Ossie Clark et Celia Birtwell sont des amis proches de David Hockney. Ils se sont mariés en 1969 et David Hockney était leur témoin. Ossie Clarck était créateur de mode et Celia Birtwell était créatrice et designer textile. On peut dire qu’elle a été une véritable muse pour l’artiste.
Hockney a peint cette toile entre 1970 et 1971. Pour réaliser cette toile, il a demandé au couple de poser à plusieurs reprises et il a également réalisé des photographies pour ensuite retravailler les détails dans son atelier. David Hockney, a choisi de les représenter dans un environnement domestique, la chambre de leur appartement à Londres (Notting Hill Gate). La composition est à la fois très réaliste et très simplifiée.
Il y a dans ce tableau plusieurs éléments inhabituelles. Tout d’abord Hockney casse les codes de représentation classique des couples. Effectivement, il est courant que l’homme soit représenté debout et la femme assise à côté de son mari (plus soumise). Or ici, Celia Birtwell est debout, droite et elle domine la scène tandis que son mari est assis sur une chaise et a une attitude plus lascive. En outre les couples sont souvent représentés comme une unité, plus « proches ». Dans cette œuvre Hockney a installé une distance entre le couple, ils sont divisés par les verticales de la fenêtre. Cette composition créée une tension entre les deux personnages mais elle montre aussi l’indépendance des époux.
Ensuite, le travail de la lumière est inhabituel. La source de lumière est derrière les personnages ce qui créer un contre-jour. Le caractère clair de la scène apporte quelque chose de paisible, presque surnaturel à une scène de vie qui est pourtant plutôt banale. Le fait que les persiennes soient à mi-closes permet d’avoir une lumière assez forte mais aussi diffuse. De plus, la lumière accentue la distance entre les personnages et elle permet également un travail de couleur très intéressant. L’artiste utilise des teintes pastel. Le coloris, mais aussi les objets comme la chaise de style Bauhaus, le tapis, la lampe sont comme des « emblèmes » de cette époque et renforcent l’atmosphère des années 70.
Enfin, les regards des personnages sont surprenants, ils regardent directement le peintre et le spectateur, ce qui est plutôt atypique. Lorsque le spectateur regarde la toile d’un point de vue central il se trouve au milieu du couple et il est fixé par leurs regards. En tant que spectateur on se sent comme intégrer dans leur relation, presque « voyeur » de leur quotidien.
Et puis, il y a le chat sur les genoux de Ossie Clark. C’est un élément qui surprend un peu. Il accroche le regard car il est tout blanc et dans la lumière. Il a inspiré le titre de ce tableau "Percy" (en vérité il s’appelait Blanche et Percy était le nom du deuxième chat de Celia Birtwell mais Hockney trouvait que Percy faisait un meilleur titre.)
Lorenn Furic
PORTRAIT OF AN ARTIST
Les piscines de David Hockney se nourrissent de l’imaginaire collectif créant un œuvre aussi hypnotique qu’agitée. Portrait of an artist ne déroge pas à cette règle mais il est intéressant d’en apprendre davantage afin de constater le travail étonnant mis en œuvre dans cette peinture.
Portrait of an Artist (Pool which two Figures) - 1972 - Acrylique sur toile - 213.5 / 305cm |
Sur cette toile, un homme vêtu d’une veste rose "s’abîme dans la contemplation d’un nageur qui avance dans sa direction". Les deux personnages, ancrés dans un décor mélangeant perspectives rigoureuses et corps souples, légèreté et profondeur, fond et forme, semblent déconnectés l’un de l’autre. Cette situation où ces deux entités paraissent individuelles, autonomes, trahie étonnamment une dépendance d’un personnage à un autre. Le regard plongeant du personnage debout, suivi par l’arrête de la montagne à droite, est interrompu par l’arrête de gauche. Ce chevauchement montre l’habilité qu’a Hockney pour figurer deux concepts antinomiques : dépendance et liberté. Cette dualité démente se retrouve peut-être encore dans la représentation de l’eau, à mi-chemin entre abstraction et figuration, où le corps du nageur se trouve complètement déformé et où le spectateur se demande s’il s’agit plus d’une représentation fidèle de la réalité ou bien d’une composition sans réelles formes laissant alors le spectateur reconstruire l’image qui lui semble être la plus probable.
