mercredi 16 septembre 2015

Anish KAPOOR

EDITO                                                       

"Dirty Corner"d'Anish Kapoor dans le parc du château de Versailles
"Dirty Corner"d'Anish Kapoor dans le parc du Château de Versailles après avoir été vandalisé

       Depuis le début d'été 2015, le château de Versailles accueille en son domaine, et pour la 8ème fois, un artiste contemporain important, proposant un regard nouveau sur son patrimoine historique, provoquant la curiosité des visiteurs en apportant une touche de modernité. Cette année, c'est Anish Kapoor qui investit le château de Versailles et ses jardins, présentant un ensemble important d'œuvres soulevant, pour certaines, de fortes critiques. C'est sa sculpture Dirty Corner également surnommée le Vagin de la Reine qui souleva la polémique. Vandalisée, malmenée, recouverte de slogans haineux et antisémites, elle démontre la difficulté pour certains groupes extrémistes à accepter l'art contemporain, la liberté d'expression, l'humour… 
Anish KAPOOR est un artiste britannique mondialement connu pour ses sculptures monumentales d'une grande technique. Pour cela, il fut de nombreuses fois récompensé. 
Véritable icône de l'art contemporain ? Artiste provocateur ? Qui est vraiment Kapoor ? Est-il si provocateur que cela ? Ne s'inscrit-il pas plutôt dans l'héritage de la sculpture classique ? Quel est son parcours ? Quelles sont ses œuvres emblématiques? 
- Meggie LE DAIN - Tamara PRUD'HOM


Biographie Anish Kapoor       

Anish Kapoor est un artiste contemporain d'origine indienne. Il a arrêté ses études de Génie Electrique pour rejoindre la Grande Bretagne et se consacrer à l'art, en 1973. Il étudie l'art et le design à Londres où il vit et travaille.
Kapoor a su faire reconnaître ses créations sur la scène internationale en mêlant à la fois la culture occidentale et ses origines orientales. Ses premières créations sont imprégnées de sa culture natale. Son travail l'a élevé jusqu'au rang de membre de la Royal Academy en 1999 et de Commandeur de l'ordre de l'Empire britannique en 2003.
Ses œuvres, qui lient la complexité de l’ingénierie avec la diversité des matériaux, ont pour particularité de toucher le spectateur aussi bien intellectuellement que physiquement. Kapoor nous fait prendre conscience de notre place dans l’espace. Grâce à des immenses surfaces de PVC qu’il étire ou dégonfle, grâce encore à des miroirs concaves ou convexes, ou bien des grandes quantités de cire rouge qu’il projette, ou moule, Anish Kapoor parvient à mêler l’architecture, l’art, la poésie et la spiritualité dans son œuvre non plus considérée comme une représentation mais une expérience à vivre.
- Paul HOUBRON -
Anish Kapoor

Anish KAPOOR à Versailles, 2015                    

Du 9 Juin au 1er Novembre 2015, Anish KAPOOR expose au Château de Versailles
Après Jeff Koons, Murakani, Lee Ufan, c'est au tour d'Anish Kapoor d'être invité dans les jardins du Château. Six œuvres au total : cinq dans les jardins et la dernière dans la salle du Jeu de Paume.
Cette exposition est le premier projet de l'artiste dans un lieu historique. C’est l’occasion pour le spectateur de se laisser porter vers une nouvelle lecture des œuvres qui entre en résonance avec l'esprit du lieu. Au delà de l’Histoire, l’esthétique courbe de Kapoor fait face à la rigidité des perspectives de Le Nôtre. Cette expérience, basée sur l’opposition, la surprise, est en adéquation avec le goût du jour et permet de retrouver l’émerveillement des visiteurs de l’époque face à la grandeur artistique du lieu. Bien que l'œuvre, surnommée Le Vagin de la Reine  (nom que l’artiste dément), ait été vandalisée, les installations de Kapoor respectent l'espace et l'esprit de Versailles, réactualisant cet intérêt pour l'art, la prouesse technique, l'émerveillement qui ont fait l'histoire du Château.
- Martin JULES -
Château de Versailles Spectacles, « Implantation des oeuvres », 2015
Anish Kapoor    C-Curve


