Le pavillon de la Serpentine Gallery est un proposition architecturale installée chaque été dans les jardins de Kensington à Londres.
Photo du jardin de Kensington. |
Chaque année, depuis 15 ans, la commission de la Serpentine fait appel à un architecte n'ayant jamais réalisé de projet en Angleterre, afin de concevoir un pavillon original, expérimental, ouvrant de nouvelles perspectives architecturales…
Il abrite certaines manifestations de la galerie (culturelles, pédagogiques...) comme des conférences, spectacles, cafés...
C'est aussi un projet et une réalisation qui familiarise le public à l'architecture contemporaine (par le biais de maquettes, dessins, photographies, usages des matériaux, formes...). On peut vivre la structure, vivre autour, à l'intérieur. Elle fait appel à nos émotions, nos souvenirs, nos connaissances, notre curiosité... Elle intrigue, surprend, questionne, fait peur...
Plan général du jardin de Kensington. |
Véritable expérience, à la fois enrichissante, touchante et agréable, chaque année la création d'un nouveau Pavillon est un événement… et l'occasion pour nous de faire une petite rétrospective…
Élise CRAIPEAU et Philippine DE FONT-RÉAULXSerpentine Gallery, 2000, Zaha Hadid
Pour le premier pavillon en 2000, la Serpentine Gallery accueille au Kensington Garden l'architecte irako-britannique Zaha Hadid.
Pavillon de Zaha Hadid, Serpentine Gallery, Londres, 2000. Vue de nuit |
Après avoir enseigné dans plusieurs écoles renommées comme la Knowlton School Architectur à Hambourg ou à l'université Yale dans le Connecticut Zaha Hadid crée son propre cabinet de design architectural « Zaha Hadid Architects » situé au coeur de Londres. C'est en 2004 qu'elle devient la première femme à recevoir le prix Pritzker, l'équivalent du prix Nobel d'architecture. En 2006, elle reçoit des compliments de Franck Ghery et présente rétrospective de son travail au Guggenheim de New York .
Pour la Serpentine Gallery, elle crée une architecture éphémère qui traduit un vocabulaire architectural caractéristique et emblématique du déconstructivisme où elle mêle complexité et légèreté. Dans cet espace, l'architecte se joue des lignes et des angles aigus pour multiplier les plans dans une impression de flottements. Sa structure représente un auvent blanc composé de différentes facettes soutenues par des pylônes en acier.
Pavillon de Zaha Hadid, Serpentine Gallery, Londres, 2000. Vue de l'intérieur |
On retrouve aussi quelques façades vitrées, afin de pouvoir profiter de l’environnement extérieur, le jardin. A l’intérieur, du mobilier très épuré, les tables propose différentes gammes de gris. L’ensemble est radical, fascinant, par son côté harmonieux et géométrique contrastant avec la végétation.
Justine COUGNEAU
Serpentine Gallery, 2001, Daniel Libeskind - « Eighteen Turns »
Pavillon de Daniel Libeskind, Serpentine Gallery, Londres, 2001. Vue de face |
En 2001, c’est au tour de Daniel Libeskind de créer, en collaboration avec Cecil Balmond (ingénieur structure srilankais), une infrastructure temporaire appelée Eighteen Turns.
Libeskind est un architecte d’origine polonaise mais naturalisé en Amérique en 1964. Il a mené ou participé à bon nombre de projets autour du monde comme par exemple la reconstruction du World Trade Center à New-York ou encore l’Imperial War Museum North à Manchester.
Pavillon de Daniel Libeskind, Serpentine Gallery, Londres, 2001. Vue de l'intérieur |
Thomas RUDI
Serpentine Gallery, 2002 , Toyo Ito et Cecil Balmond
Le Design du Pavillon de la Serpentine Gallery de 2002 créé par Toyo Ito et Cecil Balmond, est basé sur l'algorithme d'un cube.
La forme de l'installation apparaît à la fois aléatoire et très complexe, car elle est faite de nombreux triangles et trapèzes opaques et translucides.
En outre, le choix des différentes matières avec des panneaux de verre et des panneaux d'aluminium permet de sublimer la forme de la structure qui, de l’extérieur, ressemble à un cube avec des morceaux triangulaires manquants et qui, de l’intérieur, donne l'impression d'être dans un espace ouvert sur le ciel, très pur, très vaste, sans délimitation réelle ni distincte.
Selon le journal britannique The Guardian, cette architecture originale au cadre d'acier, a été qualifiée de révolutionnaire et magique. Rien d'étonnant à cela car cette structure très particulière plonge le spectateur dans un univers totalement unique et léger, inondé de lumière, comme si, une fois à l’intérieur, la structure s'effaçait peu à peu, faisant disparaître toutes les limites possibles du bâtiment.