Ce tableau entrepris en Octobre 1971, moment où l’artiste met fin à sa relation avec Pieter Schlesinger, est né d’une juxtaposition fortuite de deux personnages, photographiés à deux époques différentes, dans son atelier. Passé une série de voyage autour du globe, il décide de rejouer fin avril 1972 ce jeu de photographie où cette fois-ci son assistant interprète le rôle du nageur et où Hockney utilise une photo de son ex-amant Pieter Schlesinger dans un parc vêtu de la dite chemise rose. Quant à l’arrière plan il est issu d’un paysage du Sud de la France où l’artiste séjourna quelques jours durant ses voyages : Le Nil-du-Duc.
« Je dois avouer que j’ai aimé travailler sur cette peinture, travaillant avec tellement d’intensité, c’était extraordinairement bon de le faire, vraiment palpitant ».
Ainsi, Hockney crée de toute pièce une situation qui nous conduit au plus profond de son "moi" intime ; il invente un souvenir, une pièce dramatique. Et cette intimité nous parait si familière tant par l’expression du passage du temps et de la durée vécus que par la quiétude et la sérénité qui s’en dégagent. Enfin, comme une signature, l’artiste pose son regard défiant contre les tabous de la société de l’époque en créant avec délicatesse une certaine tension érotique édifiée par ces édifiantes images phalliques que sont ces deux sapins, disposés à se regarder pour l’éternité.
Portrait of an artist, aux couleurs acidulées et généreuses, rappelle le goût des bonbons à la menthe : un courant d’air frais et un souvenir d’été.
Marin Chomienne
UN ARTISTE QUI AIME EXPERIMENTER DE NOUVEAUX PROCÉDÉS : LE PAPIER TEINTÉ DANS LA MASSE
David Hockney créant un de ses Paper Pool |
La méthode consistait à appliquer une épaisse couche de pâte à papier mélangé avec des couleurs et de la disposer dans des moules fait au préalable, puis à presser son contenu avec, dans le cas de David Hockney, une presse hydraulique. C’est en tout 29 "Impressions" qu’il aura produit avec cette technique. Ce que recherche finalement l’artiste, dans la continuité de ce qu’il a produit jusqu’ici, c'est de représenter au mieux le miroitement et la profondeur de l’eau. La technique du papier teinté dans la masse se présentait donc comme une technique particulièrement intéressante pour l’artiste, dans la mesure où elle fait mieux ressortir les couleurs qui font corps avec le papier, ce qui retranscrit au mieux les reflets de l’eau. Selon lui, le spectateur se trouve alors immergé dans l’œuvre. De plus, le résultat qu’apporte cette technique le rapproche des recherches de ses contemporains dans la mesure ou, plutôt que d’avoir un style assez réaliste ou des peintures créées à partir de photographies tel qu’il le faisait auparavant, le force à simplifier considérablement ses œuvres.
Schwimmbad Mitternacht, une des 29 œuvres produites selon le procédé du papier teinté dans la masse et appartenant à la série des Paper Pools se compose en 6 feuilles accolées les unes aux autres. Les formes sont simplifiées, les couleurs prennent de la densité, avec des dégradés dues à l’infiltration de l’eau mélangeant des bleus différents apposés dans un même moule. Ceci donne la sensation que ce qui se trouve devant nos yeux est fluide, comme si la peinture n’avait pas séchée. Ce dégradé fait que l’eau de la piscine est l’endroit le plus clair de l’œuvre, attirant immédiatement notre regard. Le plongeoir figurant devant le spectateur ne fait qu’accentuer cette envie de plonger dans l’eau de cette piscine, dans la couleur, dans le papier.
Schwimmbad Mitternacht (Paper Pool 11), 1978, papier coloré maché, 182,80 x 215,90cm, David Hockney |
OUVREZ LES YEUX ! ÇA TOURNE.