Pigments purs
"1000 Names", Anish Kapoor, 1979-1985       

Dans une série se nommant 1000 Names, Anish KAPOOR produit de nombreuses œuvres, une déclinaison de forme dont les couleurs primaires sont aussi vives que franches. Ses œuvres, in situ, sont présentées par groupe. Des sculptures créées entre 1979 et 1985 sont des formes qui semblent émerger de la terre, agglomérats de poussières monochromes. Une atmosphère intrigante et énigmatique de cette géométrie perdue dans l'espace de pièces vides… Dans cette œuvre, on ne ressent pas la présence de l'homme comme étant le créateur. Ces formes précieuses semblent arrêter le temps, notre souffle se coupe pour ne pas bousculer l'équilibre si fragile de ses œuvres éphémères. Une structure de bois (contreplaqué, aggloméré), polystyrène expansé, isorel, est enduite puis recouverte de pigment monochrome qui crée une texture veloutée, un aspect doux et mate qui apporte une légèreté et une fragilité. Quelques résonances se font entre ses petits tas pouvant atteindre les 300cm de hauteur avec de magnifiques monticules d'épices orientales. Comme un hymne à la fête d'Holi, un majestueux retour aux racines primitives de pigments préhistoriques. 
- Quentin FOURAGE -
"1000 Names", Anish Kapoor, 1979-1985    


Pièces en cire
"Svayambh", Anish Kapoor
Une énorme masse rouge sanguinolente traverse les arcades du musée des beaux art de Nantes. Il s’agit d’une installation de l’artiste Anish Kapoor réalisée en 2007.
Svayambh signifie « auto-généré », « créé par sa propre énergie » en sanskrit. En effet l’œuvre n’est pas faite pour le lieu mais par le lieu, ce wagon de cire se taille et se forme en franchissant les arches trop étroites du patio, laissant des traces de cire sur les arêtes des piliers. On perçoit une dimension sensuelle dans la lenteur du mouvement de cette installation magistrale et monumentale.
- Colombe GOURGEON -
"Svayambh", Anish Kapoor
"Shooting into the corner", Anish Kapoor, Versailles, 2015      
C'est dans l'illustre salle du Jeu de Paume à Versaille que se trouve l'œuvre de Kapoor intitulée Shooting into the corner. C'est tout d'abord un bruit, une grosse détonnation. Puis c'est une matière rouge et gluante (mélange de cire et vaseline) qui se voit projetée par un canon à plus de 80 km/h sur un coin de mur, laissant des traces sanglantes sur le blanc immaculé des cimaises. Kapoor joue avec l'aléatoire : la cire peut s'écraser ou bon lui semble, l'artiste n'est même pas là pour la voir couler. L’œuvre est donc autonome et évolutive (chaque jour, une quinzaine de boules de cire est tirée et coule lentement jusqu’au sol).

- Philippine DE FONT­­-REAULX-
                       
Anish Kapoor« Shooting into the Corner », 2015, France, Salle du Jeu de Paume, Château de Versailles





























Miroirs
"Non-objet", Anish Kapoor           
Quelles soient rectangles, incurvées, bombées, torsadées, évasées, affinées, les Non-Object d'Anish Kapoor proposent un regard nouveau au spectateur sur lui-même, ainsi que sur les espaces dans lesquels les créations sont installées. L'environnement et le spectateur influent sur la perception même du « Non-Object ». Selon les caractéristiques du lieu où l’œuvre est installée, son aspect varie grâce à l'effet déformant du miroir. Grâce à la particularité réfléchissante de l'acier inoxydable fortement poli, l'espace et le Non-Object se mêlent et se transforment en fonction du déplacement du spectateur. C'est notamment le cas du Non-Object Spire réalisé en 2007.
 Margot ALBERT--HEUZEY -
Non-Object (Spire) 2007,  Anish Kapoor, Stainless Steel, 302.2×300×300cm, Kensington Gardens 2010
Kapoor - Royal Parks Serpentine Gallery 2010–2011Turning the World Upside Down, Kensington Gardens, 28th September–13th March