Margot ALBERT--HEUZEY
Serpentine Gallery, 2003, Oscar Niemeyer
Algorithme d'un cube |
La forme de l'installation apparaît à la fois aléatoire et très complexe, car elle est faite de nombreux triangles et trapèzes opaques et translucides.
Pavillon de Toyo Ito et Cecil Balmond, Serpentine Gallery, Londres, 2002. Vue de côté |
Pavillon de Toyo Ito et Cecil Balmond, Serpentine Gallery, Londres, 2002. Vue de l'intérieur |
Margot ALBERT--HEUZEY
Serpentine Gallery, 2003, Oscar Niemeyer
Oscar Niemeyer est un célèbre architecte brésilien, né en 1907 et mort en 2012. Il a contribué au développement de l’architecture moderne en construisant notamment la ville de Brasilia, inaugurée en 1960. Il sort diplômé de l’école nationale des beaux-arts de Rio de Janeiro en 1934.
En 2003, la commission de la Serpentine Gallery invite Oscar Niemeyer à concevoir son pavillon. Fidèle à son vocabulaire habituel, Oscar Niemeyer, a sculpté dans son matériau de prédilection, le béton, des courbes simples et puissantes.
Pour réaliser le pavillon de la Serpentine Gallery de 2003, il a utilisé, en plus du béton, l’acier, l’aluminium et le verre. L’architecture est constituée d’une rampe rouge et d’un auditorium partiellement immergé.
Le pavillon est à l’image et est dans la continuité de l’œuvre de Niemeyer : une étonnante sensibilité des formes organiques qu’il sculpte dans le béton et qui semblent naturellement suivre le coup de crayon magique de l’architecte. Le pavillon abritait aussi des dessins muraux spécialement conçus par Niemeyer.
Agathe DERBRIERE
Pavillon d’Oscar Niemeyer, Serpentine Gallery, Londres, 2003. Vue de nuit |
Pavillon d’Oscar Niemeyer, Serpentine Gallery, Londres, 2003. Vue de jour |
Le pavillon est à l’image et est dans la continuité de l’œuvre de Niemeyer : une étonnante sensibilité des formes organiques qu’il sculpte dans le béton et qui semblent naturellement suivre le coup de crayon magique de l’architecte. Le pavillon abritait aussi des dessins muraux spécialement conçus par Niemeyer.
Agathe DERBRIERE
Pavillon de Alvaro Siza & Eduardo Sovoto de Moura, Serpentine Gallery, Londres, 2005. Vue exterieur |
Alvaro Siza & Eduardo Souto de Moura, deux Portugais propose en 2005 un pavillon étonnant, à la fois puissant et modeste. Le spectateur a la possibilité de pénétrer à l'intérieur d'une immense carapace aux écailles rectangulaires et transparentes. Cet ensemble est soutenu par une structure en bois qui s'intègre dans l'environnement du parc. Cette architecture stable et imposante fait confiance tout en donnant le sentiment de pénétrer dans une bulle. Les architecte ont conçu un pavillon tramé avec des formes incurvées et transparentes rythmant l'espace.
Pavillon de Alvaro Siza & Eduardo Sovoto de Moura, Serpentine Gallery, Londres, 2005. Vue de l'intrerieur |
Quentin FOURAGE
Serpentine Gallery, 2006, Rem Koolhass et Cecil Balmond
Une grande bulleC’est au beau milieu du Kensington Garden, à Londres que Rem Koolhass et Cecil Balmond nous ouvrent leur bulle.
Pavillon de Rem Koolhass et Cecil Balmond, Serpentine Gallery, Londres, 2006. Vue de jour |
Pavillon de Rem Koolhass et Cecil Balmond, Serpentine Gallery, Londres, 2006. Vue fin de journée. |
Baptiste RIOM
Serpentine Gallery, 2007, Kjetil Traedal Thorsen et Olafur Eliasson
Kjetil Traedal Thorsen est un architecte norvégien, il a fondé l'entreprise architecturale Snøhetta à Oslo. En 2007, il propose et réalise un pavillon temporaire à Kensington Gardens avec l'artiste islandais Olafur Eliasson.
Pavillon de K.Thorsen et Olafur Eliasson, Serpentine Gallery, Londres, 2007. Vue de jour |
Pavillon de K.Thorsen et Olafur Eliasson, Serpentine Gallery, Londres, 2007. Vue de l'interieur |
Coline ROYER
Pavillon de K.Thorsen et Olafur Eliasson, Serpentine Gallery, Londres, 2007. Vue de nuit |
Pavillon de Zaha Hadid, Serpentine Gallery, Londres, 2007. Plan |
En 2007, est revenu à Zaha Hadid le privilège de réaliser un pavillon s'ajoutant au projet initial d'Olafur Eliasson et Snøhetta. Lilas est un espace ouvert, abrité de trois immenses structures métalliques recouvertes de tissu blanc, telles des parasols, inspirées par l’univers végétal ; on y trouve ainsi une forme très organique rappelant celle de pétales ou de feuilles.