David Hockney - Billy + Audrey Wilder, Los Angeles, avril 1982, 1982. Composit polaroid, 117 X 112cm
Les années 1980 marquent pour David Hockney le début de ses œuvres photographiques qu'il nomme photocollages et Polaroïds composites. Composites car ils sont constitués d'une multitude - ici d'une centaine - de polaroïds mis côte à côte pour reconstituer une image. Celui-ci réalisé en 1982 représente le directeur de film et metteur en scène Billy Wilder, tenant sa caméra, à côté de sa première femme Audrey Young.
L'assemblage obtenu nous donne l’illusion d’une représentation du réel alors que ces images prises séparément ne portent aucun sens. David Hockney va par ailleurs utiliser différents angles de prise ce qui apporte plusieurs points de vue au sein de l’image finale. Il s'inspire de toute évidence des peintres cubistes tels que Braque ou Picasso pour qui le traitement du volume en deux dimensions est essentiel. Cela devient donc une déconstruction de ce que nous pensons percevoir au quotidien. La combinaison de ces éléments techniques peut se référer à la façon dont l’œil humain, en mouvement permanent, décompose le monde extérieur pour être ensuite reconstitué par le cerveau via un assemblage d’informations. C’est ainsi une description assez fidèle de comment nous percevons l’espace avant tout travail cérébral. « Hockney plaide par ailleurs pour une vision latérale, périphérique, celle qui balayant le visible comme un scanner saccadé, s’oblige constamment à le rapiécer, le rentoiler, le recomposer » (« David Hockney, Espace, Paysage », Edition Paris, Centre Pompidou, 1999). D'un point de vue plus sensible, le traitement de l'image par les polaroïds composites dynamise et révèle le mouvement de l’action. On sent alors qu'il existe un jeu entre le couple et le photographe. Le visage d'Audrey constitue le point d'entrée de l'œuvre et son regard nous renvoie indiscutablement à son mari en plein tournage de la scène du photographe en action. C'est donc un jeu de regard qui contribue également à la dynamisation de l'action présentée. Il est aussi question d'intimité entre les protagonistes car le couple Wilder et David Hockney était proche. Ce polaroïd composite a été réalisé lors d'un dîner chez les Wilder. Cette composition de polaroïds, photographies instantanées, fait donc sens dans ce contexte de réunion amicale et informelle.
Ainsi, au delà du simple esthétisme de son oeuvre, tant traité par la technique que par la lumière et les drapés, David Hockney partage avec simplicité un moment intime et une approche peu commune de la perception de notre environnement que je trouve pour ma part très touchante.
L'assemblage obtenu nous donne l’illusion d’une représentation du réel alors que ces images prises séparément ne portent aucun sens. David Hockney va par ailleurs utiliser différents angles de prise ce qui apporte plusieurs points de vue au sein de l’image finale. Il s'inspire de toute évidence des peintres cubistes tels que Braque ou Picasso pour qui le traitement du volume en deux dimensions est essentiel. Cela devient donc une déconstruction de ce que nous pensons percevoir au quotidien. La combinaison de ces éléments techniques peut se référer à la façon dont l’œil humain, en mouvement permanent, décompose le monde extérieur pour être ensuite reconstitué par le cerveau via un assemblage d’informations. C’est ainsi une description assez fidèle de comment nous percevons l’espace avant tout travail cérébral. « Hockney plaide par ailleurs pour une vision latérale, périphérique, celle qui balayant le visible comme un scanner saccadé, s’oblige constamment à le rapiécer, le rentoiler, le recomposer » (« David Hockney, Espace, Paysage », Edition Paris, Centre Pompidou, 1999). D'un point de vue plus sensible, le traitement de l'image par les polaroïds composites dynamise et révèle le mouvement de l’action. On sent alors qu'il existe un jeu entre le couple et le photographe. Le visage d'Audrey constitue le point d'entrée de l'œuvre et son regard nous renvoie indiscutablement à son mari en plein tournage de la scène du photographe en action. C'est donc un jeu de regard qui contribue également à la dynamisation de l'action présentée. Il est aussi question d'intimité entre les protagonistes car le couple Wilder et David Hockney était proche. Ce polaroïd composite a été réalisé lors d'un dîner chez les Wilder. Cette composition de polaroïds, photographies instantanées, fait donc sens dans ce contexte de réunion amicale et informelle.