Une des plus uniques et intéressantes sculptures…         
The Cloud Gate est l’œuvre qui est associée véritablement à Kapoor. Elle permet directement d’identifier l’artiste et a été réalisée dans les années 2002-2004 et installée en 2004. Située dans le Millénium Park de Chicago, cette sculpture urbaine spectaculaire d’environ 10 mètres de large et de 20 mètres sur 13 mètres d’envergure, pèse environ 100 tonnes. Elle est l’une des œuvres les plus imposantes de l’artiste. Elle est aussi le reflet de l’usage novateur des matériaux, et notamment ici du miroir. Cent soixante huit plaques d’acier ont été nécessaires à sa réalisation et sont articulées et polies afin de donner l’aspect lisse qu’on connait à la sculpture. Sa forme aux lignes sinueuses et abstraites a souvent été comparée à un haricot géant inspirée d’une goutte de mercure liquide, mais révèle cependant la maîtrise du travail de la forme qu’entreprend l’artiste.
The Bean est entreposé aux yeux de tous et capte l’attention. On peut tourner autour, passer dessous… Sa position nous permet d’inter-réagir avec elle. Cette sculpture qui se livre à un jeu d’échelles et de dimensions, reflète et déforme notre vision de la ville. C’est un kaléidoscope fascinant qui peut également déformer notre propre vision, nous, passants, si nous nous situons dans la petite chambre appelée « Omphalo » (placée en dessous de l’arche, au centre de l’œuvre) où le phénomène de réflexion complète les simple reflets. S’installe alors un véritable dialogue entre le spectateur, l’œuvre mais aussi la ville. Le passant bouge pour avoir la vue qui lui convient et l’œuvre donne une autre dimension à l’image et à l’espace.
Comme pour d’autres réalisations de l’artiste, le fil conducteur est « Immatérialité et Spiritualité ». L’artiste tend à montrer le contraste ici entre vide et solide, la réalité et le reflet, le ciel et la terre, l’ici et l’au-delà…
Le travail artistique d’Anish Kapoor se rapproche de l’architecture. Il crée non seulement des sculptures mais la scuplture amène la vie et le spectacle et joue avec l'espace. L’œuvre est aujourd’hui un monument incontournable de la ville où les touristes comme les photographes se pressent.
Du fait que quatre-vingt pourcent de la surface reflètent le ciel, Anish Kapoor décide de nommer sa création « Cloud Gate ».
- Elise CRAIPEAU -
Cloud Gate - Anish Kapoor - vue de profil - auteur inconnu
The omphalos beneath - Anish Kapoor concours photo - auteur inconnu

" Sky mirror red ", Kensington Gardens, 2010          
Une sculpture aux allures de lune rouge, c’est ce que propose Anish Kapoor avec Sky Mirror Red. Ce miroir concave en acier aux dimensions imposantes (140 X 140 X 22 cm), semble flotter sur le lac du jardin Kensington à Londres, que Kapoor définit comme  « … le meilleur endroit dans Londres pour une œuvre d’art … ». Pour une première exposition en plein air, le grand jeu a été sorti.  La sculpture reflète le ciel grâce à sa légère inclinaison, tel un « soleil rouge sang ». Quand à son ombre, allongée sur le lac, elle est perçue comme une « lune argentée ».  Cette œuvre publique surprend les passants mais aussi les cygnes qui peuvent s’admirer tout en circulant sur le lac.  L’extravagance de l’artiste est encore une fois au rendez vous et comme il le dit avec cette phrase « L’art pour les cygnes, l’art pour les chiens … L’art pour tous ! ». 
- Justine COUGNAUD -
source: https://iacobbogdan.wordpress.com/tag/anish-kapoor/

Présence/absence
"When I am pregnant (1992)" , Kapoor, 198 x 152 x 15 cm      
C'est en 1992 que Anish Kapoor réalise son œuvre When I am pregnant.
Celle-ci reflète le long et complexe travail de l'artiste. Évoquant la maternité de manière formelle et sans ambiguïté, When I am Pregnant est une excroissance arrondie et harmonieuse du mur d’exposition. La sculpture, qui est constituée d'une forme et de son négatif réalisés à l'aide de fibre de verre, de plâtre et de peinture, fait corps avec le mur et trouble le spectateur. Kapoor utilise l'espace comme partie intégrante, greffant son œuvre sur les murs eux-mêmes. Il joue des oppositions : plein/vide, lumière/ombre. La sculpture ne peut se révéler que lorsqu'elle est vue de profil. Il semblerait qu’une force pousse derrière le mur et que cette poussée soit, en fait, l’image de l’énergie qui anime la matière et une métaphore du vivant.
- Agathe DESBRIERES -
"When I am pregnant (1992)" , Kapoor, 198 x 152 x 15 cm   