Pavillon de Zaha Hadid, Serpentine Gallery, Londres, 2007. Vue de jour |
Pavillon de Zaha Hadid, Serpentine Gallery, Londres, 2007. Vue de nuit |
Chloé CASSABÉ
Serpentine Gallery, 2008, Frank Gehry
Pavillon de Frank Gehry, Serpentine Gallery, Londres, 2008. Maquette |
Pavillon de Frank Gehry, Serpentine Gallery, Londres, 2008. Vue de nuit |
Inspiré par les constructions du légendaire Léonard De Vinci, les verrières sont suspendues à la structure en bois pour protéger l’intérieur des intempéries et apporter de la lumière aux visiteurs lors des spectacles ou conférences. On peut ainsi traverser ou s’assoir à l’abri du pavillon pour profiter de cette architecture inédite.
Le pavillon est donc la première architecture de Frank Gehry en Angleterre et il collabore pour la première fois avec son fils Samuel Gehry.Colombe GOURGEON
Serpentine gallery, 2009, SANAA
En 2009 ce sont les architectes Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, (autrement dit SANAA, l’agence d’architecture qu’ils ont fondée en 1995) qui sont choisis pour réaliser un nouveau pavillon. Ce projet a été mécèné par une firme de transport aérien : Netjets Europe.
Pavillon de Kazuyo Sejima et Ryue Nishizawa, Serpentine Gallery, Londres, 2009. Vue de jour |
Tout de matière réfléchissante vêtu et totalement ouvert sur l’extérieur, il se confond parfaitement dans le milieu qui l'accueille. Il se fond ainsi dans la tendre verdure du Parc, qu’il fasse soleil ou qu’il pleuve, de jour comme de nuit.
Par ailleurs, Il est partagé en différentes zones distinctes. Un espace pour prendre un café et un auditorium, où le programme des événements Park Nights a été présenté, celui-ci incluant des performances, des conférences, des projections de films...
La conception de Sanna est extrêmement novatrice, elle joue subtilement avec la lumière, la fluidité et la poésie de la perception.
Meggie LEDAIN
Meggie LEDAIN
Serpentine gallery, 2010, Jean Nouvel
Baigné dans le rouge
En 2010, La Serpentine Gallery accueille l’architecte Jean Nouvel qui va imaginer un espace totalement rouge.
En 2010, La Serpentine Gallery accueille l’architecte Jean Nouvel qui va imaginer un espace totalement rouge.
Pavillon de Jean Nouvel, Serpentine Gallery, Londres, 2010. Vue de jour |
La construction est un ensemble de grandes formes géométriques qui s’assemblent et se superposent. Certaines parois sont mobiles et l’espace peut être modulé en fonction de la lumière et des envies. La totalité de la structure est rouge, les rideaux, les tables, les chaises, le sol...
Cela provoque chez le spectateur une sensation étrange, il est complètement plongé dans cet univers monochrome, comme surnaturel. Cette couleur a été choisie par l’architecte pour rappeler les cabines téléphoniques, boîtes aux lettres et autres bus emblématiques de l’Angleterre.
Tamara PRUD’HOM
Pavillon de Jean Nouvel, Serpentine Gallery, Londres, 2010. Vue de l'intérieur |
Tamara PRUD’HOM
Serpentine gallery, 2011, Pieter Zumthor et Piet Oudolf - Hortus Conclusus
Pavillon de Pieter Zumthor et Piet Oudolf, Serpentine Gallery, Londres, 2011. Vue de l'intérieur. |
Le pavillon est un monolithe parallèpipédique noir. Lorsque l’on rentre, on découvre un couloir qui d’un trait fait le tour du bâtiment. En passant une seconde porte, on arrive face à un jardin d’une surface de 250m2. Le bâtiment est construit en contreplaqué sur ossature bois. Les murs sont recouverts de toile de jute et enduits.
Les murs effacent le bruit de la ville et la pente de la toiture protège de la lumière ou de la pluie. Pieter ZUMTHOR s’est inspiré du jardin zen de RYOAN-JI près de KYOTO au Japon, et des jardins de cloitres. C’est un lieu de poésie qui oscille entre ombre et lumière. Il est parcouru d’ouvertures énigmatiques qui invitent, entre deux courants d’airs à la déambulation. Des bancs font le tour du jardin et permettent de contempler l’œuvre du paysagiste Piet OUDOLF.