Ainsi, au delà du simple esthétisme de son oeuvre, tant traité par la technique que par la lumière et les drapés, David Hockney partage avec simplicité un moment intime et une approche peu commune de la perception de notre environnement que je trouve pour ma part très touchante.
Sixtine Puthod
BIGGER TREES NEAR WARTER
C’est à partir de 2004 que David Hockney réinvestit les paysages du Yorkshire de son enfance en se penchant sur les technologies modernes de l’image. Bigger Trees Near Warter a été réalisé en 2007 durant une période de six semaines en mars : "La peinture devait être faite d'un seul coup. Une fois que j'ai commencé, j'ai dû continuer jusqu'à ce qu'elle soit terminée, le délai était l'arrivée du printemps, (…) le motif est une chose en hiver, mais en été, c'est une masse solide de feuillage. Donc vous ne pouvez pas voir à l'intérieur et ce n'est pas aussi intéressant pour moi. ", explique Hockney.
Il a décidé de réaliser son tableau juste avant l'arrivée du printemps lorsque les arbres produisent leurs premières feuilles.
Au premier plan, peu profond, on observe un bosquet de grands arbres et de premières jonquilles qui se dressent sur un terrain légèrement arboré. Un grand sycomore est la pièce centrale de la composition. Un autre bosquet plus dense, peint en tons rosés, est visible en arrière-plan. Une route à l'extrême gauche et deux bâtiments à droite de la composition offrent des signes d'habitation humaine. La vaste zone supérieure de la peinture est dominée par le motif complexe mais rigoureux créé par les branches des arbres. Ce tableau est composé de cinquante panneaux constituant un rectangle d’une douzaine de mètres de long par quatre et demi de haut. Pour le réaliser, le peintre est venu repérer les lieux en réalisant un croquis pour construire son œuvre. Il l’a peinte dans un premier temps à l’air libre en six semaines. Par la suite l’artiste a utilisé la technologie numérique pour compléter sa peinture en créant une mosaïque informatique de l'ensemble, lui permettant de « prendre du recul » et de voir son œuvre dans son intégralité. Dans ce travail, il a habilement uni la tradition de la peinture en plein air avec la technologie numérique sur une échelle monumentale. En alliant son savoir-faire et les technologies modernes, David Hockney a su réinventer et revisiter sa peinture.
Aujourd’hui cette œuvre reste la plus importante de David Hockney.
Au premier plan, peu profond, on observe un bosquet de grands arbres et de premières jonquilles qui se dressent sur un terrain légèrement arboré. Un grand sycomore est la pièce centrale de la composition. Un autre bosquet plus dense, peint en tons rosés, est visible en arrière-plan. Une route à l'extrême gauche et deux bâtiments à droite de la composition offrent des signes d'habitation humaine. La vaste zone supérieure de la peinture est dominée par le motif complexe mais rigoureux créé par les branches des arbres. Ce tableau est composé de cinquante panneaux constituant un rectangle d’une douzaine de mètres de long par quatre et demi de haut. Pour le réaliser, le peintre est venu repérer les lieux en réalisant un croquis pour construire son œuvre. Il l’a peinte dans un premier temps à l’air libre en six semaines. Par la suite l’artiste a utilisé la technologie numérique pour compléter sa peinture en créant une mosaïque informatique de l'ensemble, lui permettant de « prendre du recul » et de voir son œuvre dans son intégralité. Dans ce travail, il a habilement uni la tradition de la peinture en plein air avec la technologie numérique sur une échelle monumentale. En alliant son savoir-faire et les technologies modernes, David Hockney a su réinventer et revisiter sa peinture.
Aujourd’hui cette œuvre reste la plus importante de David Hockney.
Film : https://vimeo.com/224607104
Bastien Lafont
Polaroïds
pour la série Polaroid composit", imprimantes pour la série Hand made Prints, caméras multiples pour The Four Seasons... On ne
compte plus la richesse des médias utilisés par David Hockney pour
créer.