"Wounds and Absent object ", Anish Kapoor, 1998     
 Située au Millénium Park de Chicago depuis 2004, The Cloud Gate, sculpture urbaine spectaculaire, est l’une des œuvres les plus imposantes de l’artiste. Elle reflète l’usage novateur des matériaux, notamment ici du miroir. Sa forme aux lignes sinueuses et abstraites comparée à un haricot géant révèle la maîtrise du travail de la forme. 
   The Bean est installé aux yeux de tous et capte l’attention. On tourne autour, passe dedans… Sa place publique permet l’interaction. Le jeu d’échelles-dimensions trouble notre perception visuelle. Kaléidoscope fascinant qui déforme l’image de la ville mais aussi de notre corps si nous sommes dans l’Omphalo, où le phénomène de réflexion complète les simple reflets. S’installe alors un véritable dialogue entre le spectateur, l’œuvre et  la ville. Le passant bouge, l’œuvre donne une autre dimension à l’image et à l’espace.
L’artiste montre le contraste entre vide/solide, réalité/reflet, ciel/terre, ici/au-delà. 
Le rendu mêle architecture et spectacle ; la sculpture amène la vie, la mise en scène.
L’œuvre est aujourd’hui un monument incontournable de la ville où les touristes comme les photographes s’y pressent.
- Lise LESCOUBLET -
Peinture tiré de la série Wounds and Absent object, 1998, Anish Kapoor
Forme pavillon
"Marsyas", Anish Kapoor         
« Marsyas » est une sculpture, faite par Kapoor, exposée dans le Turbine Hall à Londres en 2002. Celle-ci est remarquable par ses importantes dimensions puisqu'il nous est impossible de la contempler en un seul regard.
Elle est structurée par deux anneaux en acier posés verticalement au sol et qui s'opposent dans l'espace. Une toile en PVC rouge de 4000 m² les relie. Un troisième anneau de 6 tonnes, présent au centre de cette structure, est suspendu par la toile rouge et se positionne horizontalement au dessus de la passerelle. Quand on passe en dessous, on a l'impression d'être aspiré par MarsyasUn doux chuchotement, correspondant à l'air passant dans l’œuvre, souffle mystérieusement…
Le titre de cette sculpture vient du mythe de Marsyas. Ce dernier a voulu vaincre le dieu Apollon lors d'un concours de musique. Suite à sa défaite, Apollon l'a écorché.
Cette structure pourrait représenter une artère du corps de Marsyas (cela justifierait sa forme et sa couleur).
- Coline ROYER -
« Marsyas », Anish Kapoor - 2002
« Marsyas », Anish Kapoor - 2002

"Disemberment", Anish Kapoor, 2009         
Disemberment, Site 1 est le nom donné à la gigantesque œuvre réalisée par l’artiste Anish Kappor à Kaipara Bay, en 2009. Commandée par un collectionneur d’art et mécène privé, cette œuvre est la première sculpture monumentale permanente de l’artiste réalisée à ciel ouvert. L’artiste a ainsi conçu une œuvre qui se révèle être l’une des plus grosses constructions en membrane composite tendue parmi les plus audacieuses du monde.
Longue de 85m et haute de 25m, l’espace n’a plus de limites. Disemberment : Site 1 (également connue sous le nom de The sculpture Farm) est le fruit d’un réel défi que l’artiste se lance, face à son habitude de réaliser des œuvres en intérieur. La membrane de l’œuvre est tendue entre deux énormes ellipses rouges en acier, mesurant 8X25m chacune et pesant pas moins de 43 tonnes, alors que le textile tendu ne pèse que 7,2 tonnes. De plus, l’installation d’une œuvre de cette envergure en plein air nécessitait certaines conditions pour lui permettre de résister aux intempéries naturelles. Elle est, en effet, conçue pour résister aux vents violents qui viennent de la mer, aux UV particulièrement agressifs à cette latitude, et possède une performante résistance à la rupture et à la déchirure. Cette stabilité exceptionnelle malgré sa dimension est assurée par la qualité du textile, élaboré par le département R & D de Serge Ferrari selon la technologie brevetée Précontraint®.
Cette forme assez inhabituelle invite le spectateur à réfléchir. En effet, nous nous demandons le message que veux transmettre l’artiste à travers son œuvre.
L’artiste explique : « C’est la couleur de l’intérieur de notre corps. D’une certaine façon, c’est un rouge interne qui s’extériorise », L’œuvre peut symboliser la chair ou la peau écorchée, un os démembré comme une offrande pour nourrir / rajeunir le sol. De l’intérieur, l’œuvre devient un lieu intime secret : comme un utérus qui émergerait du sol, offrant une vue sur notre terre, symbolisant une renaissance
.
- Baptiste RIOM -