Pavillon de Pieter Zumthor et Piet Oudolf, Serpentine Gallery, Londres, 2011. Vue de détail |
Les murs effacent le bruit de la ville et la pente de la toiture protège de la lumière ou de la pluie. Pieter ZUMTHOR s’est inspiré du jardin zen de RYOAN-JI près de KYOTO au Japon, et des jardins de cloitres. C’est un lieu de poésie qui oscille entre ombre et lumière. Il est parcouru d’ouvertures énigmatiques qui invitent, entre deux courants d’airs à la déambulation. Des bancs font le tour du jardin et permettent de contempler l’œuvre du paysagiste Piet OUDOLF.
Jardin zen de RYOAN-JI. |
Pieter ZUMTHOR est architecte. Il est actuellement professeur d’architecture à l’université Suisse italienne de Mendrisio. Il commence ses études par l’ébénisterie, puis l’architecture d’intérieure avant de valider son diplôme d’architecture. Il est reconnu pour son travail aux influences minimalistes et pour offrir à ses œuvres des qualités tactiles originales.
Piet OUDOLF est un paysagiste, horticulteur et auteur néerlandais. Son travail est reconnaissable par l’utilisation de plantes grasses, plantes vivaces et graminées. Il privilégie la structure de la plante à la couleur de sa fleur. Il théorise ce style dans son mouvement qu’il intitule le « New perennial ».
Martin JULES
Serpentine gallery, 2012, Herzog & De Meuron et Ai Weiwei
Pavillon de Herzog & De Meuron et Ai Weiwei, Serpentine Gallery, Londres, 2012. Vue exterieur de jour |
Pavillon de Herzog & De Meuron et Ai Weiwei, Serpentine Gallery, Londres, 2012. Vue extérieure de nuit |
Le visiteur se déplace sous la pelouse de Serpentine pour explorer l'histoire cachée des onze Pavillons précédents, représentés par onze colonnes. Une douzième colonne représentant la structure actuelle permet de supporter une plate-forme recouverte d'eau située à 1,40m du sol. La partie souterraine, située à une profondeur d'environ 5m est recouverte entièrement de liège, matière choisie pour ses qualités visuelles, sonores, protectrices. L'idée est de représenter la terre creusée ; les architectes donnant à leur projet une approche archéologique.
Lise LESCOUBRET
Serpentine gallery, 2013, Sou Fujimoto
Lise LESCOUBRET
Pavillon de Herzog & De Meuron et Ai Weiwei, Serpentine Gallery, Londres, 2012. Vue de l'intérieur. |
En 2013, la serpentine Gallery a invité l’architecte japonais Sou Fujimoto. Devant le parvis de la galerie, Sou Fujimoto a dressé une infrastructure de tiges d'acier blanches et de panneaux de verre. L'architecte a voulu donner une certaine transparence à son oeuvre pour mieux se fondre dans le cadre naturel des extérieurs. Il propose ainsi aux visiteurs une expérience esthétique, ludique dans ce qu'il appelle un nuage flottant, avec la possibilité de grimper sur des marches de verre et ainsi prendre de l'altitude et multiplier les points de vues.
Paul HOUBRON
Paul HOUBRON
Pavillon de Sou Fujimoto, Serpentine Gallery, Londres, 2013. Vue de l'intérieur. |
Serpentine gallery, 2014, Smiljan Radić
Pavillon de Smiljan Radić, Serpentine Gallery, Londres, 2014. Vue exterieur |
Pavillon de Smiljan Radić, Serpentine Gallery, Londres, 2014. Vue extérieure |
Pavillon de Smiljan Radić, Serpentine Gallery, Londres, 2014. Vue de l'intérieur |
Céverine GIRARD
Serpentine gallery, 2015, Selgascano
Pavillon de José Selgás et Lucía Cano, Serpentine Gallery, Londres, 2015. Vue interieur |
Cette année, le pavillon de la Serpentine Gallery est réalisé par le cabinet d’architectes Selgascano. Les deux créateurs, José Selgás et Lucía Cano, par leur construction éphémère invite le spectateur à pénétrer dans une chrysalide multicolore. Le point de départ est de proposer une expérience sensible de l’architecture à partir de différents éléments tel que la lumière, la transparence, les ombres, le changement, la surprise, la couleur...
Pavillon de José Selgás et Lucía Cano, Serpentine Gallery, Londres, 2015. Vue exterieur |
Pavillon de José Selgás et Lucía Cano, Serpentine Gallery, Londres, 2015. Vue interieur |
Morgane AMORIN