La découverte d'un nouveau support. En 2008, l'artiste
prolifique expérimente un nouveau média de création : la
peinture numérique. D'abord sur son iPhone, puis rapidement sur iPad,
armé de l'application "Brushes", il crée une série de peintures aux
couleurs vives. Cette technique apporte de nouvelles possibilités de
création et une approche qui se détache de la matière. Hockney affirme
d'ailleurs "Avec l'iPad, mes mains sont toujours propres, mais je garde
ce réflexe de vouloir les essuyer sur ma veste"
Un média de création riche. Hockney fait part des
nombreux avantages de cette technique. Les couleurs sont créées très rapidement, elles ne demandent pas de séchages et de nombreux outils
sont disponibles pour les appliquer. Autre avantage de poids : celui de
l'iPad. Petit, léger et réactif, il peut être emmené n'importe où et ne
nécessite pas de préparation. Les créations sont ainsi allégées d'une
nécessité matérielle qui ralentit le processus : "Nous pouvons
constituer une couleur à partir d'une autre et pouvons travailler très
vite. C'est quelque chose qui intéresse vivement tout dessinateur",
affirme l'artiste.
Une nouvelle appréhension de l'œuvre. Les créations de la série
Yosemite n'ont pas de nom, Ces "toiles" numériques proposent ainsi une
nouvelle vision de l'œuvre, immatérielle et sans valeur financière.
L'artiste les envoie directement à ses proches, par message ou par mail.
C'est aussi une remise en question du marché de l'art et des
spéculations faites sur des oeuvres d'artistes cotés.
La légitimité de l'art digital. Déjà exploité par de
nombreux artistes, l'art digital se répand depuis quatre décennies, mais
la pratique de cet art par un peintre de renom comme Hockney lui donne
une certaine légitimité.
Des oeuvres d'une grande richesse picturale. Portraits, natures mortes
ou paysages, les créations de Hockney restent numériques, ou sont
imprimées dans le cadre d'expositions. La palette de couleurs est large
et très vive, presque phosphorescente. L'artiste, connu pour son
traitement des couleurs particulier, propose une nouvelle atmosphère en
peignant des sols violets, des arbres bleus, des végétations oranges...
La lumière, parfois brumeuse, parfois scintillante, est remarquable par
son traitement particulier : sa place est primordiale dans cette série
de peintures. Les compositions sont foisonnantes, avec souvent une
végétation dense, et un travail sur des axes forts et verticaux
(sentiers et arbres). Les formats ne se limitent pas à celui proposé par
l'écran de l'iPad, et Hockney crée la plupart du temps de grands
panoramiques horizontaux. Les cadrages, toujours frontaux,
retranscrivent fidèlement la vision de l'artiste et permettent une
immersion plus profonde dans les oeuvres.
Louis Richard Marshall
THE FOUR SEASONS, WOLDGATE WOODS
(Spring 2011, Summer 2010, Autumn 2010, Winter 2010)
David Hockney - The Four Seasons, Woodgate Woods, printemps 2011, été 2010, automne 2010, hiver 2010 (36 vidéos)
205,70 x 364,40 cm
|
C'est avec neuf caméras grand angle HD que David Hockney et son équipe ont documenté les saisons changeantes avec une précision minutieuse, capturant et collant chaque décalage de lumière. C'est la meilleure chose à faire pour parcourir les forêts vous-même au travers des outils digitaux.
L'installation montre les arbres et les aubépines de son Woldgate natal ainsi qu'un paysage plus que sublime au travers de la haute définition. Grâce à cet ingénieux système, l'artiste nous immerge dans un monde où la limite temporelle n'existe plus, où nous sommes plongés au cœur même de 4 saisons en un instant. C'est là qu'est toute la beauté et le sens de l'œuvre de l'auteur.
"Tout comme les gens, les arbres sont des individus."David Hockney
Le travail est présenté sur des groupes d'écrans (9 pour être précis) sur quatre murs. Chaque écran diffuse une image-fragment du paysage. La vision de l'ensemble construit une image multiple, fractionnée, proposant plusieurs points de vue pouvant faire penser aux recherches cubistes. Les images sur chaque groupe d'écrans ont été créées à l'aide de neuf caméras vidéo haute définition montées sur une grille sur-mesure attachée à la
voiture d'Hockney. Les caméras ont enregistré simultanément alors que le conducteur roule lentement sur un même chemin du Yorkshire au printemps, en été, en automne et en hiver. Aucune des couleurs de la célèbre palette de Hockney n'est visible (couleurs vives, tout particulièrement le bleu et le vert).