Tourbillons
 Ascension, Anish Kapoor, Basilique San Giorgio Maggiore, 2011     
Cette œuvre, créée à l'occasion de la biennale de Venise de 2011, était exposée à la croisée du transept et de la nefs de la basilique. On pouvait y voir s'élever dans les airs une longue colonne de fumée blanchâtre, tel un fin tourbillon, laissant presque croire à une manifestation surnaturelle. Celle-ci était créée grâce à une gigantesque hotte et quatre puissants ventilateurs guidant la fumée s'échappant d'un socle circulaire. Kapoor a peut-être voulu évoquer l'ascension du Christ mais aussi l'idée de Moïse suivant la colonne de fumée dans le désert. 
- Chloé CASSABE -
"Acsension", Anish Kapoor

"Descension", Anish Kapoor, Jardin du Château de Versailles, 2015  
Ce simple bassin, où l’eau semble aspirée par un mystérieux siphon aux grondements sourds et infernaux, invite le spectateur à plonger au cœur de ce tourbillon. L’eau noire parsemée d’écume dégage une atmosphère menaçante qui saisit et hypnotise le spectateur. On peut y voir un œil noir menaçant symbolisant le chaos. Par son œuvre, Kapoor cherche à bouleverser les points de vue et crée ainsi une opposition entre l’obscurité d’un monde souterrain généré par le tourbillon et la luminosité des miroirs d’eau et des parterres du jardin. 
- Morgane AMORIN -  
Descension-2014-Anish Kapoor à Versailles



Ventres de géants
" Leviathan ", Anish Kapoor,Grand Palais, Paris, 2011      
C'est en mai 2011, lors de la 4e édition de Monumenta, une exposition d'art contemporain ayant lieu chaque année dans la nef du Grand Palais de Paris, qu'Anish Kapoor crée son Léviathan.
" Leviathan ", Anish Kapoor,Grand Palais, Paris, 2011  
Cette œuvre gigantesque s'impose par ses 35 mètres de haut, avec sa peau de PVC pourpre. On se promène sous ses arches, on la frôle, on la touche quand dans un mouvement contraire on ne peut s'empêcher de s'en éloigner pour tenter d'avoir un vue d'ensemble. Lorsque vient le moment de s'engouffrer au sein de cette créature, le changement d'atmosphère est palpable et il faut un certain temps pour que la vue s'adapte à la pénombre rouge de cet antre. Une tiédeur y règne, dégagée par la présence des spectateurs. Après les premiers instants, le regard se porte sur les trois cavités circulaires. Impénétrables, elles laissent deviner des espaces énigmatiques desquels on peut apercevoir par transparence la structure de la nef.
" Leviathan ", Anish Kapoor,Grand Palais, Paris, 2011  

Cette œuvre, réalisée avec des technologies des plus avancées, parle visuellement mais a surtout pour  intention de mener le visiteur dans un voyage sensoriel, une expérience poétique. C'était un challenge technique, questionnant ce que nous savons de l'art, de notre corps, et ne nos origines.
- Céverine GIRARD -

"Ark Nova", Anish Kapoor, 2011     
Ark Nova est une salle de concert nomade réalisé par l'architecte Arata Isozaki et le plasticien Anish Kapoor afin que celle-ci puisse accueillir des représentations musicales dans les zones sinistrées du Japon. En effet, deux ans après le séisme du 11 mars 2011, le soutien apporté à ces zones touchées a fortement diminué. Le festival de Lucerne a donc décidé d'organiser, en collaboration avec une entreprise de concert japonaise, des événements dans ces zones afin d’apporter de l’espoir via la musique.
Les murs de cette infrastructure sont faits d'une membrane de plastique de 36 mètres sur 30 et s’élèvent jusqu'à 18 mètres de haut. Après deux heures où l’on souffle de l’air dans la structure, celle-ci prend sa forme et est prête à accueillir entre 500 et 700 personnes. La salle est équipée d’un système acoustique et d’une scène construite en partie avec du bois récupéré sur place. La membrane à l’avantage d’avoir un bon rendu acoustique car elle ne produit pas de pollution sonore dû aux vibrations. Cette « bulle » de couleur rouge sombre et aux formes arrondies a un aspect organique et n'est sans rappeler une autre œuvre qu’Anish Kapoor avait réalisée pour « Monumenta », en 2011 à Paris.
- Thomas RUDI -
"Ark Nova", Anish Kapoor, 2011 ( Vue extérieure )
"Ark Nova", Anish Kapoor, 2011 ( Vue intérieure )
   

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