The Four Seasons, Woldgate Woods, un dispositif vidéo à couper le souffle révélant les 4 saisons d'un même paysage du Yorkshire natal de Hockney
Anthony Ménégon
A BIGGER SPLASH LE FILM
Affiche du film A Bigger Splash |
Ce film met en lumière un moment de la vie du peintre : sa rupture avec son amant Peter Scheslinger et les conséquences de celle-ci sur la création d’une toile qui s’intitule Portrait of an Artist. Il nous révèle les différents liens qu’entretient le peintre, que ce soit dans sa vie amicale, amoureuse ou encore professionnelle. Hormis quelques scènes qui se déroulent explicitement dans un rêve, il est difficile de dissocier le vrai du faux. En effet, initialement conçu sur le travail de l’artiste, sa vie intime est entièrement intégrée.
A Bigger Splash permet de comprendre l’impact de la séparation du peintre avec son amant.
Comme le dit un de ses amis: « Quand l'amour tourne mal, il n'y a pas que les amants qui souffrent ». Cette phrase reflète les différents chocs provoqués qui gravitent autour du peintre et la difficulté rencontrée à produire des œuvres pour sa prochaine exposition.
Le spectateur est immergé dans l’univers de artiste grâce au côté réel donné par la juxtaposition des personnes réelles et des rôles présents dans le film formant ainsi un double portrait. S’ajoute à cela l’alternance entre moment de silence et la musique conçue par le musicien Patrick Gowers : musique mélancolique qui accompagne l’artiste dans la douleur et la tristesse.
Devenu en 1974 un film culte pour la culture et la communauté gay, le film n’hésite pas à mettre en avant des scènes explicites entre deux hommes et y présente sans tabous un sujet sensible pour l’époque : l’homosexualité. Il expose volontairement la relation entre David Hockney et Peter Schlesinger afin de faire sauter les tabous.
Malheureusement, c’est à cause des nus masculins et des scènes soi-disant « gênantes » qu’il sera censuré, notamment en Grande Bretagne, et, ce n’est que sous la pression des critiques, qu’il obtient, en 2002, le visa tout public.
Cette œuvre traverse le temps en questionnant le spectateur sur différents sujets qui aujourd’hui sont toujours d’actualité. Il interroge la place de la peinture dans la société mais également le sens de la vie, comment lier des relations intimes et sociales?
C’est un film contemporain à la fois touchant, fin, et admirable.
A Bigger Splash permet de comprendre l’impact de la séparation du peintre avec son amant.
Comme le dit un de ses amis: « Quand l'amour tourne mal, il n'y a pas que les amants qui souffrent ». Cette phrase reflète les différents chocs provoqués qui gravitent autour du peintre et la difficulté rencontrée à produire des œuvres pour sa prochaine exposition.
Le spectateur est immergé dans l’univers de artiste grâce au côté réel donné par la juxtaposition des personnes réelles et des rôles présents dans le film formant ainsi un double portrait. S’ajoute à cela l’alternance entre moment de silence et la musique conçue par le musicien Patrick Gowers : musique mélancolique qui accompagne l’artiste dans la douleur et la tristesse.
Devenu en 1974 un film culte pour la culture et la communauté gay, le film n’hésite pas à mettre en avant des scènes explicites entre deux hommes et y présente sans tabous un sujet sensible pour l’époque : l’homosexualité. Il expose volontairement la relation entre David Hockney et Peter Schlesinger afin de faire sauter les tabous.
Malheureusement, c’est à cause des nus masculins et des scènes soi-disant « gênantes » qu’il sera censuré, notamment en Grande Bretagne, et, ce n’est que sous la pression des critiques, qu’il obtient, en 2002, le visa tout public.
Cette œuvre traverse le temps en questionnant le spectateur sur différents sujets qui aujourd’hui sont toujours d’actualité. Il interroge la place de la peinture dans la société mais également le sens de la vie, comment lier des relations intimes et sociales?
C’est un film contemporain à la fois touchant, fin, et admirable.
Lucile Artignan
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